Après le drame survenu le mercredi 12 septembre 2018 à Karangasso-Vigué, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, accompagné du président du conseil régional des Hauts-Bassins, Célestin Koussoubé ; du haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama ; et de certaines autorités de la région, est allé présenter ses condoléances aux familles éplorées. Une occasion pour le premier responsable de la région de rappeler à tous que l’arrêté portant interdiction de mise en place de structures d’autodéfense en l’absence de consensus de la population, est toujours en vigueur.

Soucieux du bien-être des populations de la région des Hauts-Bassins et de la stabilité du Burkina Faso, le gouverneur Antoine Atiou a tenu à rencontrer les fils et filles de la commune rurale de Karangasso-Vigué, afin de prôner la paix et l’entente pour le développement de ladite commune. En effet, cette rencontre fait suite à un affrontement qui a éclaté le mercredi 12 septembre dernier entre les populations et les groupes d’autodéfense koglwéogo, et qui a causé la mort de trois personnes. « Nous sommes venus présenter nos condoléances au chef de canton de Karangasso-Vigué et à toute la population.

C’est regrettable que nous soyons une fois de plus à Karangasso-Vigué pour les mêmes évènements, parce qu’il y a deux ans, nous étions là également pour le décès de deux personnes. Cette fois, c’est le décès de trois personnes de la commune de Karangasso-Vigué », a déploré le gouverneur.

Gouverneur de la région, Antoine Atiou

Toutefois, il a rassuré la population que des mesures seront prises pour arrêter cette « spirale de violence » dans cette commune. « Nous avons rassuré le chef de canton que nous mettrons tout en œuvre, avec les collaborateurs de la sécurité, avec l’autorité communale, le préfet et le haut-commissaire, pour que plus jamais ce genre d’évènement ne soit encore enregistré dans la commune de Karangasso-Vigué. Nous voulons arrêter cette spirale de violence dans cette commune. Et il en sera ainsi, parce nous savons d’où vient le problème et nous allons nous attaquer à sa racine », a laissé entendre le gouverneur.

Selon lui, le message a bien été compris par le chef de canton et la population l’a bien accueilli. Par ailleurs, il a invité la population à cultiver la paix et le dialogue pour le développement de Karangasso-Vigué.

Les autorités a Karangasso-Vigué

Après la rencontre avec la population de Karangasso-Vigué, la délégation du gouverneur s’est rendue à Kouérédougou, localité située à 18 kilomètres de Karangasso-Vigué. C’est dans ce village que les affrontements ont eu lieu entre la population et les koglwéogo. Il s’est agi, pour la délégation, de présenter une fois de plus ses condoléances à cette population. Mais aussi, de rappeler à tous que l’arrêté portant interdiction de mise en place de structures d’autodéfense en l’absence de consensus de la population, est toujours en vigueur.

Les autorités face a la population de Kouérédougou

C’est pourquoi il a interdit toutes activités de personnes ou groupes de personnes qui se réclament des koglwéogo dans cette localité. Cependant, il a rassuré la population que des mesures seront prises pour assurer leur sécurité et celle de leurs biens. La population, pour sa part, a signifié à la délégation du gouverneur qu’il n’y a jamais eu de koglwéogo à Kouérédougou et qu’il n’y en aura jamais. Néanmoins, ils reconnaissent avoir mis en place un groupe de personnes afin de lutter contre l’insécurité qui règne dans cette localité.

Tasséré Ouédraogo

Selon eux, ce groupe est différent des koglwéogo. « Nous sommes victimes de vols et de braquages chaque jour. À partir de 18h, tu ne peux pas quitter le site d’orpaillage et rentrer au village sans être braqué. C’est pourquoi des gens se sont réunis pour former ce groupe afin de lutter contre les braqueurs. Sinon, il ne s’agit pas des koglwéogo », a expliqué Tasséré Ouédraogo, responsable des orpailleurs et porte-parole de la population.

Ce dernier a affirmé que leur groupe travaillait en collaboration avec la gendarmerie. « Lorsque nous prenons un voleur, nous l’amenons à la gendarmerie », présise-t-il, ajoutant qu’ils n’ont jamais fait payer une amende à un voleur, encore moins infligé des tortures à un quelconque délinquant.

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Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net