A la suite du sergent Yahaya Guiré, ce fut au tour de l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni de se présenter à la barre. Il lui est reproché des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtre de treize personnes et de coups et blessures volontaires sur des individus. L’inculpé a plaidé non-coupable. C’est alors que le président du tribunal lui a demandé de s’expliquer.

Avant de s’expliquer, l’accusé a demandé l’autorisation au président du tribunal de poser des questions au parquet. Chose que le tribunal a rejetée, tout en lui promettant de lui accorder cette autorisation une fois qu’il aura fini sa déposition. C’est ainsi qu’il commence sa narration des faits. Il était le sous-officier de la semaine du 11 au 18 septembre 2015. C’est ainsi que le mercredi, après le sport, il s’est rendu au quartier Zongo de Ouagadougou, où il avait un « non-loti », pour continuer son chantier.

Vers 17h, un de ses amis journalistes l’appelle pour l’informer qu’il y a des mouvements au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Il appelle le sergent Sidiki Aboubacar pour en savoir davantage. C’est là que ce dernier lui a fait comprendre que le quartier était consigné. Il se rend au camp et on lui fait comprendre que les éléments du GUS (Groupement d’unité spéciale) ont arrêté les autorités de la Transition.

La situation était confuse et l’officier de semaine lui a demandé de faire le point de ses hommes. Des soldats manquaient à l’appel. Il informe son supérieur qu’il a aperçu des jeunes vers l’espace aéré de la BECEAO. Mais comme il fait nuit, il n’a pas jugé bon d’aller en savoir davantage. Le 17 septembre 2015, il y a eu le rassemblement à 7h. Le lieutenant ordonne aux éléments de ne pas bouger sans autorisation. Il part du côté de l’aire de jeu de la BECEAO, reconnaît ses éléments et leur ordonne de retourner au camp.

A 17h, il y a eu encore un rassemblement. Le chef de corps d’alors, le commandant Korogo, demande à ceux qui ont des éléments en ville de les rappeler car le bilan est déjà alarmant. Dans la foulée, on annonce l’arrivée des chefs d’Etat de la CEDEAO. On demande de sécuriser les autorités. Les autres unités étant indisponibles, de concert avec son chef, il met des éléments sur l’itinéraire de l’aéroport. C’est ainsi qu’il a déployé ses éléments jusqu’à l’aéroport.

L’heure de suspension s’approchant, le président du tribunal lui demande la teneur des questions qu’il avait souhaité poser au parquet. Ce sont au total trois questions : « les chefs d’État de la CEDEAO sont-ils venus au Burkina ? Était-ce pour consolider le coup d’État ? Devaient-ils bénéficier de la sécurité ? » Le parquet devrait répondre à ces questions ce samedi 27 juillet 2018, avant que le procès se poursuive.

Dimitri OUEDRAOGO

Lefaso.net

Source: LeFaso.net