Est-ce l’épilogue de la rocambolesque affaire qui, sur des airs de rodéo, a défrayé la chronique en avril 2017 sous l’étiquette de « Affaire Inoussa Kanazoé » ou « Affaire CIMFASO » ? Le 19 avril 2017, une escouade de gendarmes et de policiers avaient en effet pris d’assaut le siège de la société KANIS pour mettre aux arrêts son PDG, et cinq de ses collaborateurs. En date du 23 juillet 2018, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou a délivré une ordonnance de non-lieu dans cette affaire au bénéfice de l’homme d’affaires.

L’on se rappelle que le 19 avril 2017, la nouvelle avait fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel burkinabè : Inoussa Kaboré, PDG du groupe KANIS International et plusieurs de ses collaborateurs avaient été arrêtés au cours d’une opération « musclée » digne d’un film hollywoodien, voire à la « Jack Bauer » selon certains commentateurs. Il leur était reproché des indélicatesses avec l’administration fiscale. Ce que l’on saura avec un peu plus de détails quelques jours plus tard au cours d’une conférence de presse organisée le 24 avril 2017 par le procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou, Mme Maïza Sérémé.

« Suite aux révélations faites par le journal « Courrier Confidentiel » dans sa parution n°124 du 25 janvier 2017 sur un scandale à CIMFASO, concernant des surfacturations de plusieurs milliards de francs CFA, sur instruction du Parquet Général près la Cour d’Appel de Ouagadougou, nous avons saisi la Présidente du Tribunal de Commerce de Ouagadougou à l’effet d’obtenir copie, du rapport d’expertise de gestion de la société Cimenterie du Faso (CIMFASO) contenant des informations sur des faits infractionnels. Après exploitation de ce rapport, nous avons saisi par soit-transmis en date du 07 mars 2017 le Commandant de la Compagnie de Gendarmerie du Kadiogo, aux fins de procéder à une enquête sur la base des infractions de faux et usage de faux, d’abus de confiance aggravé, de tromperie du consommateur, de fraude fiscale et toutes autres infractions que l’enquête viendrait à révéler, et de nous dresser le procès-verbal en arrestation si les faits étaient avérés », expliquera-t-elle.

Depuis lors, s’il y a eu des manifestations et beaucoup de déclarations défendant ou condamnant l’homme d’affaires, le véritable rebondissement a été cette scabreuse affaire de tentative d’assassinat mettant en cause Moussa Kouanda, un ex associé de Inoussa Kanazoé.

Depuis de 23 juillet 2018, il y a enfin du nouveau avec cette ordonnance du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Les termes de l’attestation de non-lieu délivré par le greffier du Tribunal de grande instance de Ouagadougou sont clairs : « Monsieur Kanazoé Inoussa, poursuivi pour de faux et usage de faux en écriture de commerce, d’abus de confiance, de blanchiment de capitaux, fraude fiscale, de tromperie de consommateur et usage frauduleux de numéro IFU [….] a bénéficié d’une ordonnance de non-lieu. Aussi une restitution à Kanazoé Inoussa de la somme de sept cent millions (700 000 000) de francs CFA déposée à titre de cautionnement a été ordonnée ». Voilà qui est donc clair ! Suite et fin ?

Lefaso.net

Source: LeFaso.net