L’une des faiblesses du ministère de l’Éducation et de l’Alphabétisation, relevée à chaque évaluation, serait la gestion des ressources humaines, selon le premier responsable du département, Pr Stanislas Ouaro. Des retards observés dans l’avancement ou le reclassement des agents, et surtout le nombre pléthorique d’enseignants dans certaines disciplines. Ainsi, dans le cadre du projet de modernisation de l’administration publique, il est prévu un redéploiement des agents selon des « critères rationnels ».
« Il faut qu’on aborde la question des collègues qui sont relevés de leur fonction et qui ne reviennent pas à leur emploi d’origine », a soumis le ministre de l’Éducation aux acteurs de l’éducation dans la région du Sud-Ouest, le 4 juin dernier.
C’était dans le cadre d’une tournée qu’il a initiée dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et du Sud-Ouest, dans l’optique de recueillir les préoccupations des différents partenaires de l’éducation dans lesdites localités, et leur faire le point de la plateforme revendicative des enseignants.
Professeur de mathématiques des universités, le ministre de l’Éducation confiera lui-même à ses interlocuteurs : « Actuellement, je ne dispense plus de cours à l’université, mais le jour où on me dira que c’est terminé, je vais repartir dispenser mes cours.
ne vais pas tourner autour du chef de l’Etat pour dire que je ne vais plus retourner à l’université parce qu’on va me regarder bizarrement ». Dans la même veine, il soutient que « si je suis un encadreur pédagogique et qu’on me nomme directeur général de l’ENEP (Ecole nationale des enseignants du primaire), le jour où on m’enlève, je dois repartir faire mon encadrement pédagogique ».
En effet, comment faire face au nombre pléthorique d’enseignants dans certaines disciplines, pendant que certains se retrouvent dans les bureaux ? « Je ne peux pas aller dans un bureau pour dire, vous êtes nombreux, il faudrait que certains partent », a relevé Stanislas Ouaro.
À ce propos, le ministre confie que dans le cadre du projet de modernisation de l’administration publique, il est prévu un redéploiement des agents, selon les profils, en tenant compte, bien sûr, de l’organigramme à l’intérieur des services. À titre d’exemple, dit-il, « si dans une Circonscription d’éducation de base (CEB), on a besoin de 30 agents, nous allons préciser les différents profils. Et si vous êtes 60 dans la CEB, on regarde par service, le nombre de personnes ; si ça dépasse, on regarde les profils et on réorganise ».
Il n’y a rien d’illégal
Dans le cadre de la mise en œuvre du continuum, le ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation a rappelé que son département a eu recours à certains instituteurs pour occuper des fonctions dans l’administration (économe, intendant, conseiller d’éducation, etc.).
Et à ce jour, souligne-t-il, suite à la formation d’agents dans ces métiers (conseilleurs d’éducation, agents d’intendance scolaire, etc.), le ministère est train de relever certains de leur fonction. « Ça fait des grincements de dents, mais c’est réglementaire.
Si on ne fait pas ça, on risque d’avoir des effectifs élevés dans les bureaux et ça nous pose des problèmes », a-t-il avancé, soulignant que « ça peut faire mal et c’est légitime, mais on risque de faire partir des gens. On va tous passer par là .Tu sais quand est-ce que tu es arrivé, mais tu ne sais pas quand est-ce tu vas partir ».
Pour ce cas spécifique, ils ont au nombre de 1 600 agents, et le Pr Ouaro a confié qu’ils ont souhaité que leur ministère de tutelle leur permette de prendre part aux concours supérieurs. « Ce qui leur a été refusé parce que les textes ne leur permettent pas cela », a-t-il précisé.
Toutefois, il rassure les agents que leur redéploiement se fera selon « des critères objectifs, transparents. Ce ne sera pas une chasse aux sorcières ».
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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