Le succès des interventions de lutte contre le paludisme passe par une disponibilité constante des médicaments et des autres intrants. Le ministère de la Santé, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), a pour mission de coordonner l’approvisionnement régulier en intrants. Il bénéficie du soutien de l’USAID/PMI dans l’acquisition et la gestion desdits intrants. La Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), quant à elle, est chargée de l’approvisionnement des médicaments essentiels. Les trois structures ont décidé de sceller ce partenariat à travers la signature d’une convention de services, le 29 mai 2018.
Les produits de lutte contre le paludisme financés par USAID/PMI sont stockés et distribués par la CAMEG. Mais, jusque-là, cela se faisait sans une convention clairement définie entre les parties. L’USAID et le ministère de la Santé, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) ont décidé de changer la donne en établissant, avec la CAMEG une convention de services pour la gestion de tous les médicaments et autres produits de lutte contre le paludisme au Burkina. La cérémonie de signature officielle de convention de prestation de services entre les trois parties sus indiquées a eu lieu le 29 mai 2018, au siège de la CAMEG, à Ouagadougou. Son application devrait contribuer à la disponibilité continue des produits antipaludiques de qualité dans les formations sanitaires, mais aussi au renforcement de la CAMEG dans les régions.
- cérémonie de signature de convention
« Il s’agit de formaliser des relations qui existaient déjà. À travers cette convention, la CAMEG va recevoir, stocker et distribuer des intrants de lutte contre le paludisme et en retour, l’USAID supporte les coûts de ces prestations », a expliqué Charlemagne Gnoula, directeur général de la CAMEG. En effet, la CAMEG recevra 7% de la valeur des intrants qui lui seront confiés. Ce qui représente les frais de stockage, de distribution et de renforcement de capacités.
L’année dernière, l’USAID/PMI a acheté à peu près six milliards de francs CFA d’intrants. D’où l’importance d’avoir une convention pour mieux gérer ces intrants, s’assurer qu’ils sont bien stockés et qu’ils parviennent aux populations les plus vulnérables. « La convention dit que les frais sont à peu près de 7% du montant des intrants. En fonction de ce que nous allons acheter cette année, il y aura 7% qui seront reversés pour le stockage, le renforcement de capacités et la distribution », a précisé Bijou Muhuru, directrice de l’équipe santé de l’USAID/PMI.
« Au-delà de ce que nous allons recevoir en numéraire, nous recevons déjà l’appui technique de l’USAID non seulement pour renforcer nos capacités en matière de bonnes pratiques de stockage, mais également en matière de mise en conformité de nos entrepôts. À ce titre, nous avons actuellement des consultants qui nous appuient pour l’adressage de nos magasins, pour établir la cartographie de la température de nos magasins, toutes choses qui permettront d’améliorer la qualité de notre travail, mais aussi la qualité des intrants qui seront mis à la disposition de nos populations », a confié le directeur général de la CAMEG.
Dans le contexte de la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans, cette signature de convention vient donc à point nommé. « C’est une initiative qui va permettre de formaliser cette gestion des intrants, que ce soit au niveau de l’entreposage, de la mise à disposition, qu’à l’utilisateur final qu’est le malade », s’est réjoui Yacouba Savadogo, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme.
- Yacouba Sawadogo, coordonnateur du PNLP
L’intervention de l’USAID/PMI dans notre pays se chiffre à environ quatorze milliards de francs CFA chaque année dont six à neuf milliards uniquement pour les intrants. Mais il n’y a pas que USAID/PMI qui achète les intrants, il y a également le Fonds mondial et d’autres partenaires. Mais la signature de cette convention permet de définir clairement le rôle de chaque acteur.
« Le respect des clauses de cette convention par les différentes parties prenantes contribuera au bien-être et à l’épanouissement de la population burkinabè », a laissé entendre Chris La Pietra-Fung, représentant de l’USAID au Burkina.
Moussa Diallo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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