Le Syndicat des travailleurs de l’Action Sociale (SYNTAS) observe quatre jours d’arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire national du 24 au 27 avril 2018 pour exiger la satisfaction de sa plateforme revendicative. A Bobo-Dioulasso, les travailleurs sont réunis à la Bourse du travail pour exprimer leur « ras-le-bol ».
Les travailleurs de l’action sociale du Houet à l’instar d’autres localités du pays sont en grève de 96h du mardi 24 au vendredi 27 avril 2018. Selon le Secrétaire Général du Syndicat des travailleurs de l’action sociale de la section du Houet, monsieur Mandé Yacouba, cette grève fait suite au mot d’ordre de grève qui a été lancé par le bureau national et qui fait suite à un certain nombre de préoccupations que les travailleurs ont posées à leur ministère de tutelle, notamment à travers leur plateforme revendicative.
Cette plateforme revendicative se résume en 8 points à savoir :
Le rétablissement et l’élargissement de l’indemnité spéciale d’accueil ou de permanence, qui a été supprimée depuis 2011, à tous les employeurs du ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille ; l’application des conclusions du comité inter-ministériel chargé d’examiner les questions de la reconstitution du personnel des ex-garderies populaires. Car selon le SG du SYNTAS/Houet, Mandé Yacouba, la question de la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires qui a fait l’objet d’un énième engagement contenu dans le protocole d’accord entre la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) et le gouvernement, signé le 27 janvier 2018, est toujours en souffrance malgré l’échéance d’un mois qui était indiquée pour sa résolution définitive. Le troisième point inscrit dans la plateforme, c’est la dotation des services en équipement et moyens logistiques.
Par ailleurs, le SYNTAS exige l’institutionnalisation d’une prestation de serment pour le personnel spécifique en vu de leur permettre de mieux accomplir leurs tâches ; la réhabilitation du domaine de l’éducation des jeunes enfants ; la prise en compte de tous les corps spécifiques du département de la femme, de la solidarité nationale et de la famille dans le cadre des nominations, de la responsabilisation.Le SYNTAS dit non aux « nominations par complaisance ».
« Il est difficile pour nous de concevoir qu’au niveau de notre administrationoù nous avons des cadres dans tous les domaines de notre département, que des gens viennent d’ailleurs et qui sont nommés àdes postes stratégiquespendant que nos cadres sont en train de chômer et qui n’ont même pas de bureau. Nous trouvons que c’est anormal », a indiqué M. Mandé.
- Mandé Yacouba, SG SYNTAS Houet
A en croire ce dernier, leur plateforme revendicative minimale dure d’au moins trois ans et selon lui, les autorités qui se sont succédéesà la tête du département n’ont jamais eu « un langage franc » avec les travailleurs autour de la plateforme.Le SYNTAS a ainsi organisé des mouvements antérieurs, notamment des sit-in et des grèves.Malgré toutes ces actions développées par le SYNTAS, le gouvernement est resté« muet ».
« Nous sommes des partenaires sociaux, donc c’est le dialogue social qui devrait prévaloir, donc nous nous sommes inscrits dans cette dynamique de dialogue social. Avec la nouvelle ministre,nous pensions avoir un examen sérieux de la plateforme. Mais le constat que nous faisons aujourd’hui est que c’est un mépris par rapport aux préoccupations majeures des travailleurs, puisque nous avons une plateforme minimale de huit points autour de laquelle nous discutons depuis plus de deux ans », a laissé entendre le SG.
C’est pourquoi, les travailleurs de l’action sociale ont une fois de plus tenu à observer ces 96heures de grèvespour marquer leur mécontentement face au « mépris » dont ils font l’objet de la part du gouvernement.
Mandé Yacouba de préciser : « Nous n’avons pas déserté les services, nous sommes toujours dans les services mais la résolution de certaines activités nous les referons au niveau des gouvernorats, des hauts-commissariats, des préfectures ».
Toutefois, monsieur Mandé prévient qu’à l’issue des 96 heures d’arrêt de travail, si leurs revendications ne sont pas satisfaites, les travailleurs se réservent le droit d’engager d’autres actions plus fortes.« Nous avons entamé la lutte et nous n’allons pas baisser les bras tant que nos revendications ne sont pas satisfaites. Nous sommes toujours dans la dynamique du dialogue et on espère que l’interlocuteur va jouer franc jeu », a conclu le secrétaire général du SYNTAS/Houet.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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