Ceci est une tribune de Kpagnawnè Domètièro Anissé MEDA, professeur certifié de philosophie.

Il y a des ethnies au Burkina Faso. C’est du truisme. Mais il n’est pas inutile de le rappeler dans cette ère où le vent de la démocratie a soufflé et souffledans le pays des hommes intègres, d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Avons-nous tenu compte de ces ethnies dans l’attelage, la construction et la consolidation de la démocratie ? Car dans ce Burkina en tant qu’Etat-Nation, il y a des conflits ouverts et d’autres larvés avec des colorations ethniques ; dans le village de Bozo dans la Sissili, Dagara et Sissala ont de fréquentes frictions ; à Solenzo les autochtones bwaba se sont soulevés contre les allogènes mossi ; on se souvient d’autres révoltes inter-ethniques à Gaoua, à Manéga, à Passakongo et à Zabré etc.

On ne peut pas vouloir démocratiser en faisant comme si les compétitions qui s’engagent entre les partis politiques suffisent à faire disparaitre les conflits inter-ethniques. Y croire, c’est faire preuve de naïveté puisque ces réactions sont là depuis la nuit des temps, infantiles, schizophréniques. Mon entreprise consiste donc à défendre la compatibilité entre l’existence ethnique et la démocratie.Mais j’entends déjà vrombir des voix qui montent et crient au scandale comme si je faisais de l’incitation au tribalisme, à l’etnicisme et au régionalisme débridés du pays.

Non, je voudrais que l’on tienne compte de la soixantaine d’ethnies du Burkina dans notre démocratie en consolidation parce qu’elles sont une donnée ineffaçable avec quoi on ne doit pas ruser. Du reste l’histoire grouille d’exemples tragiques à cause de démocraties qui ont occultéla variable ethnique. Au nom de la République dont sont consubstantielles les ethnies, il faut briser l’omerta, enfreindre aux tabous et libérer la parole : les ethnies font-elles bon ménage avec la démocratie en Afrique, en général, et au Burkina, en particulier ? Pour certains esprits, il faut extirper les ethnies de la démocratie, on ne doit même pas en entendre parler ; l’article de Lefaso.net du jeudi 30 juin 2016 semble abonder dans ce même sens. Moi, j’ai pris le pari non seulement d’en parler, mais de faire l’apologie du ménage entre l’ethnicité et la démocratie.

L’ethnie est antérieure à la démocratie ; dit autrement, la démocratie est venue trouver l’ethnie mais ne doit pas vouloir ni pouvoir l’exterminer,et vice versa. Les deux doivent collaborer. Sous le tropique africain, en général, et burkinabé en particulier, l’identité ethnique n’a jamais été et n’est pas une faute qui mérite d’être châtiée. Il n’y a pas de mal à naitre moaga, dagara, dioula, bwaba, peulh, gourounsi, yadga…L’identité ethnique n’est pas ou ne doit pas être non plus un titre de noblesse ; dit autrement, l’appartenance ethnique n’est pas une qualité essentielle inhérente aux groupes humains, mais « le produit d’inter-actions spécifiques entre groupes », selon les anthropologues Fredrik Barth et Eric Wolf ; qui a ditpar exemple que le Gourmantché est supérieur au Yadga ? Que le Karaboro et le Turka sont mieux qu’un Dagara ou un Lobi ? Ou que le Peulh vaut mieux que leBwaba ?

Ainsi les ethnies sont des données innées et se valent ; de leur nature,elles ne sont ni bonnes ni mauvaises : elles sont neutres ; et à ce titre elles dépendent des hommes, elles changent de nature entre les mains des hommes, politiques notamment. Il faut en tenir compte dans la démocratie.

Par ailleurs, le mode d’occupation du territoire burkinabé est ethnique, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso y compris ; du coup le démocrate ne doit pas louvoyer avec cette donne parce que la démocratie,à la burkinabé, reçoit une empreinte ethnique, dans chacune des zones qu’elle traverse.La décentralisation avec ses élections de proximité ou municipales a ravivé les fibres ethniques et suscité vigoureusement les débats locaux afin de désigner les dirigeants des collectivités.

C’est une offre de vitalité démocratique. Dans le Sahel le vote est, en grande partie, peulh ; le vote est yadga au Nord, il est lobi-dagara au Sud-Ouest, il est moaga au Centre…Le dima du Boussouma est démocratiquement imbattable à l’Est, feu Arba Diallo régnait en maitre incontesté à Dori dans le Sahel, on a Dah Nicolas à Diébougou dans la Bougouriba, Alfred Sanou à Bobo dans le Houet…On ne les vote pas parce qu’ils sont seulement fils de la région ou de la province mais aussi parce qu’ils relèvent d’une ethnie plus ou moins dominante numériquement. L’ethnie fait partir du jeu démocratique de par sa territorialisation ou localisation. Par subséquence le format du gouvernement doit tenir compte des grandes configurations ethniques afin que vive ou survive la démocratie.

Les ethnies peuvent et doivent être convoquées par la démocratie pour parer à la marginalisation et à l’iniquité et donc pour sauvegarder l’unité nationale. Dans des pays comme le Rwanda, le Burundi et la Cote d’Ivoire, on a pratiqué la politique de l’Autruche vis-à-vis du danger ethnique et ce qui devait arrivé arriva : une armée monoethnique a mis le Rwanda et le Burundi à genou, une administration ethniquement monocolore a cassé le pays d’Houphouët Boigny en deux et un pouvoir exclusif de langue française au Cameroun a suscité et suscite des révoltes de la part de la minorité anglophone du Nord du pays. Au Burkina, lorsqu’il y a la formation d’une équipe gouvernementale, toutes les régions sont aux aguets, chacune voulant s’assurer qu’un de ses fils sera représenté là où se prennent les grandes décisions pour la conduite du pays ; on se souvient alors de cette marche des fils et des filles de la région du Sud-Ouest visant à dénoncer l’absence d’un ressortissant de la région du gouvernement.

Quelques mois après, le Pr. Nicolas MEDAH faisait son entrée pour que soit respecté l’équilibre régional dans le partage des postes ministériels.Si toutes les ethnies ne peuvent pas être représentées dans le gouvernement, on doit tout de même tenir compte des régions qui, en réalité, sont les capitales où existent les ethnies majoritaires ou influentes.On le voit, les ethnies doivent être utilisées pour faire face à l’injustice ou à la terreur monarchique ;lorsque la démocratie ignore une juste représentation des groupes ethniques dans la gestion des affaires publiques, elle nourrit l’omerta ; elle nourrit aussi, pernicieusement, le discours et le repli ethnique qui se sophistiquent et prennent de cours l’Etat ;ce faisant, la démocratie ouvre les vannes des frustrations, des soubresauts et autres esprits séditieux. Que les mânes de nos ancêtres nous éloignent de ce calice.

Au regard de ces faits têtus sur l’homme ethnique burkinabé, on est à même de tirer la conclusion qu’il n’existe pas de citoyen abstrait au Burkina Faso. Tous les Burkinabé ont des empreintes ou des prises ethniques avant de se rendre compte, seulement après, qu’ils sont des citoyens : on ne nait pas citoyen de son pays, on le devient par l’état civil ; par contre on nait ethnique. L’ethnicité est le sentiment de partager une ascendance commune comme la langue, la coutume, l’histoire… Donc elle a et est une mémoire fœtale qui, inconsciemment, structure des schèmes de pensées, de comportements et des réflexes humains. Elle a même une influence déterminante dans la cohésion et la cohérence sociales.

J’ai vu à l’intérieur du pays diverses gens se fréquenter et cohabiter par identifications ethniques:le quartier Hamdalaye de Ouagadougou est peulh, le quartier Dioulassoba de Bobo-Dioulasso est bobo, les secteurs 6 et 8 de Ouahigouya sont respectivement bobo oubobossin(d’origine malienne) et forgeron, à Dissin existe un quartier mossi etc. Même la diaspora n’échappe pas à cet appas ethnique ; les membres d’un même groupe ethnique qui ont migré dans la même ville ou dans le même pays essaient, en général, de garder le contact entre eux par le truchement de réunions, d’associations et de manifestations socio-culturelles ; j’ai ainsi vu des Chinois « coloniser » des quartiers entiers à Milan, (en Italie), vu desBurkinabé établir de nombreux campements en Côte d’Ivoire, vu des Marocains contenus dans des immeubles entiers à Chambéry (en France). Baruch de Spinoza n’avait surtout pas tort de reconnaitredans Traité politique la légitimité de l’homme à se préoccuper de « persévérer dans son être » c’est-à-dire de maintenir et d’épanouir ce qu’il y a d’intime et de positif en lui (son moi tribal, primitif).

La diversité ethnique est une diversité culturelle ; c’est une chance ; chaque ethnie ou culture constitue une source heuristique pour l’esprit burkinabé. Le Burkina doit s’en vanter parce que ces ethnies, en grande partie, ont toujours vécu en bonne intelligence ; j’ai en mémoire cette question qui m’avait été posée par une dame blanche alors que je co-animais un débat sur la tolérance dans un café en France : comment arrivez-vous à vivre en paix avec cette multiplicité d’ethnies au Burkina ? Je lui ai répondu fièrement, avec l’appui d’autres collègues du Burkina, que notre société, à travers sa tradition, a secrété des mécanismes pour sa propre défense et protection avec la parenté à plaisanterie, le mariage inter-ethnique, le système du matriarcat chez certaines ethnies, le rôle de la chefferie coutumière…

Nos ethnies sont des lumières qu’il faut exposer pour qu’elles brillent aux yeux de la nation, nous ne devons pas les mettre sous les boisseaux ; nous ne devons surtout pas les couvrir de manteaux pudiques voire pudibonds comme c’est le cas actuellement. Nos ethnies parlent de nous, nous devons parler de nos ethnies, dans notre république.

Démocrates burkinabé, il n’y a donc pas d’alternative ; le choix est simple : il faut ôter les masques. La question ethnique ne doit pas être laissée dans l’impensé.Il faut la penser et l’intégrer comme matériau de construction démocratique ; mais en évitant, à tout prix, son instrumentalisation politique et sa hiérarchisation culturelle. Le malheur des Etats-Nations vient de la hiérarchisation des ethnies et du mythe des origines.

Celui qui laisse entendre qu’une telle ethnie est plus importante qu’une telle autre est un escroc politicien, un dangereux manipulateur ou alors un méchant ignorant de Socrate. Lorsque, dans le feu de l’action,un politicien burkinabé préjugeait qu’il allait être élu président du Faso parce qu’il avait l’atout d’être un Moaga du Plateau Central et celui d’être musulman, ce n’était pas gratuit, ce n’était pas non plus un simple lapsus. C’était, foi du psychanalyste, un lapsus révélateur, une actualisation verbale d’une pensée qui venait du cœur, du tréfonds de son âme. C’était des propos manipulateurs, même si son auteur ne le disait pas forcément dans l’intention de manipuler des esprits faibles.

Mais quand un autre politicien accusaitun chef traditionnel et certaines officines de vouloir imposer, toujours, un Moaga comme chef de l’Etat, il faisait de la dénonciation, fondée ou non fondée (je n’en sais rien) ; quel que soit le degré de véracité de son propos, on remarque qu’il y a comme de la pédagogie. Ce n’est pas parce qu’ils (le chef traditionnel en question et certaines officines) veulent qu’un Moaga soit président que c’est inique ; c’est inique et pervers parce que le jeu démocratique burkinabé semblait avoir un dé déjà pipé, selon ce politicien orateur d’un matin ; de la triche artificielle et artificieuse qui ferait entorse aux règles du jeu démocratique. Il voulait aussi pointer du doigt les intrusions politiques itératives de ce chef coutumier craint, respecté et respectable au regard de la force de son influence sur les esprits de « ses sujets ».Apparemment le message n’a pas été reçu et compris comme tel.

Le mythe des origines et celui de l’autochtonie sont aussi pernicieux que la hiérarchisation ethnique ; c’est en son nom que les Ebriés d’Abidjan voulaient expulser d’Abidjan « la république du Golf » d’Alassane Ouattara, que des chefs de villages de plusieurs localités ont chassé des citoyens burkinabé de leurs localités ; c’est en son nom qu’Israël est resté une terre querellée depuis la nuit des temps, c’est en son nom que la Nubie s’est faussement autoproclamée comme le nombril du monde, c’est en son nom que la prophétesse Dona Béatrice,brûlée vive, avait voulu faire du Kongo la terre natale de Jésus Christ, en son nom le Yamoussoukro d’Houphouët Boigny s’échine toujours à héberger la capitale ivoirienne et à honorer le Saint Siège par la construction de la basilique ; en son nom Ghadolite, village de Mobutu, a bénéficié d’un collège de référence onéreux, d’un aéroport international inutile, d’un palais dispendieux et d’une cité ultra-moderne ruineuse ; en son nom l’Arabie Saoudite se dit, gaillardement, la gardienne du plus haut lieu de pèlerinage pour les Musulmans du mondeentier etc.

Les lieux d’origine deviennent ainsi peu à peu des hauts lieux, des lieux sacrés, des terres saintes et des capitales ; on voit déjà venir le danger : tous les habitants situés hors de ces hauts lieux, ces lieux sacrés, ces terres saintes et loin de ces capitales seront et sont vite taxés d’inférieurs, de négligeables. Au Burkina on les appelait (et on les appelle encore), diversement et ironiquement, les provinciaux, les broussards, les villageois…avec tout ce qui s’ensuit comme entités ethniques rattachées à ces villes secondaires, à ces villages. Ainsi a-t-on l’impression que le Mogho Naaba (parce qu’il est à Ouagadougou, la capitale) est le roi de tous les Mossi du Burkina Faso et même, dans le subconscient de beaucoup de gens, le premier chef traditionnel du Burkina.

Avec la mondialisation, le développement technologique, grâce aux migrations humaines, avec les affectations des fonctionnaires sur tous les coins et recoins du pays, grâce aux mariages inter-ethniques et inter-religieux…, la notoriété des origines et de l’autochtonie est en passe d’être bousculée ici et là. Ouagadougou n’est plus forcément le fief politique des Mossi, Abidjan n’est plus le fief politique des Ebriés, Conakry ne l’est plus pour les Baga et les Nalou, Niamey n’est plus contrôlé politiquement par les Haoussa etc.

Les autres villes, puis toutes les localités du pays des hommes intègres et d’ailleurs subiront le même sort parce que les marqueurs de frontières ethniques disparaissent de plus en plus vite et les mythes d’origine et d’autochtonie se diluent avec le temps dans les mémoires sous l’effet de l’aliénation culturelle. Et la peur change de camp ; les autochtones sont épouvantés de voir l’étranger s’installer et réussir chez eux, épouvantés de voir l’étranger acheter et faire fructifier ses terres, agacés d’entendre des allogènes revendiquer leur attachement à « leur » terre à eux et frileux de les voir s’accaparer de ses richesses et de son pouvoir. Ainsi va toute pseudo-vérité ou mythologie c’est-à-dire qu’elle meurt toujours de sa belle mort. Heureusement. Les ethnies au Burkina Faso sont des faits irrécusables et surtout des marqueurs d’identité qui impactent la qualité démocratique, n’importe comment.

Quelles solutions pour parer aux effets pervers de l’ethnicité dans notre démocratie ?En entendant que leur capacité de nuisance soit édulcorée par le temps, l’éducation, l’aliénation, l’inculturation etc. il faut reconsidérer nos ethnies en les sublimant pour qu’elles soient compatibles avec notre démocratie. Il faut aussi consolider et rendre efficients les acquis sur la chefferie coutumière et le régionalisme, tous constitutionalisés ; la chefferie coutumière est déjà constitutionnalisée, il faut définir et clarifier maintenant son rôle et sa place dans le paysage social et institutionnel ; le régionalisme est aussi une notion constitutionnelle, reste maintenant à poursuivre l’intensification et l’effectivité de la décentralisation, le développement des régions de façon équilibrée de sorte qu’aucune région ne se sente délaissée sous couleur qu’elle ne serait pas importante aux yeux du pouvoir politique, économiquement et politiquement parlant.

Par ailleurs, il y a un combat à mener contre certains préjugés ; il existe des préjugés répandus sur certaines ethnies du Burkina Faso, que je ne citerais pas ici ; certains propos transpirent même la xénophobie, la haine et la rancœur du genre : ceux-ci sont foncièrement mauvais, ceux-là sont naturellement méchants, ceux-ci sont sorciers, ils sont félins et hypocrites devant l’éternel, ce sont des népotistes de naissance ou encore ils sont voleurs et menteurs fieffés…

Ces idées reçues ont la peau dure ; pourtant il faut les déconstruire ;il existe en effet un inconscient collectif qui se nourrit des schèmes communs de vie, de valeurs ;il est l’ensemble des habitudes des modes de vie propre à une société donnée. Il est transmis de génération en génération par les processus d’éducation et permet à l’individu de s’y accommoder inconsciemment. Or je ne connais pas de peuples ni d’ethnies oùles enfantssont soumis, massivement et structurellement, à une éducation aux vices et non aux vertus,par l’institution tant familiale que politique.Et si d’aventure, dans l’absolu, des vices anti-démocratiques et républicains étaient liés à des ethnies précises, la culture burkinabé aurait eu le devoir régalien de les domestiquer, tout comme les autres vices d’ordre instinctuel.

Donc les clivages bonnes ethnies/ mauvaises ethnies, ethnies supérieures/ethnies inférieures…sont ce que le philosophe et théologien burundais Melchior Mbonimpa appelle la « maladie hiérarchisante », non héréditaire ou innée ; ce sont de vieux oripeauxdestinés à médire de certaines ethnies, à les isoler et à les confiner dans des échelles ou des cales plus basses, à dessein.C’est dans cette même veine que l’institution du système des castes a été introduitedans l’organisation sociale, depuis Mathusalem, pour inféoder un groupe social au profit d’un autre groupe social. C’est une tare culturelle. C’est injustepour la démocratie burkinabé et indigne pour notre république.Le pouvoir politique est sommé d’ouvrir le bon œil et d’agir avec efficacité.

Par ailleurs des politiciens véreux excitent et tirent des ficelles ethniques, manipulent les populations à la base en dressant les autochtones contre les allogènes. Cela doit être détecté et puni. Tenez ! Beaucoup de députés et maires sont résidents à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et autres grandes villes mais vont se faire élire dans leur ville et village au nom du fallacieux et galvaudé concept « fils de la localité » ; au point que de valeureux allogènes résidents sont interdits d’être députés ou maires. Beaucoup de conflits post-électoraux burkinabé ont pour originecet état de fait, l’ethnie.On a entendu des propos du genre : le maire doit être le fils de notre localité.

Même une ville comme Bobo-Dioulasso, jadis réputée pour sa réussite dans le brassage culturel et ethnique, n’échappe plus au virus de l’ethnicisme sectaire. Des maires mossi, lobi, dagara ou samos à Bobo-Dioulasso, on les cherche dorénavant avec des torches allumées en plein midi, vainement.Il faudrait revoir la loi organisant les conditions de candidatures aux postes de député et de conseiller municipal.

Kpagnawnè Domètièro Anissé MEDA, professeur certifié de philosophie.

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Source: LeFaso.net