Face à la presse, ce jeudi 12 avril 2018 à Ouagadougou, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’action sociale, Juste Koumara Logobana s’est prononcé sur la situation de leur plate-forme revendicative et les perspectives de lutte. Cette rencontre sonne comme une invite au gouvernement à « un geste salvateur » pour répondre à leurs doléances, qui datent de 2016.

Le 8 février 2018, le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) et le comité de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) ont interpellé Mme le ministre en charge de la femme, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marshall sur les préoccupations des travailleurs du département. Dans leur correspondance, les deux structures ont été on ne peut plus clair. « On a mis en garde contre tout prétexte fallacieux de changement à la tête du ministère aux fins de dévoyer les préoccupations légitimes des travailleurs et les renvoyer aux calendes grecques. Mais hélas ! L’autorité est restée muette, méprisante et versatile », a signifié Juste Koumara Logobana, secrétaire général du SYNTAS, lors d’une conférence de presse organisée dans la matinée du jeudi 12 avril 2018, à Ouagadougou.

C’est dans ce contexte qu’ils ont déposé un préavis de grève auprès du président du Faso, Roch Kaboré, le 27 mars 2018. Par le présent préavis, les organisations syndicales appellent les travailleurs du département de la femme à observer un arrêt de travail le 24 et ce, jusqu’au 27 avril 2018 sur toute l’étendue du territoire national. Pour l’instant, les préfectures, Hauts commissariats, Gouvernorats et le ministère serviront de cadre à des sit-in, les 18 et 19 avril prochains. Ceci, en vue de la satisfaction diligente de leur plate-forme revendicative minimale, qui se résume en 8 points.


Il s’agit de l’annulation des nominations de complaisance ; le rétablissement de l’indemnité spéciale d’accueil ou de permanence supprimée, pour compter de sa date de suppression (2011) et son élargissement à tous les emplois spécifiques du ministère. Ils demandent également, l’adoption d’un statut particulier au profit des personnels du ministère en charge de la femme ; l’institutionnalisation d’une prestation de serment du personnel spécifique en vue de leur permettre de mieux accomplir leur mandat professionnel. Aussi, ont-ils exigé la réhabilitation du domaine de l’éducation de jeunes enfants désorganisé par la mise en œuvre du transfert du préscolaire et du post-primaire au MENA, etc.

L’une des préoccupations majeures des travailleurs, c’est aussi la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires.

« Dans le protocole d’accord signé le 27 janvier 2018 entre la coordination des syndicats de l’éducation et le gouvernement, ce point a connu un nième engagement. Cet engagement disait expressément qu’à partir de la date de la signature du protocole d’accord, il y avait un mois d’échéance pour que la question soit définitivement résolue », a expliqué le SG Logobana. « A la date d’aujourd’hui, on n’a plus rien entendu venant de la part de l’autorité », a-t-il déplorer.


Outre la grève de 96 heures et les sit-in annoncés, d’autres actions de lutte sont au menu de l’agenda du SYNTAS et du comité de la CGT-B. Au nombre desquelles, la suspension de la transmission des rapports d’activités, des données statistiques (y compris celles destinées aux partenaires) ; la réalisation des enquêtes sociales, l’appui technique aux organisations féminines. Les syndicats menacent également de référer aux présidents des tribunaux départementaux ou de grandes instances, tous les cas de conflits familiaux, de violences faites aux femmes, de subsides pour enfants, de mariages d’enfants. De même que les cas d’enfants trouvés, égarés, victimes de violences, maltraités, victimes de traite et de pires formes de travail.

En vue de répondre promptement aux mots d’ordre, le SG du SYNTAS demande aux travailleurs du ministère « de s’organiser davantage et à maintenir forte et active la mobilisation ». Et au secrétaire chargé de l’éducation et de la formation syndicale d’ajouter : « Nous ne souhaitons pas passer à une autre étape. Mais cela sera fonction de l’attitude du gouvernement ».

En réponse à la question sur le service minimum, M. Logobana dira qu’elle relève de l’organisation propre de l’administration.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net