Une explication et des excuses publiques. Voici ce que le syndicat autonome des agents du trésor du Burkina (SATB), en sit-in ce mardi 24 mai 2016, exige du ministre de l’économie, des finances et du développement (MINEFID). Tout comme leurs camarades des impôts et du domaine, ils déplorent la sortie médiatique de Rosine Coulibaly/Sori dans le bimensuel L’événement dans sa parution du 10 mai dernier. Une sortie dans laquelle les travailleurs ont semblé voir une remise en cause de certains de leurs acquis.

Après le syndicat national des agents des impôts et des domaines la semaine dernière, c’était au tour des agents du trésor de tirer à boulets rouges sur leur ministre de tutelle. Ses propos tenus lors d’un entretien accordé au journal l’Evènement, en est la raison. Voici ce qu’elle disait du Fonds commun, ce bonus reversé aux agents pour compenser leurs efforts de recouvrement : « Nous sommes arrivés à une situation où ce Fonds n’est pas durable. La durabilité est en cause pourquoi ? Ce qu’ils (les travailleurs, ndlr) arrivent à réaliser comme recettes en matière de saisies frauduleuses n’arrive plus à couvrir ce qu’ils avaient reçu par le passé (…) Autant c’est juste qu’il faille encourager les cadres pour traquer les fraudeurs, autant c’est encore plus juste d’utiliser les fonds qu’on aurait récupérés de cela et pas d’autres fonds pris chez des contribuables honnêtes », avait dit Rosine Coulibaly.

Pour le syndicat, Rosine Coulibaly s’est « dans une langue de bois, évertuée dans des propos qui ont plongé tout le ministère dans la désolation, la déception et pire, qui risquent d’entacher l’élan déjà amorcé par les travailleurs ». C’est donc sans surprise que le SATB estime que la ministre a une mauvaise perception ou une méconnaissance de l’histoire du Fonds commun qui fait partie des « acquis arrachés de haute lutte par les travailleurs ».

Venu soutenir les travailleurs du trésor, Traoré N. Grégoire, Secrétaire général du syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID), estime que parler seulement du Fonds commun, c’est remuer le couteau dans la plaie et faire fi des autres problèmes que rencontrent les agents tels que le plan de carrière, les locaux de travail, le carburant, etc.

Outre cette question, le SATB reproche au ministre de stigmatiser et de mépriser le personnel du Trésor et selon son secrétaire général, Séini Koanda, Rosine Coulibaly s’est dit surprise d’être entourée que d’agents du Trésor et que son directeur de cabinet en est un. Pour le syndicat, ces propos tendent à créer des mésententes entre les structures du ministère.


Toujours selon Séini Koanda, le « Joker de Roch » [c’est le terme utilisé par le journal l’Evénement pour désigner le ministre] a demandé la constitution des curriculum vitae (CV) des cadres qui ont une expérience de plus de 5 ans et de plus de 10 ans. Après l’échantillonnage de ces cadres dont les CV étaient riches, un entretien a été organisé avec le ministre. Ils n’auraient pas fait bonne impression à ses yeux, selon M. Koanda. Pour lui, cela est une insulte à l’endroit des travailleurs car cela voudrait dire que « les gens sont médiocres ou que peut-être les gens ont triché en étoffant leurs CV ».

En dehors de ces griefs, le syndicat exige un partenariat franc entre les organisations syndicales et le ministère. Aussi veulent-ils que Rosine Coulibaly, rencontre « très rapidement » les représentants des travailleurs pour discuter des problèmes de la maison et chercher à apaiser le climat. Car  » le Burkina n’a pas besoin d’un ministère de l’économie et des finances en ébullition ».

HBF

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