Au premier jour du procès du coup d’Etat du général Diendéré, les populations du Burkina s’étaient mobilisées pour suivre l’audience. Les alentours de la salle des banquets de Ouaga 2000 grouillaient de monde. Si aujourd’hui, la présence des forces de défense et de sécurité est toujours importante, la mobilisation du côté de la population n’est plus au rendez-vous. Les suspensions sont l’une des causes.

Ce n’est plus la grande affluence à la salle des banquets de Ouaga 2000, où a commencé depuis le 27 février 2018, le procès du coup d’Etat de septembre 2015. Les populations ne semblent plus être intéressées au procès qui se déroule à la salle des banquets de Ouaga 2000. Elles se mobilisent peu pour venir suivre le procès. Aux premières heures, la mobilisation était forte. Les pros et antis putschistes remplissaient la salle. Certains mêmes venaient avec des banderoles. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le nombre de personnes est en chute libre. Les artères sont vides. Seuls les journalistes et les forces de défense et de sécurité se tiennent Compagnie. Les premiers sous un arbre et les seconds derrière leur barrière.

Les suspensions à répétition en cause ?

D’aucuns pensaient que le procès pourrait se tenir en une pierre deux coups. Du 27 février 2018 à aujourd’hui, le jugement est ponctué de suspension. Un même jour peut connaitre au moins deux suspensions. Des pauses qui peuvent durer trois jours. Cela a démotivé certaines personnes. Un habitué du procès déplore une situation : « le procès se tient seulement que les jours ouvrables alors que nous sommes presque tous des travailleurs ».

Les petits commerces autour de la salle des banquets sont les victimes collatérales

La chute de l’affluence permet à la sécurité de souffler un peu. Seulement, les petits commerces installés autour de la salle des banquets voient leur chiffre d’affaires baisser. Les vendeurs de gâteaux et de jus se tournent les pouces à longueur de journée. Le pied sur son chariot, la main sous le menton, la mine grave, depuis la matinée du 27 février 2018, un d’entre eux n’avait vendu que deux gâteaux de 50 F CFA quand midi sonnait. Les bananes aussi trainent dans les plats contrairement au premier jour. Même son de cloche au niveau du parking. Le nombre de gardiens d’engins a diminué. Les recettes aussi. En attendant, la fin du jugement n’est pas pour aujourd’hui. Nous ne sommes qu’à la phase de la forme.

Dimitri OUEDRAOGO

Lefaso.net

Source: LeFaso.net