L’alliance pour la défense de la Patrie (ADP) était face à la presse ce 28 mars 2018 à Ouagadougou. Pour cette Organisation de la société civile, l’heure est grave, avec ces plus de 133 Burkinabè tués à la suite des attaques terroristes. La stratégie actuelle des autorités qui a consisté à diaboliser les anciens compagnons politiques a montré ses limites. Et il n’y a pas de honte pour l’actuel président à demander conseil à son ancien mentor, Blaise Compaoré.
Selon L’Alliance pour la défense de la Patrie (ADP) donc, le Burkina est à la croisée des chemins, avec un niveau d’insécurité qui a atteint un seuil inquiétant. Des attaques terroristes et autres actes de banditisme se multiplient.
D’abord localisées principalement dans les régions du Sahel et nord du pays, les attaques progressent vers les régions de l’Est, de la boucle du Mouhoun et du Centre avec la capitale comme cible. Au bilan, l’ADP déplore plus de 80 attaques ayant occasionné plus de 133 morts. Selon l’organisation de la société civile présidée par Abraham Badolo, ce lourd bilan interpelle le président sur son échec, puisqu’il a juré de protéger les Burkinabè, d’assurer leur sécurité.
« L’heure est grave et les dernières attaques prouvent l’inefficacité de la réponse apportée par le gouvernement », a noté le président de l’ADP qui ajoute que cette situation sécuritaire chaotique que vit le Burkina est aussi révélatrice du manque de vision, du tâtonnement et de la gestion approximative des affaires publiques par le pouvoir en place.
Selon lui, jusque-là, les autorités se sont réfugiées derrière la théorie du complot et la diabolisation systématique de l’adversaire politique. Et pendant que le pouvoir cherche des boucs émissaires, ce sont des Burkinabè qui sont victimes d’actes terroristes. « Face aux attaques à répétition, le président Roch devrait plutôt appeler à l’union des filles et fils du pays contre ce mal », a ajouté le président Abraham Badolo qui invite le président à trouver une réponse à cette question pressante d’insécurité, ou à tirer personnellement les conséquences de son incapacité à créer un environnement de sécurité pour les populations.
Pendant que le pouvoir se plait dans le rôle de victime, ce sont les Burkinabè issus de toutes les couches qui sont objets de ces attaques. « Si Roch était un vrai patriote, il y a longtemps qu’il avait démissionné », précise-t-il.
Les conférenciers ont regretté le manque de culture de démission au Burkina. Tout comme Roch, le chef d’Etat-major général des armées, le Gal. Oumarou Sadou et le ministre de la défense devraient rendre leurs démissions au lendemain de l’attaque de l’Etat-major général des armées. « Les gens n’ont pas honte », ajoutera le président de l’ADP.
En tout cas, le président du Faso Roch Kaboré doit trouver une solution à ces attaques répétées. Quitte à aller voir son ancien mentor avec qui il a dirigé le Burkina 27 ans durant. C’est la conviction des conférenciers pour qui, il n’y a pas de honte à aller prendre conseils avec l’ex président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire au lendemain de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Car pour eux, la vie des Burkinabè prime sur toute autre considération.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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