Ouagadougou a abrité, ce mardi 27 mars 2018, la douzième session du comité de pilotage du Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA). Ils ont voulu ce cadre d’échange pour apprécier le niveau d’exécution du programme à travers le rapport d’activités 2017.
Le développement du secteur agricole constitue un enjeu pour la croissance économique du Burkina Faso. C’est ainsi que dans le cadre de son appui au développement agricole au pays, la coopération danoise apporte son soutien au secteur agricole, et ce, depuis 1990 à travers des projets et programmes dont le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA). Démarré en 2011, ce programme est en cours d’exécution. Il constitue le troisième programme d’appui danois au secteur agricole. Son ambition est de contribuer à une augmentation de la productivité, des valeurs ajoutées et des revenus agricoles. Ceci, en vue de contribuer à une croissance économique nationale et une réduction de la pauvreté.
Aujourd’hui, 27 mars 2017, le comité de pilotage s’est réuni pour examiner et adopter le compte rendu de la précédente session ; le rapport de la mise en œuvre des activités de 2017… Ensemble, les participants vont également formuler des recommandations en vue d’orienter la mise en œuvre du programme.
Le PCESA, selon le coordonnateur national, a deux composantes A et B. Et chaque composante a deux sous-composantes (A1, A2) et (B1, B2). Le bilan des résultats de l’année 2017 fait état d’un taux d’exécution physique de 109,78% avec une exécution financière de 111,32%. « Nous avons atteint ce taux parce qu’au niveau de la composante A, surtout, les prévisions ont été largement dépassées », a signifié François Guira, précisant que le taux de réalisation des activités de toute la composante A est de 151,58% contre une exécution financière de 145%. « Au niveau des banques, nous avons une prévision de 1 800 000 000 mais elles ont fait un effort considérable en nous octroyant 69 prêts à hauteur de 3 485 370 000 F CFA », ajoute-il.
Pour l’ensemble de la composante B, « appui à l’amélioration des conditions cadres du secteur agricole », le taux d’exécution physique des activités est de 84,2%. En ce qui concerne l’exécution budgétaire, le taux est de 77,64%. Le budget prévisionnel qui était de 5 048 324 301 F CFA, a connu une réalisation de 3 919 542 204 F CFA.
Un tel programme ne s’est pas fait sans difficultés. « Au niveau du PCESA, nous avons connu des difficultés d’abord en terme de réalisation d’infrastructures car nous avons connu des retards avec certaines collectivités territoriales. La mise en place récente de conseils municipaux fait que certains ne maitrisaient pas le programme », a fait savoir M. Guira. L’un des défis au niveau de la sous-composante A1 était aussi de voir dans quelle mesure clôturer l’ancienne formule en cinq mois.La sous-composante B1 qui se fermait au 31 décembre 2017 n’est pas en reste. « Il y avait un certain nombre de difficultés parce qu’il fallait concentrer beaucoup d’activités au deuxième semestre ». Au nombre des difficultés, l’on note également, la mise en place tardive du budget de l’Etat notamment pour ce qui concerne le PCESA qui fonctionne aussi en contrepartie de l’Etat.
A toutes ces difficultés, des solutions ont été proposées. « Nous avons eu une oreille attentive auprès de l’Ambassade royale du Danemark qui a permis que nous puissions faire des préfinancements de la part contributive de l’Etat sur le fonds Danida », a dit le SG du PCESA.
L’innovation majeure qu’il a tenu à partager, au titre de l’année 2018, est la nouvelle formulation de la sous-composante A1. Au niveau du montage institutionnel, une structure gestionnaire privée est recrutée pour mettre en œuvre cette sous-composante. Au-delà de ce gestionnaire, 8 facilitateurs rompus à l’appui conseil aux entreprises ont été sélectionnés et recrutés. Egalement, au lieu d’une approche programme-bénéficiaire, il est préconisé une approche opérateur économique-client. Cette nouvelle approche, selon les promoteurs, vise à appuyer des opérateurs là où ils sont dans le marché où ils opèrent (…).
Visiblement satisfait des résultats engrangés, le secrétaire général du ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques par ailleurs président du comité de pilotage a encouragé les acteurs à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre efficace et efficiente du PCESA. Car, dit-il, « nous avons encore du pain sur la planche, les besoins de nos populations étant énormes ». Par ailleurs, Moussa Maïga s’est prononcé sur le réaménagement du pilotage des projets et programmes au « pays des hommes intègres ».
« En lieu et place des sessions de pilotage habituelles, nous aurons droit au comité de revue. Il sera sous la présidence des responsables de programme budgétaire puisque depuis l’avènement, le budget programme qui est aussi une directive de l’UEMOA, veut qu’on utilise l’outil budget-programme qui est essentiellement une gestion axée sur les résultats. (…) Maintenant, le responsable de programme est le coordonnateur des projets et programme de développement qui est sous sa coupe », a-t-il confié.
Le budget global du PCESA s’élève à 33 milliards de F CFA. « On a dépensé 60% de ce budget », a, pour sa part, déclaré le représentant de l’ambassadeur du Danemark, Ole Rasmussen. Peut-on s’attendre à un autre financement de l’ambassade ? « C’est une discussion que l’ambassade et le gouvernement burkinabè doivent avoir bien avant la fin du programme », a-t-il conclu.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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