Le weekend passé, une information faisant état de la création d’une « sécurité islamique » à Pouytenga, à l’Est du Burkina, a causé une vague d’indignations sur la toile. Malgré le communiqué du ministère de la sécurité, les internautes ne semblent pas être convaincus des « mesures éventuelles à prendre » par le gouvernement. Sur cette question, on peut lire des commentaires approuvant la mise en place de cette « sécurité islamique », même certains d’entre eux prétendent que c’est de l’ironie.

Même si l’effectif de ceux qui sont pour la mise en place de cette « sécurité islamique » est moindre par rapport à ceux qui ne la cautionnent pas, certains commentaires postés sur les réseaux sociaux sont quand même alarmants.

« Sécurité islamique. C’est cool ça. Les défenseurs de Koglweogo vont nous donner peut être raisons. Tout ça à cause des faut politiciens en panne d’idées qui ne s’assume. » C’est en ces termes qu’un internaute a légendé une publication de son amie du réseau social facebook, qu’il a partagée.

Voici une preuve que tous les Burkinabè n’ont pas pris cette nouvelle avec le même état d’esprit. Il y a deux camps : ceux qui approuvent l’idée de la création de cette organisation et ceux qui ne voient pas sa raison d’être. Penchons-nous plutôt du côté de ceux qui saluent cette initiative.

Un autre internaute réagit à la publication de son ami sur facebook en ces termes : « (…) ce n’est pas pire que koglweogo. Si les koglweogo ont droit de cité ils doivent avoir la liberté de s’organiser. C’est maintenant que les pros koglweogo vont comprendre. Moi même je vais commencer à réfléchir comment mettre la mienne en place. Dans un contexte de terrorisme c’est extrêmement dangereux pour notre pays. Les soit disant djihadistes aiment ces genres de situations. Voyez l’Afghanistan avec les talibans ». Sic !

Pour ce dernier, son ami étant étonné de sa réaction, n’a pas voulu continuer le débat. Plus tard, le « défenseur » de cette organisation revient signifier à son ami qu’en réalité, il ironisait, car il est aussi contre la création de cette sécurité. Pour lui rassurer de sa bonne foi, il l’a invité à lire son autre commentaire sur la même publication. « Je pense que l’occasion est venue pour de mettre fin au désordre qui dessine dans notre pays avec des groupes d’autodéfense dont les seuls fondateurs connaît le vrais but de leurs existence », a-t-il écrit.

Comparaison

Dans un forum sur facebook, un citoyen a écrit ceci : « (…) on devrait accepter que des Burkinabé s’organise pour résoudre leur problème de sécurité devant un état qui a faillit. Ce n’est pas parce l’initiative vient de musulman que cela doit être banni. Notre cerveau a tellement été formaté par les Media occidentaux à rejeter tout ce qui vient du mot Islam qu’on ne réfléchit plus. Osons quitter les sentiers battus et réinventer l’avenir alors bienvenue à cette initiative pourvue qu’elle respecte les lois et règlements du Faso ».

Dans la foulée, certains internautes ont publié des photos des organisations similaires à celle de l’Association islamique Nachroul Islam de Pouytenga (AINP) dans les pays voisins tels que le Ghana et le Niger. D’autres ont posté une vidéo montrant un service de sécurité à l’occasion d’un prêche musulman au Nigeria. L’on a le droit de se poser la question s’il s’agit du même contexte.

Le Burkina Faso est un pays laïc. C’est aussi un pays où il faut le rappeler, sa cohésion sociale et sa tolérance religieuse sont un modèle dans la sous-région voire au-delà. Tout ce qui touche à la religion revêt une extrême sensibilité, surtout dans ce contexte actuel. En plus du communiqué du ministère de la sécurité par rapport à cette question, il revient au chef de l’Etat, garant de la paix et de la laïcité du Burkina Faso, de prendre ce problème à bras le corps afin de préserver les valeurs sociales des Hommes intègres.

Rassemblés par MLC

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Source: LeFaso.net