La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a animé une conférence de presse le 23 mai 2016 à Ouagadougou pour faire le point de la situation room électorale des municipales du 22 mai 2016.

Pour la CODEL et son président Me Halidou Ouédraogo, il y a des motifs de satisfaction dans la tenue des élections municipales du 22 mai 2016. Et la CODEL de mentionner : le déroulement relativement apaisé de la campagne électorale du fait du flair- Play des candidats ; le professionnalisme de la CENI et de ses autorités ; le comportement des acteurs politiques qui ont tenu des discours d’apaisement ; la contribution positive des médias à travers une bonne couverture médiatique et la garantie de l’égalité des candidats devant les médias publics ; la participation des femmes avec 57 767 candidatures et le respect des 30% de quota en leur faveur ; la sécurité et la sécurisation du vote a vu 24 000 forces de l’ordre mobilisées ; les opérations d’ouverture des bureaux qui ont respecté dans leur grande majorité les heures d’ouverture ; la présence à 6 heures des présidents des bureaux de vote dans plus de 99% des bureaux couverts par la CODEL ; la fermeture des bureaux de vote à l’heure, de même que le dépouillement.

Sur l’appréciation du scrutin, 62% des observateurs de la CODEL estiment que le processus était satisfaisant, 20% très satisfaisant, 15% assez satisfaisant contre 3% qui ont trouvé que le processus n’était pas très satisfaisant. Ils étaient 1 056 observateurs de la CODEL à être sur le terrain.

Les faits marquants, les dysfonctionnements et insuffisances constatés


La CODEL a relevé certains faits marquants notamment les controverses sur la fiabilité du fichier électoral au départ du processus qui a pris fin, avec son audit réalisé par l’Organisation internationale de la francophonie(OIF).

Sur l’organisation et le fonctionnement de la CENI, la CODEL n’a pas trouvé à redire. Elle estime que la CENI a joué sa partition et a collaboré avec toutes les parties prenantes.

La campagne électorale a été qualifiée de : « L’une des plus timides de l’histoire électorale du Burkina Faso »et n’a pas « semblé susciter de grandes mobilisations ni de la part des formations politiques et candidats en lice, et encore moins des citoyens ».

La CODEL a apprécié les activités d’éducation civique électorale et la mobilisation de la société civile précédant la période du scrutin.

Quant aux dysfonctionnements et insuffisances constatés, on note selon la CODEL : Le manque d’affichage des listes électorales car la liste des électeurs est affichée dans seulement 29% des bureaux de vote ; les suggestions de vote et tentatives d’influence des électeurs ; les blocages et tentatives de blocages des opérations de vote.

Les recommandations de la CODEL


À l’endroit de l’administration, ces recommandations ont été faites : Travailler au renforcement et à l’approfondissement de la question de la décentralisation ; accompagner les populations à l’appropriation des opportunités offertes par la décentralisation ; œuvrer à une éducation civique continue des citoyens ; instaurer et généraliser l’enseignement des droits humains à tous les niveaux ; mieux sécuriser la période pré- électorale et anticiper les crises et les juguler très rapidement.

L’Assemblée nationale a été appelée à : Renforcer le cadre législatif sur le développement à la base des collectivités locales ; adopter une législation allant dans le sens d’une meilleure autonomisation de la CENI ; revoir les conditions d’acceptation des candidatures indépendantes, en les dissociant de celle applicables aux partis politiques.

La CENI, elle a été invitée à : renforcer la sécurisation du fichier électoral ; systématiser l’affichage des listes électorales devant les bureaux de vote ; renforcer les capacités des responsables de ses démembrements.

Aux partis politiques et aux candidats, il est recommandé de : s’investir dans l’éducation citoyenne et l’éducation civique électorale ; doter leurs structures de programmes politiques ; s’imprégner du rôle des élus locaux afin d’éviter les promesses démagogiques ; cultiver la redevabilité et l’imputabilité ; respecter les règles en vigueur en matière électorale notamment le contentieux ; encourager leurs militants à attendre les résultats du scrutin dans le calme.

D’autres recommandations ont été faites à l’endroit des organisations de la société civile ; des médias ; des citoyens et de conseillers nouvellement élus.

La CODEL satisfaite dans l’ensemble

Les organisations de la société civile ont décidé de la mutualisation de leurs projets de monitoring et d’observation des élections à travers la mise en place d’une plateforme pour un suivi harmonisé, proactif et citoyen du processus électoral.

S’agissant de la CODEL, la « situation room » est installée au Splendid hôtel depuis le 22 mai 2016. Ils étaient 1056 observateurs et observatrices déployés par la CODEL sur l’ensemble du territoire national.

Et comme conclusion, la CODEL remarque que : le peuple burkinabè a relevé le défi d’organiser ce scrutin pour garantir une continuité démocratique au niveau local ; la société civile a effectué un monitoring proactif du processus électoral en contribuant à la correction de certains dysfonctionnements ; l’ensemble des acteurs du processus électoral ont joué leur partition dans le succès de ce scrutin.

Angelin Dabiré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net