La Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL) a annoncé au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée ce mardi 13 mars 2018, le report de sa marche meeting initialement prévue pour se tenir le jeudi 15 mars 2018. C’était aussi l’occasion pour cette coalition de donner quelques détails sur la lutte à l’état actuel et de rappeler sa plateforme minimale.

C’est « dans un élan de compassion avec les familles des victimes des événements du vendredi 2 mars 2018 et avec la nation entière » que la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL) tient à informer l’opinion nationale du report de sa marche initialement prévue pour se tenir le jeudi 15 mars 2018. « Il nous a semblé nécessaire de reporter notre activité afin de se donner du temps pour essuyer nos larmes et panser nos blessures », a déclaré le porte-parole de la CADDL, par ailleurs, président de la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), Elie Tarpaga.

Compte tenu de cette situation, la CADDL a repoussé sa date. « Ainsi, la marche meeting qu’organise la CADDL soutenue par les CDAIP, le MBDHP, les CCVC (Coalition contre la vie chère) de la ville de Ouagadougou et bien d’autres structures, est reportée au jeudi 5 avril 2018 à partir de 8h à la Bourse du travail de Ouagadougou pour marcher en direction du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat », a affirmé Elie Tarpaga.

Tentatives d’intimidation et agressions


Au cours de cette conférence de presse, la coalition a fait cas d’actes qui visent à freiner sa lutte. « C’est avec regret que nous constatons des actes tendant à intimider les populations ou à les corrompre à hauteur de cinquante mille (50 000) francs afin de les empêcher de se mobiliser massivement pour la marche que nous projetons sur le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat », a confié le porte-parole de la CADDL. Toujours dans le but d’empêcher la campagne pour la marche, la coalition a fait savoir que ses détracteurs « n’hésitent plus, honte bue à évoquer la situation d’insécurité et la menace terroriste pour appeler à une trêve des activités de la campagne ». « Pourtant ce que nous revendiquons, part justement du souci de protéger les populations : leur assurer un abri sûr », a justifié Elie Tarpaga.


A en croire la CADDL, leurs membres sont victimes d’agressions et de menaces de mort. « Le vendredi 9 mars 2018 à l’issue d’une assemblée générale dans le cadre de la campagne pour la défense du droit au logement, une milice a attaqué les participants avec pour cibles, les responsables du comité des résidents de la zone non lotie de Kouba. Cette agression a occasionné plusieurs blessés », a relaté la coalition. Selon Elie Tarpaga, le porte-parole de la zone non lotie de Kouba, Wendyam Birba, a été victime de menace de mort avant d’être « grièvement blessé et se trouve actuellement dans un état critique ».

En plus de ces agressions et menaces de mort, les domiciles des responsables du comité des résidents ont été démolis, a indiqué la CADDL.

Malgré toutes ces actions, la coalition a tenu à rappeler sa plateforme minimale dont elle attend la satisfaction. Parmi les points cités, il y a entre autres : l’arrêt des actions des sociétés immobilières ; la construction des logements sociaux par l’Etat à des prix abordables et la suspension des opérations de lotissements décidée en 2011.

Cryspin Masneang Laoundiki

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Source: LeFaso.net