Le groupe parlementaire CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) fait le bilan de la session budgétaire de l’année 2017. Près d’un mois après la clôture de la session, les députés de l’ex-parti au pouvoir a, au cours d’une conférence de presse, fait le point de ses actions et activités parlementaires. La session a été globalement productive, ont-ils noté. Mais, ils déplorent la collaboration avec l’exécutif, particulièrement son indisponibilité face aux questions posées par les députés, et même pour prendre part à l’examen, en commission, des projets de lois.

Ouverte le 27 septembre2017, la 2e session parlementaire de l’Assemblée nationale encore appelée session budgétaire a clos ses travaux le 22 décembre. Au bilan : 14 lois et 5 résolutions adoptées, 13 questions posées au gouvernement. Aussi, c’est au cours de cette session que trois commissions d’enquête parlementaire ont restitué les résultats de leurs travaux. D’ailleurs, deux des trois commissions d’enquête ont été initiées par des députés de l’opposition. A cela, les députés ajoutent les activités menées dans les parlements communautaires et les réseaux de parlementaires. Après les groupes parlementaires UPC (Union pour le progrès et le changement) et Burkinadlim, c’est au CDP de sacrifier à un devoir de redevabilité. « Cette session, de notre point de vue, a été fort productive de par la pertinence des lois votées, l’importance stratégique des secteurs ciblés par les enquêtes parlementaires et l’intensité des travaux », a confié Blaise Sawadogo, le président du groupe parlementaire CDP.

Aussi dans l’ensemble, le CDP dit être associé aux activités de l’Assemblée nationale. Mieux, lors du renouvellement du bureau, le parti a maintenu le nombre de postes qu’il avait depuis 2016. Ce, malgré la naissance d’un nouveau groupe parlementaire, en l’occurrence l’UPC-RD de Simboro et ses camarades démissionnaires de l’UPC « originelle ».

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Blaise Sawadogo, président du groupe parlementaire CDP

Mais, l’implication dans les activités et la richesse de la production de la session ne signifient pas que les élus du CDP sont entièrement satisfaits du fonctionnement du parlement au cours de trois mois de travaux. La fausse note, estiment-ils, vient de la collaboration avec l’exécutif. « Au regard de l’indisponibilité des membres du gouvernement plusieurs fois constatées durant toute la session, les députés n’ont pu poser que huit questions orales sur la soixantaine de questions formulées et transmises au gouvernement. Il est souhaitable que les ministres accordent une importance à cet exercice pour permettre aux députés d’assurer leurs missions de contrôle de l’action gouvernementale », a soutenu Blaise Sawadogo.

Concernant l’indisponibilité du gouvernement, Alphonse Nombré, le vice-président du groupe CDP soutient qu’il y a même des questions adressées au gouvernement depuis 2016 et qui attendent encore des réponses de l’exécutif. Pire, estime-t-il, au cours de la session budgétaire 2017, du fait de la non disponibilité du gouvernement, c’est dans les deux dernières semaines de la session que l’essentiel du travail parlementaire a été fait, notamment l’examen des projets de lois. A titre d’exemple, Alphonse Nombré précise que le projet de lois sur le code général des impôts qui compte plus de 800 articles n’a bénéficié de deux séances en commission avant son examen en plénière. Ce qui les fait douter de la qualité réelle du travail abattu.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net