Après 72h de grève pour exiger la levée de la sanction infligée à l’un de ses membres par l’administration de l’Université OUAGA 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, l’Association nationale des Étudiants du Burkina (ANEB) a organisé, ce samedi 9 décembre 2017 à Ouagadougou, une assemblée générale extraordinaire. Principale conclusion de cette rencontre : l’intensification, jusqu’au 20 décembre, d’une campagne de sensibilisation auprès de l’ensemble des étudiants pour leur donner l’information juste. Et si rien n’est fait par l’administration jusqu’à cette date, l’ANEB prévoit une grève les 21 et 22 décembre, ponctuée par un sit-in à la présidence de l’université Ouaga 1.
Comme à l’accoutumée, c’est par des slogans d’avertissement que les étudiants, majoritairement militants de l’ANEB, ont débuté leur échauffement avant l’arrivée du bureau du Comité exécutif avec à sa tête, le président de l’ANEB Ouaga, Alexis Zabré. Il était 8h30. A l’extérieur, à environs 50 m de l’Amphithéâtre A 600 qui sert de cadre à l’Assemblée générale, des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) sont en place.
Pour le président de l’ANEB Ouaga que nous avons interrogé avant l’ouverture de l’AG, cette présence des forces de l’ordre est une « atteinte grave aux libertés d’organisations des étudiants et un recul en matière de liberté sur le campus ». De ce fait, il avait exigé le départ des flics du campus.
- Un véhicule de la CRS posté près de l’Amphi A600
L’Assemblée générale extraordinaire a débuté aux environs de 09h30, à huis clos, hors des regards des journalistes. À l’ordre du jour, le point des actions quii découlent du mandat qui a été accordé au comité exécutif le 16 novembre 2017 en Assemblée générale. Aussi, les perspectives à dégager à la suite de la grève de 72h lancée par l’ANEB ont retenu l’attention des participants.
« Les travaux se sont déroulés dans une ambiance calme, avec des débats contradictoires empreints de franchise », s’est réjoui le président de l’ANEB, lui qui avait expliqué quelques heures plutôt qu’à travers cette AG, l’ANEB entendait « montrer à l’opinion nationale et internationale qu’elle est une structure responsable, capable de rassembler dans un amphithéâtre des étudiants de sensibilité différentes et mener un débat contradictoire ».
- Les travaux se sont déroulés dans le calme
A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été faites au comité exécutif. Il leur a été demandé de « réitérer les appels aux étudiants à se démarquer des incitations à la violence et à la haine, les uns contre les autres, et contre l’ANEB ; et de condamner la campagne médiatique « mensongère » que les autorités ont entamé avec à leur tête le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maiga », note Alexis Zabré.
Il a été aussi demandé au comité exécutif d’entamer une intense campagne de sensibilisation auprès de l’ensemble des étudiants pour leur donner les conclusions de l’Assemblée générale et revenir sur les faits qui ont conduit à la grève depuis l’altercation entre les étudiants Zango Karim et Bahan Yénilo. L’ANEB estime, en effet, que les étudiants ont été « nourris par la version de l’administration universitaire qui les a dérouté ».
- Les étudiants menacent d’aller en grève
Cette campagne de sensibilisation, selon le président de l’ANEB, s’étendra jusqu’au soir du 20 décembre 2017 et si les autorités universitaires n’apportent pas de réponse à leur revendication, l’Association prévoit aller en grève de 48h, les 21 et 22 décembre avec un sit-in le 22 décembre à la présidence de l’Université OUAGA 1 à partir de 8h.
Toutefois si l’administration se dit prête à discuter et leur fait appel, les militants de l’ANEB annoncent qu’ils seront partants pour un dialogue serein et sincère ».
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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