La pluie tombée dans la nuit du 12 au 13 mai 2016 dans plusieurs localités de la région du Nord à causé une inondation des galeries du site d’orpaillage artisanal de Zomkalga, village de la commune de Séguénéga dans la province du Yatenga. Kabou Séni, haut commissaire de la province était sur les lieux pour s’imprégner de l’ampleur des dégâts matériels et humains. C’était ce mardi 17 mai 2016.
C’est véritablement une catastrophe qui a mis tout un beau monde dans un désarroi total dans le site d’or artisanal de cette bourgade de Zomkalga. En effet des milliers de personnes se sont installées sous le contrôle et la supervision de deux sociétés minières à la recherche du métal jaune. Les eaux de la pluie du weekend dernier ont envahi avec surprise les centaines de trous creusés par les orpailleurs, ce qui a causé l’effondrement des galeries les unes sur les autres. Les sapeurs pompiers qui étaient sur les lieux dès les premières heures de l’éboulement des galeries ont été dans l’incapacité de faire convenablement leur travail du fait que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies. A cette réalité s’ajoute le fait qu’il n’y avait pas de personnes de ressources du coté des orpailleurs, capables de dire exactement les emplacements où se trouveraient des victimes. Pour parer au pire, Aimée Ouédraogo présidente de la délégation spéciale de la commune de Séguénéga sur instruction des autorités provinciales et régionales, a décidé de la fermeture jusqu’à nouvel ordre du site pour éviter d’autres situations désagréables
Des supputations sur le nombre de victimes
Jusqu’à ce mardi matin, personne ne pouvait donner aux autorités et à l’opinion publique un nombre exact des personnes qui sont restées dans les trous depuis l’inondation du site. Les représentants des sociétés accréditées tout comme le syndicat des orpailleurs après les heures d’indignation s’évertuent à faire des recoupements par des témoignages de jeunes qui sont sortis des trous avant la pluie, et par l’identification à partir des engins sans propriétaires entreposés toujours sur le site malgré la décision de l’autorité de fermer le site. Les responsables du site annoncent néanmoins huit disparus sur déclaration des proches des victimes. Kabou Séni haut-commissaire de la province du Yatenga a effectué le déplacement pour faire le constat, compatir à la douleur des familles éplorées, encourager le comité de crise qui a été mis en place et sensibiliser les orpailleurs qui sont véritablement éprouvés sur le respect de la mesure de fermeture du site.
Les orpailleurs invités à s’entendre pour sauver l’essentiel
Dans les locaux de la préfecture de Séguénéga après la visite terrain, des échanges ont été engagés et ont permis aux orpailleurs de revenir sur le sinistre. Justin Kindo, président du conseil villageois de développement (CVD) de Zomkalga Mossin a profité saluer la présence des autorités puis à résumé le drame par ces propos « Il n’a pas plu ici. L’eau est venue des environs du village de Rolo envahir les trous. Elle nous a surpris. Nous déplorons les pertes en vies humaines mais on ne peut que s’en remettre à Dieu », a indiqué ce dernier. Ali Zagré un membre du comité villageois de développement de poursuivre : « Aux environs de 1 h du matin nous avons dit aux orpailleurs qu’il y a la pluie. Lorsqu’ils sont sortis des trous, ils ont dit que cette pluie n’empêche pas leur travail et ils son rentrés de nouveau. C’est là que l’eau a commencé à descendre dans les trous. Ils y a des gens qui ont pu ressortir, mais certains y sont restés » indique t-il avec amertume. La réalité du terrain a amené le Haut-commissaire à interpeller les deux sociétés minières à savoir SOMIKA et SASMIR, détentrices des permis d’exploitation artisanale et qui ont visiblement un différend foncier à s’en tenir aux dispositions du ministère de l’énergie et des mines sur le problème. La première responsable de la province a exhorté les deux sociétés à cesser les querelles intestines et regarder dans la même direction pour venir à bout de cette crise avec l’appui des forces de défense et de sécurité et des autorités communales en attendant. Soulignons qu’une délégation de l’office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM) conduite par son directeur Général le Colonel Major François Ouédraogo était sur les lieux pour une visite technique.
Yann NIKIEMA
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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