Le nouveau commissaire du gouvernement a besoin de temps et de sérénité pour travailler, avant de se prononcer sur les dossiers dont il la charge. C’est ce qu’il nous a fait savoir quand nous nous sommes rendus au Tribunal militaire dans la matinée du 18 mai pour tenter d’avoir un « point réel » sur les différents mandats d’arrêts et autres dossiers relatifs au putsch du 17 septembre 2015.

Au cours de ces derniers jours, il y a eu déclarations et contre déclarations entre la Cour de Cassation et le tribunal militaire dans la presse. Du coup, comme l’indique notre confrère L’Observateur Paalga dans sa parution du mercredi 18 mai 2016, on ne sait plus à quelle décision judiciaire se vouer et « on a l’affligeante impression de nager en plein cafouillage ».

Dans la matinée du 18 mai, nous avons approché le nouveau commissaire du gouvernement pour comprendre ce qui se passe réellement, surtout pour faire le point des différents mandats d’arrêts émis dans la cadre du putsch du 17 septembre. Ce, dans un contexte où une bonne partie de l’opinion publique pense que c’en est fini avec certains mandats d’arrêts ; ce qui donne l’impression d’une justice à deux vitesses, poursuivant les uns et épargnant les autres pour des raisons inavouées.

Le commissaire du gouvernement Alioune Zanré demande pour le moment le temps de travailler dans la sérénité avant de se prononcer. Il nous a par ailleurs indiqué qu’il n’y a avait rien à cacher, sauf qu’ayant pris fonction, il y a à peine une semaine, il avait besoin de temps pour s’imprégner des dossiers. Au moment opportun, il communiquera.

Le dimanche 1er mai dernier, sur les ondes d’une radio, (Radio Oméga en l’occurrence) ; Sita Sangaré, directeur de la justice militaire laissait entendre que « très rapidement dès le mardi », les mandats seront réintroduits, après l’arrêt de la Cour de cassation (dans des conditions rocambolesques) annulant les mandats pour vice de forme. Nous sommes à plusieurs semaines de cette déclaration, toujours pas de fumée au-dessus des locaux de la justice militaire.

Dans un communiqué paru dans la presse, le commissaire indiquait que le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré n’a pas été annulé. « Contrairement aux informations véhiculées par la presse ces derniers temps, le parquet du Tribunal militaire de Ouagadougou tient à informer l’opinion publique que le seul juge d’instruction militaire en charge du dossier Thomas Sankara n’a jamais été dessaisi dudit dossier et que le mandat d’arrêt émis contre l’ex-président Blaise Compaoré n’a jamais non plus été annulé par la cour de Cassation. En outre, aucun juge civil n’a été saisi dans ce dossier ».

Alioune Zanré réitérait aussi sa « bonne compréhension de l’intérêt de l’opinion publique et de la presse nationale et internationale », et se montrait disposé « à collaborer pour une saine information et un bon déroulement des procédures ». Mais pour cela, il a besoin de temps et de sérénité, nous a-t-il expliqué.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net