Trois enseignants du Lycée départemental de Gounghin (25km de Koupéla, Centre-est) ont vu lundi, leurs mobylettes incendiées par un groupe d’élèves qui ont également endommagé portes et fenêtres par des jets de « gros cailloux », a appris l’AIB auprès du proviseur de l’établissement, Sayba Dindané.
Un groupe d’élèves du Lycée départemental de Gounghin, revendiquant officiellement l’organisation d’examens blancs, s’en sont pris ce lundi à l’administration de l’établissement.
« Ils ont brulé ma moto devant moi, brulé la moto du censeur devant lui et brulé la moto du conseiller principal d’éducation devant lui », a affirmé le professeur du lycée, Sayba Dindané, joint au téléphone par l’AIB en milieu de journée.
Selon M. Dindané, le groupe d’élèves a par la suite lancé des « gros cailloux » sur les portes et les fenêtres du bâtiment dans lequel, les enseignants ont juste eu le temps de s’y réfugier.
« Ce sont des stratégies qu’on a eus pour avoir la vie sauve (…) Dans une situation pareille, on attrape toutes sortes de branches (…) Moi-même j’ai eu la vie sauve grâce à l’intervention de la police qui m’a exfiltré », a assuré le proviseur.
Le manque de moyens avancé par l’administration du lycée pour justifier son incapacité d’organiser cette année les examens blancs, serait à l’origine de la violente manifestation.
Le proviseur a soutenu que l’administration ne disposait que de 1200000 FCFA pour l’organisation des dits examens alors que le personnel et le corps enseignant exigeaient qu’elle débourse 1800000 FCFA.
Il a indiqué que la fronde de ce lundi est l’œuvre d’un groupe élèves qui devaient être traduis en conseil de discipline. Ces meneurs auraient tenté, selon lui en début mai, de séquestrer l’administration, à cause de son ‘’refus » de communiquer les dates précises des examens blancs.
Suite aux différentes médiations, l’administration avait décidé de ne plus les conduire en conseil de discipline et les professeurs avaient accepté de reprendre les cours, a déclaré M. Dindané.
Cependant, plusieurs jours après, le bureau des élèves n’avait pas toujours fourni de lettre d’excuse au nom de tous les élèves, comme convenu, a-t-il poursuivi.
Selon M. Dindané, c’est cette situation qui a conduit l’administration à dissoudre le bureau des élèves et à émettre des convocations pour les meneurs de la fronde des 04 et 05 mai.
« Ce sont les mêmes intéressés ce matin (lundi 16 mai) qui ont mobilisé leurs camarades (disant) qu’ils n’ont pas bien fait le travail la fois dernière et qu’ils viendront s’en prendre à nous et comme ça nous saurons », a expliqué le proviseur.
Les actes de violences orchestrés par des élèves se sont multipliés ce dernier trimestre au Burkina.
On rappelle que des élèves ont déchiré en mars dernier, le drapeau national à Nagaré (extrême Est) et brulé les biens de leurs professeurs pour protester contre la suspension d’un des leurs.
En février, des élèves de Diapaga (Est) ont saccagé des infrastructures judiciaires pour exiger la libération d’un des leurs, accusé d’avoir abusé d’une mineure.
Agence d’Information du Burkina
Illustration : Photo d’archive
Source: LeFaso.net
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