Les femmes militantes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) ont sonné la mobilisation autour d’une Assemblée générale, dimanche, 17 septembre 2017 au siège national du parti sis à Ouagadougou. Premier rendez-vous du genre, depuis l’insurrection populaire (d’octobre 2014), ce cadre a permis aux participantes d’échanger sur la vie du parti et sur la réconciliation nationale.
C’est dans une grande mobilisation des femmes, venues des localités du pays, que cette rencontre s’est tenue en cette matinée dominicale. Cette assemblée générale qui se tient pour la première fois depuis l’insurrection populaire avait également l’allure de retrouvailles. Pour la responsable nationale des militantes du CDP, Pauline Traoré, « cette grande mobilisation est une preuve que les femmes sont restées fidèles à leur parti ».
En effet, cette rencontre se tient dans un contexte marqué, au sein du parti, par un processus de renouvellement des structures de base (régions, provinces, départements, villages et secteurs, etc.). Par ce cadre, il s’est agi pour les responsables du parti de situer donc les militantes sur le déroulement du processus et requérir leur implication massive pour aboutir au bout du compte, à « des structures opérationnelles qui rassemblent toutes les forces du parti ».
Il s’agit par-là également, de partager la conduite à tenir pour un retour du parti sur l’échiquier politique national et surtout engranger des victoires lors des futures joutes électorales. « Notre nouveau statut est que nous sommes dans l’opposition. Nous devons donc nous y adapter et nous battre doublement pour les victoires à venir. Nous devons occuper le terrain qui nous appartenait. Un parti existe pour la conquête du pouvoir et nous devons nous battre pour atteindre cet objectif », a lancé la secrétaire nationale chargée à la mobilisation des femmes CDP, Pauline Traoré. Pour elle, les femmes sont des pions essentiels pour le parti et à ce titre, « en 2020, le CDP sera au rendez-vous ».
- Venues des 45 provinces, ces délégations des femmes entendent relever le défi de repositionnement du CDP
Une rencontre qui réjouit le président de la commission ad’hoc du parti, Léonce Koné, pour qui, « les femmes sont l’âme, la force et le moteur du CDP. Et étant donné que le parti est dans un processus de renouvellement de ses structures de base, il était plus que nécessaire de les inviter à participer pleinement à cela dans un esprit de consensus, de considération pour qu’au bout de ce processus, nous puissions avoir des structures opérationnelles qui rassemblent toutes les forces du parti. (…). Il s’agit de voir ce qu’elles peuvent faire pour contribuer au redressement du parti et lui permettre de jouer pleinement son rôle de parti politique sur la scène politique burkinabè ».
La vie nationale a également été passée au peigne fin par les participantes à l’assemblée générale. Ici, l’accent a été mis sur la réconciliation nationale, à laquelle le parti ne manque d’ailleurs d’occasion pour appeler l’ensemble des Burkinabè.
« Femmes du CDP, faisons en sorte que lorsqu’on parle de réconciliation, de paix et d’union, nous soyons au-devant de cette lutte », a exhorté Pauline Traoré. C’est dans cet esprit que les participantes à l’assemblée générale ont lancé un appel pour le retour au bercail de tous les fils et filles exilés.
- L’hymne du parti, fièrement exécuté par les militantes du parti de la daba et de l’épi de maïs
« Nous sommes des mères et avons besoin de tous nos fils pour construire le pays. Blaise Compaoré et tous les autres qui sont hors du pays doivent rentrer. Oublions le passé et allons de l’avant pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants », a plaidé Mme Traoré.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, le président par intérim du parti, Achille Marie Joseph Tapsoba a exprimé une pensée pieuse pour les victimes de l’insurrection populaire et la résistance au putsch de septembre 2015 avant de souhaiter que le sang des Burkinabè versé « fertilise l’édification de la démocratie au Burkina Faso ».
A l’en croire, le CDP, pour marquer son attachement à ce souhait, « travaille avec abnégation, pour que la République et ses institutions puissent jouer leur rôle. Dans ce sens, nous souhaitons qu’il y ait une justice beaucoup plus équitable, plus objective, et une justice moins partisane, une justice qui rend service au Burkina et non pas à des causes partisanes ».
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents