16 septembre 2015, 16 septembre 2017. Il y a de cela deux ans, jour pour jour que le Burkina Faso a traversé des moments sombres de son histoire politique. Ce à travers le coup d’état manqué du 16 septembre 2015. Pour commémorer l’an II de la résistance que le peuple burkinabè a su opposer à ce coup d’état, la coordination de la société civile de Bobo-Dioulasso (CSC-BD) a prévu une série d’activités dans la ville de Sya, notamment la tenue d’une conférence de presse à la place Tieffo Amoro, le samedi 16 septembre 2017.
« Non à une amnistie des putschistes ; Justice pour les martyrs », c’est sous ce thème que l’an II du putsch manqué de 2105 a été commémoré à Bobo-Dioulasso à travers la tenue d’une conférence de presse.
Selon les conférenciers, cette rencontre avait pour but « de donner des informations relatives à la commémoration des victimes du coup d’état manqué du général Gilbert Diendéré ».
C’est après une minute de silence en la mémoire des victimes, que la coordination de la société civile de Bobo-Dioulasso a manifesté son insatisfaction vis-à-vis du traitement réservé à la suite de ces évènements et a également donné ses attentes.
Pour le porte-parole de la coordination, Dao Tidiane, « ce coup d’état impopulaire et inopportun était en réalité l’aboutissement d’une série d’agissements intempestifs et intolérables. Ce qui n’avait d’autres objectifs que de stopper la bonne marche de la transition politique que notre pays venait d’entamer suite aux soulèvements populaires des 30 et 31 octobre 2014 ».
« Les vrais patriotes et notre peuple » ont cependant su opposer une résistance farouche et inconditionnelle face aux éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP).
La coordination a saisi cette opportunité une fois de plus, pour réitérer ses félicitations aux hommes de presse pour leur déterminante et brillante contribution dans la réussite de cette résistance « aux ennemis de la patrie » ainsi qu’à nos forces de défense et de sécurité dans l’ensemble et particulièrement la deuxième région militaire sous l’autorité du Colonel Gilles Bationo (commandant de la deuxième région militaire à l’époque) qui a su répondre aux attentes de la population.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, ces derniers ont exprimé leur insatisfaction vis-à-vis du traitement réservé à la suite de ces évènements et ont également donné leurs attentes.
« Malgré les réactions unanimes à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, favorables à nos acquis, force est de constater que nous sommes loin d’être satisfaits du traitement réservé à la suite de ces évènements », a déploré monsieur Dao Tidiane.
Ainsi, du sort des morts, des blessés et leurs familles (15 morts et plusieurs dizaines de blessés), la coordination a reconnu qu’un début d’effort a été réalisé par le gouvernement. « Toutefois, nous savons qu’une insatisfaction restera tant que justice ne sera pas rendue », a-t-il laissé entendre.
Du sort des acteurs de ce putsch manqué et leurs complices, elle a réaffirmé qu’il ne peut y avoir d’amnistie pour les putschistes et leurs complices car, selon le porte-parole, on ne peut pas enjamber des cadavres et des blessés pour établir un compromis politique.
Par ailleurs, du sort réservé aux victimes économiques, les conférenciers attendent de l’État le dédommagement des pertes matérielles et financières subies par les commerçants, les artisans et tous ceux qui ont été victimes de cette barbarie du RSP.
« Enfin, nous tenons à préciser qu’a côté de notre démarche, il y aura des chapelles politiques ou associatives qui trouveront à redire, prouvant une fois de plus qu’elles privilégient leurs intérêts propres au détriment de celui de notre peuple » a signifié Dao Tidiane.
Toutefois, ces conférenciers en appellent à la vigilance de la population « afin de ne pas se laisser distraire par des propos mensongers et populistes ».
Et de conclure en ces termes : « personne ne pourra nous arrêter dans notre lutte inlassable pour l’installation d’une vraie démocratie au Burkina Faso. Car notre responsabilité est de dire la vérité aussi bien à la majorité qu’a l’opposition ». Une manière selon eux de conserver la crédibilité de la coordination et de jouer ainsi leur rôle de sentinelle.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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