Ilboudo Mahamadi, militaire tué par un gérant de boutique de transfert d’argent à Silmissin, arrondissement N°5 de Ouagadougou, le lundi 28 août, a été inhumé ce mercredi 30 août au cimetière municipal de Goughin.
« Le lundi 28 août 2017 restera à jamais tristement gravé dans nos mémoires. Si nous sommes réunis ici ce soir, c’est pour accompagner notre très cher compagnon d’armes le sergent Ilboudo Mahamadi dans sa dernière demeure et prier pour le repos de son âme « , s’est exprimé un frère d’arme du défunt. Marquant ainsi le début la cérémonie d’inhumation. L’hymne aux morts, comme à l’accoutumée, s’est fait entendre dans l’enceinte dudit cimetière. S’en sont suivis les honneurs militaires.
La hiérarchie militaire, les frères d’armes du 11e régiment d’infanterie commando de Dori, accompagnés des parents, des proches et amis, ont finalement, autour de 15h40, mis sous terre la dépouille du sergent Ilboudo Mahamadi.
« Sergent Ilboudo Mahamadi, tu nous quittes brutalement à un moment où nous avons vraiment besoin de toi, repose en paix. Que la terre libre du Burkina te soit légère ! », a martelé son frère d’arme.
Qui était Sergent Ilboudo Mahamadi ?
Le sergent Ilboudo Mahamadi, est né le 6 avril 1989 à Ouagadougou. Son amour pour l’armée l’a motivé à participer avec succès au concours d’entrée à l’école nationale des sous – officiers d’active le 31 décembre 2012. Après deux ans de formations dans ladite école, il est affecté au 11e régiment d’infanterie commando en 2014. Du 11e régiment d’infanterie commando, il est affecté à la première compagnie d’infanterie commando pour compter dès le 17 novembre 2014. Son aptitude et ses qualités d’instructeurs ont valu sa mise à disposition au Groupement d’Instruction des Forces Armées (GIFA) en 2015 pour la formation militaire initiale du contingent de la classe 2014.
Sous – officier très discipliné, travailleur, dévoué et dégourdi, selon ses supérieurs et frères d’armes, il a été désigné pour faire partie du Bataillon Gondaal 2 au Mali, d’où il est rentré le 3 août 2017 pour une permission d’un mois à Ouagadougou.
Tué par deux balles
Tout serait parti d’une mésentente entre le sergent et le tenancier d’une boutique mobicash et airtel money, système électronique de transfert et de réception d’argent. M. Hien, jeune du quartier, que nous avons interrogé soutient « il revenait d’une mission du Mali. Hier nuit, il est venu faire un retrait mobicash. La somme qu’il devait retirer était de 48.500f. Quand il a pris la somme il n’a pas vérifié sur place, il s’est rendu à la maison et a constaté qu’il manquait 1000f. Constatant cela, il est revenu chez le tenancier de la boutique mobicash pour réclamer le manquant. Ce dernier ne voulant rien comprendre, a commencé à l’accuser en le traitant de voleur et de tous les noms.
Une dispute s’en est alors suivie mais très rapidement les esprits ont été calmés par les personnes d’à – côté. Repartant chez lui, n’ayant pas eu gain de cause, il fut surpris par un tir. Le tenancier de la boutique mobicash venait de lui tirer une balle dans le dos. Tombé alors sous la première balle, tirée un peu plus loin, il essayait de se relever, mais malheureusement, il a reçu une seconde balle, cette fois, tirée à bout portant. C’est cette deuxième balle qui finalement abattu le jeune Mahamadi ».
Après ce chaud témoignage, M. Hien est revenu sur la personnalité de la victime. » C’était un grand frère pour nous tous. Il n’a jamais eu de soucis avec qui que ce soit. C’était un grand frère aimable et discutable, quelqu’un avec qui on pouvait échanger. Ce qui fait le plus mal c’est que c’était en quelque sorte l’étoile de la famille, c’est à dire qu’il était d’un grand soutien pour la famille ». Et de conclure, « Tout cela à cause d’une personne qui venait de bénéficier d’un permis de port d’armes », a-t-il encore déclaré.
Arrêté par la gendarmerie
Des échauffourées ont éclaté dès le lendemain du drame. Les jeunes du quartier ont incendié la boutique de l’auteur des tirs ainsi que d’autres commerces. Mais selon M. Hien affirme » le maire nous a dit qu’on l’a arrêté par la gendarmerie et qu’il est chez madame la procureur ».
Selon le grand frère du défunt, Ilboudo Yacouba, la famille est dans le calme et en attente du dénouement de cette histoire dramatique.
Judes Kiénou (Stagiaire)
Tambi Serge Pacôme Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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