Le Syndicat Autonome du Personnel de l’Action Sociale (SYNAPAS) a été créé dans l’optique d’interpeller les consciences individuelles et collectives sur la nécessité de repenser les vertus cardinales de la solidarité et de la dignité de la personne humaine si chère à notre identité mais qui se meurent dans notre cité tant au niveau des habitudes, des comportements qu’à travers les politiques publiques en matière d’action sociale et de solidarité nationale.
Au-delà de la défense des intérêts matériels et moraux de tous les travailleurs et travailleuses œuvrant dans le domaine social sans exclusion aucune, le SYNAPAS a toujours inscrit ses actions dans le respect strict des dispositions légales en vigueur dans notre pays relatives aux libertés syndicales.
La création du SYNAPAS, est une réponse à l’appel incessant de l’ensemble du personnel social et partant du peuple burkinabè tout entier, épris de justice et de paix. C’est pourquoi il a décidé d’assumer sa part de responsabilité devant l’histoire, face aux velléités répétitives et sans pareil des autorités, tendant à la liquidation probable du ministère en charge de l’Action Sociale, en perte progressive de repère et de référence permettant de rétablir les valeurs tant prônées au prix de la vie sociale et économique.
Depuis sa création en 2015, le SYNAPAS, n’a cessé d’initier des actions d’information, de communication et de formation au prix des sacrifices consentis par ses membres sur le plan physique, intellectuel et financier. Toute chose qui justifie le sens de l’engagement militant pour les causes nobles et justes. Dans cette optique, le discours du SYNAPAS a de tous les temps toujours été axé sur l’unité d’action syndicale, l’intérêt général au sein du ministère, dans le respect des libertés individuelles et collectives d’opinion et de pensée.
Ainsi, le SYNAPAS a entrepris des démarches pour une synergie d’actions avec les autres partenaires sociaux au sein du ministère en référence aux lettres d’invitation à des échanges (lettre N° 2016-001, lettre N°2016-002 et lettre N°2016 -005 en date du 24 mars 2016, adressées aux autres partenaires sociaux du ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Malheureusement, ces initiatives salvatrices pour notre corps de métiers teintées de discours rassembleurs n’ont pas eu d’échos favorables auprès des pairs des autres syndicats.
En tout état de cause, le SYNAPAS reste convaincu et professe que seule la lutte organisée et uniforme paie. En effet, l’uni polarisation catégorielle dans un monde bipolarisé est inopportune voire insensée et n’aboutit à aucun résultat qui satisfasse toutes les parties si ce n’est qu’elle fait les choux gras des autorités. Au demeurant, cette situation qui fait d’ailleurs partie de l’expérience des luttes syndicales et qui participe de la formation de nos militants, n’a ni affecté, ni influencé l’engagement et la détermination des camarades membres du SYNAPAS, dont la force de la conviction et le sens de l’engagement demeurent le leitmotiv.
Et comme le disait si bien le Philosophe Sénèque, « Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient ». D’ailleurs, le SYNAPAS continue de dérouler les activités telles que définies dans son plan d’action élaboré de façon participative pour la période 2016-2017en vue de la satisfaction de sa plateforme revendicative, dans le seul intérêt des travailleurs et des travailleuses du ministère en charge de l’action sociale.
En rappel, notre plateforme revendicative en date du 14 juillet 2016 et adressée à Madame le Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille exigeait le traitement diligent des points suivants :
1. La dépolitisation des structures administratives du Ministère marquée par l’arrêt des nominations et des responsabilisations basées sur l’appartenance politique et de complaisance (amitié, camaraderie et copinage),
2. La valorisation du capital humain du MFSNF (compétences et formations),
3. L’application d’un management de type participatif tant au niveau central que déconcentré,
4. L’institutionnalisation de cadres de concertations entre le MFSNF et les partenaires sociaux que sont les syndicats,
5. L’instauration d’une conférence annuelle des cadres du ministère,
6. La gestion transparente des ressources des structures du MFSNF,
7. L’organisation d’un test d’intégration au profit des Inscrits sur Titre (IT) de l’Institut National de Formation en Travail Social (INFTS),
8. L’application effective des décrets portant création des services sociaux d’entreprises, d’institutions et d’ambassades et l’affectation de compétences requises pour leur opérationnalité,
9. La réhabilitation, la réfection et/ou la construction d’infrastructures adaptées pour abriter les services sociaux,
10. La dotation conséquente des structures du MFSNF en ressources matérielles, logistiques et fournitures de bureau,
11. L’octroi d’une indemnité de risque à l’ensemble du personnel du MFSNF,
12. L’octroi d’une indemnité de garde au personnel du Ministère astreint à la garde,
13. La réhabilitation de l’indemnité d’accueil et de permanence des travailleurs sociaux,
14. Renforcement conséquent des capacités humaines, financières, matérielles et logistiques des services départementaux/arrondissements,
15. Le traitement diligent des dossiers de reclassement et d’intégration des nouveaux sortis de l’INFTS avec incidence financière dans les plus brefs délais.
Après une année et selon l’agenda du Bureau National et ce en étroite symbiose avec sa base, il est envisagé de faire le point des réponses et engagements pris par les responsables du ministère depuis sa rencontre avec ceux-ci, le mardi 09 août 2016.
Devrions-nous encore revenir sur l’importance de la création du SYNAPAS, qui à n’en point douter a été la source de regain de l’éveil et du réveil de la lutte syndicale au sein de notre Ministère ? Car jusqu’en 2015 et prenant à témoin « les syndicalistes attitrés », le mouvement syndical baignait dans une somnolence voire une profonde léthargie provoquée à dessein au grand dam des intérêts des travailleurs et travailleuses.
C’est en cela que nous tirons toute notre satisfaction commune, pour l’atteinte d’un des objectifs qui tenaient à cœur, à savoir que la mise sur orbite du SYNAPAS, il y ait un regain d’engouement pour les luttes syndicales au sein du ministère et que les travailleurs et travailleuses sortent de leur torpeur pour dire non aux bavures administratives et aux comportements antisociaux des autorités, aux antipodes de tout esprit de développement d’un pays responsable, dont l’importance et la nécessité des questions sociales doivent bénéficier d’une autopsie idoine, afin d’améliorer la gouvernance en apportant des solutions idoines aux questions pertinentes et légitimes pour un secteur social plus performant.
Plusieurs défis se présentent à nous dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel de l’action sociale. En effet, ces mêmes autorités continuent toujours de semer les graines du désespoir au sein de notre ministère, à travers moult casseroles qu’elles traînent et qui s’apparentent à la rigueur des signes d’incompétence, d’essoufflement et d’un manque de vision claire depuis leur arrivée aux affaires.
Nous ne cesserons de revenir sur certains cas écœurants de nominations comme celles de Madame BADOLO, professeur certifiée, nommée à la tête du Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) qui aujourd’hui, est l’illustration parfaite d’une incompétence notoire ; on constate du « sauve qui peut » des camarades pour éviter d’être complices du naufrage programmé. Voilà donc une situation, qui malheureusement rattrape Madame le Ministre et donne raison au SYNAPAS qui aux premières heures avait attiré l’attention de l’opinion publique sur la question des nominations arbitraires basées sur le copinage et autres accointances politiques de certains responsables du département.
« Même sans espoir, la lutte est encore un espoir », disait l’Ecrivain Romain Rolland. Nous sommes donc invités, tous à poursuivre sans relâche la mise en place des Sous sections, des Sections, Coordinations et surtout à rester vigilants et mobilisés comme un seul homme pour tenir encore plus haut la flamme de la lutte en vue d’actions futures d’envergure, plus fortes, dans le seul intérêt de tout le personnel du ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille.
Pain et liberté pour le peuple !
Notre Engagement est Notre Force !
Notre Détermination est Notre Victoire !
Pour le Bureau National
Le Secrétaire Général
Sébastien OUEDRAOGO.
Source: LeFaso.net
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