Après le renvoi du procès du dernier gouvernement de Luc Adolphe Tiao pour le jeudi 4 mai 2017, nous avons recueilli les sentiments de quelques acteurs politiques et de la société civile. Si certains n’en n’ont cure de l’issue du procès, d’autres par contre disent avoir confiance en la justice pour la manifestation de la vérité.

Procès politique ou historique, c’est selon. Pour Tahita Salifou, secrétaire national adjoint chargé de la mobilisation de la jeunesse du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex parti au pouvoir), il est évident qu’il s’agit d’un procès historique en bonne et due forme et non d’un procès « politique ». Il dit également avoir confiance en la justice et espère qu’elle saisira l’occasion pour relever le défi. « Nous voulons d’une justice équitable », a-t-il poursuivi avant d’indiquer que l’absence de Blaise Compaoré au procès est bien admis par le droit. « Ce n’est pas la première fois qu’une personne ne se présente pas à son procès. Ce n’est pas une question de patriotisme ou de chauvinisme mais c’est une question de réalité. Vous avez vu comment les ministres ont été embastillés pendant la transition. Si ça avait été fait dans les règles de l’art, les gens n’auraient pas fui », a-t-il présagé.

Agent de liaison de profession et insurgé d’octobre 2014, Ouédraogo Issouf veut croire en la manifestation de la vérité mais cette vérité ne sera dite, selon lui, qu’en présence de Blaise Compaoré, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants au moment de l’insurrection populaire. « Nous ne sommes ni juge ni procureur. Nous ne sommes rien du tout. Nous ne sommes que de simples citoyens.

Nous ne pouvons que regarder. Je n’attends pas qu’il y ait justice ou pas. Comme tous les citoyens on s’est battu corps et âme, on avait des convictions, on croyait beaucoup en un changement réel mais il n’y a pas de changement. Moi, je ne crois en rien du tout. J’attends de voir si ce procès est du cinéma ou la réalité parce qu’il y a trop de cinéma dans ce pays là (…) même s’il n’y a pas justice, il y a des gens assis dans leurs bureaux et qui tirent les ficelles. Que pouvons-nous faire à part dénoncer en espérant que les gouvernants vont comprendre que les aspirations du peuple burkinabè sont autres qu’avant », a lancé Safiatou Lopez qui dit être venue soutenir un camarade de lutte cité comme temoin.

Ce camarade n’est autre que Hervé Ouattara du mouvement Collectif africain de la Renaissance (CAR). Ce dernier dit espérer qu’à la fin du procès, les coeurs seront apaisés.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net