Le village de Saala dans la commune de Dissin, province des Ioba dispose désormais d’un Collège d’enseignement général(CEG). Un ouf de soulagement pour les parents qui n’enverront plus leurs enfants loin du village à la quête du savoir. Un espoir également pour les élèves qui pour la plupart mettaient fin à leurs cursus scolaires après l’obtention du CEP. C’est le 22 avril 2017 que l’infrastructure a été inaugurée en présence du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo.

Une longue haie d’honneur des femmes de Dissin pour accueillir les autorités à Saala. Sous un soleil ardent, malgré la pluie de la veille, elles ont des bébés au dos et chantent pour exprimer leur joie. Ces enfants au dos auront certainement plus de chances. Ils n’auront plus besoin d’aller loin du village pour continuer leurs études post primaires, ou simplement passer au Ghana (à l’Est du village), pas très loin de là « pour se chercher ».

C’est l’adjointe au maire de la commune de Dissin qui dépeint la situation, très peu reluisante, vécue jusque-là. « La commune vit un phénomène sociétal grave. Elle connait l’exode rurale post scolaire, notamment celui des adolescents qui après l’obtention du CEP rejoignent les centres urbains, particulièrement Ouagadougou et Bobo où on les retrouve dans les bars et restaurants comme serveuses avec tous les risques de maladies et grossesses. Les jeunes adolescents quant à eux prennent la route du Ghana et de la Cote d’Ivoire… ».

Le manque de place en 6e après le CEP était l’une des raisons de ces interruptions brutales de scolarité. Saala est à 42 km de Dano (Chef-lieu de province), à 100 km de Gaoua (chef-lieu de région du Sud-Ouest) et à environs 10 km de la commune de Dissin.

« Avant ce n’était pas facile. C’est pratiquement à la rentrée 2016-2017 au mois d’octobre que nous avons déménagé dans ces locaux et nous travaillons désormais dans de bonnes conditions », reconnait Sidpagnagdé Bouda, directeur du CEG. La transmission du savoir aux 201 élèves répartis dans les quatre classes se fait depuis sans encombre.

Le parrain de la cérémonie, le ministre de la Santé Nicolas Méda, natif de la localité a prodigué des conseils aux élèves et encouragé le corps enseignant. Il a promis de suivre l’évolution du CEG afin qu’il soit un modèle d’où sortent des cadres pour servir la nation.

Quant au ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, il a félicité la commune qui s’est investie pour ériger le joyau avec l’appui des partenaires. « Porter la science et la technique à tous les enfants du Faso en faisant en sorte qu’aucun village de toutes les commune du Burkina ne soit en marge du besoin savoir et du savoir-faire », c’est le crédo de son ministère et il s’est réjoui que cela soit partagé par Saala qui réduit les distances parcourue par les élèves en rapprochant de leurs habitations, des infrastructures scolaires. Les frontières de l’ignorance sont ainsi repoussées par la construction de ce CEG.

« Le ministère sera à vos côtés pour un transfert efficace et optimal des compétences », a-t-il lancé à la population.

Pour autant, les doléances demeurent. Il n’y a qu’un seul lycée public dans toute la commune de Dissin, le lycée départemental. Bientôt, il recevra les élèves de 8 CEG publics de la même commune, mais aussi de 4 autres CEG des villages environnants. Donc un autre goulot d’étranglement pour les élèves qui auront leur parchemin du BEPC et qui devraient continuer en classe de 2nde. L’occasion de la cérémonie d’inauguration du CEG avec la présence du ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, était belle pour faire le plaidoyer. Eriger le CEG nouvellement inauguré en lycée.

La demande a été entendue, Jean Marin Coulibaly a pris l’engagement « solennel » qu’à la rentrée 2018-2019, le CEG de Saala deviendra un lycée.

La cérémonie a pris fin par la remise de cadeaux aux meilleurs élèves du CEG, essentiellement des filles et la coupure du ruban symbolique.

Tiga Cheick Sawadogo

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Source: LeFaso.net