Le collectif pour un peuple uni s’est prononcé sur la situation politique nationale actuelle à travers une conférence de presse qu’il a animée ce mercredi 29 mars 2017 à Ouagadougou. A l’occasion, il a invité le peuple burkinabè à forcer le pouvoir actuel à prendre sa retraite, voir disparaitre sur la scène politique.
Le coordonnateur du Collectif pour un peuple uni (CPPU), Ben Aziz Ouattara, n’a pas sa langue dans sa poche. Il dit haut ce que les uns et les autres pensent bas. Peu lui importe, que cela soit blessant pour la personne concernée. Le seul mérite à ses yeux étant de donner son point de vue sur le devenir du peuple burkinabè. « L’héritage légué par l’ère Compaoré à ses collaborateurs leur permettait de se faire réélire pour les prochaines échéances sans autres formes de campagnes, s’ils avaient cherché à corriger les fautes commisses il y a bien longtemps. Hélas ! Ce qui les intéresse, c’est renforcer leur pouvoir par certaines pratiques peu orthodoxes d’avant et le plus aberrant, c’est la complicité de certaines personnalités toujours très admirées, qui maintenant avec le temps manquent de lucidité dans leurs actes et raisonnements », a déclaré M. Ouattara.
Pour lui, par naïveté, peut-être, le peuple a pris le risque de confier sa destinée à « ces nouveaux anciens dirigeants ». Ainsi, ce qui semblait se dessiner pour un avenir sombre est en train de se confirmer après plus d’une année de gestion. A cet effet, il semblerait que le collectif ait attiré l’attention du peuple des dangers que courait le pays sous la transition et même proposer des solutions pour une prise de conscience des autorités. Mais force est de constater, que le plus important pour ses autorités « n’est pas le peuple, mais la protection de leurs acquis (biens matériels et financier) durant leur gestion avec l’ex-président, Blaise Compaoré ; la peur de faire face à la justice en cas de poursuites pour leur passé, la guerre des positionnements et de leadership, etc. Tous ces faits ont fait place à leur priorité qu’à celle du peuple, selon M. Ouattara.
Sans vouloir trop remuer le couteau dans la plaie, le CPPU a simplement appelé le peuple burkinabè à prendre une réelle conscience de la situation qu’il vit. « Au lieu de leur donner un carton rouge, c’est le carton noir que le peuple burkinabè doit leur brandir. Le peuple doit amener ses gens à disparaitre de la scène politique car ils ne sont pas conscients de la situation, sinon normalement ils devraient abandonner ça d’eux-mêmes », recommande le coordonnateur.
D’autre part, le CCPU invite la CENI à une révision générale de la liste électorale afin de préparer les échéances prochaines pour éviter « les mascarades partisanes connues avec l’ancienne équipe ». Outre cela, il appelle les syndicats à s’unir car leur pouvoir est inestimable et peut changer la donne aux échéances futures. Enfin, la confiance étant rompue entre le peuple et la classe politique que ce soit au niveau de la mouvance, de l’opposition, que de la majorité présidentielle, le CPPU encourage les candidatures indépendantes des Burkinabè vivant au pays et/ou de la diaspora.
A la question de savoir si le CPPU appelle les Burkinabè à bouder la classe politique, M. Ouattara répond par l’affirmation. Avant de se justifier : « L’opposition, elle est en division. Elle manque de repère. On ne sait même pas si elle existe. On dirait des bouffons qui se promènent dans la ville de Ouagadougou. La majorité et la mouvance présidentielle, ce n’est pas la peine. Actuellement, faite le sondage, sur cinq Burkinabè, il y a quatre personnes qui regrettent la venue de ses gens au pouvoir ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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