Avec un taux de réalisation des mesures et actions de la matrice de performance estimé à 54% et un taux d’atteinte des cibles des indicateurs de 54.2%, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) est loin d’avoir atteint les résultats escomptés sur la période 2011-2015. C’est ce qui ressort de la dernière revue annuelle de la stratégie tenue, ce mardi 10 mai 2016, sous la présidence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba et au cours de laquelle le rapport de performance de l’année 2015 a été validé.
La Stratégie de croissance accélérée et de développement durable est en fin de mission après avoir été, depuis 2011, le cadre d’orientation de développement économique et social du Burkina, jusqu’en 2015. Son bilan de mise en œuvre ne s’apprécie qu’à travers les taux de réalisation des mesures et des actions d’une part mais aussi à partir des indicateurs de la matrice de performance. Et pour ces cinq dernières années, ces taux sont respectivement de 54% et de 54.2%. Un bilan jugé moyen car en plus de cela, l’accélération de la croissance (4% en 2015) n’a pas été effective. Qu’est-ce qui explique cette performance en deçà des attentes ?
Insuffisances et difficultés
De prime à bord, l’on pointera du doigt les crises socio-politiques de 2011, de 2014 et 2015. A cela, il faudrait ajouter que les capacités nationales (autorités et travailleurs) n’ont pas été suffisamment à l’œuvre. « Les acteurs doivent comprendre que nous devons travailler avec plus d’intensité et de célérité », a-t-il avancé. L’inefficacité constante dans la passation et l’exécution des marchés publics, les déblocages tardifs des ressources financières ont donc constitué des entraves sérieuses dans l’atteinte des objectifs.
Soutien des acteurs au PNDES
A tour de rôle les représentants des gouverneurs, des associations des régions et des municipalités, de la société civile, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers ont réaffirmé leur engagement à soutenir le Programme national de développement économique et social (PNDES) qui couvrira la période 2016-2020. Toutefois, ils ont chacun formulé des doléances pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre du successeur de la SCADD. Il s’agit entre autre du renforcement et du renouvellement du parc automobile, du renforcement en personnel des directions de l’économie et de la planification, de l’accroissement progressif des ressources aux collectivités locales, de la définition du rôle des collectivités dans la mise en œuvre des pôles de croissance, etc.
Actions prévus par quelques ministères
Pour ce qui est des départements ministériels, ils ont décliné quelques actions qu’ils entendent mener pour la réussite du PNDES. Le ministre en charge de l’agriculture, Jacob Ouédraogo, compte mieux réorganiser les associations du monde rural afin de les rendre plus opérationnels, mettre en place un deuxième Programme national du secteur rural (PNSR 2). Son collègue de l’énergie, des mines et des carrières, a déclaré qu’il faudra dans le cadre du PNDES, « revoir la loi qui régit le secteur de l’énergie, rétablir l’équilibre financier entre la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) et la SONABEL (Société nationale burkinabè d’électricité), réorienter l’électrification rurale vers le solaire, assainir le cadastre et encadrer l’orpaillage ».
Le cap doit désormais être mis sur 2020 et la forte orientation du PNDES demeure la réduction de la pauvreté, le renforcement de la gouvernance, l’augmentation de la proportion des produits locaux transformés, l’accès de tous à l’eau potable. Pour ce faire, le chef du Gouvernement a appelé les acteurs à redoubler d’efforts pour la réussite du PNDES, toujours en phase d’élaboration.
En attendant, il est prévu au mois de Juin les assises nationales sur le PNDES et en septembre une conférence internationale sur son financement.
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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