La capitale burkinabè va accueillir du 3 au 7 mars 2017, le symposium international sur le dialogue des religions et des cultures. S’enrichir de nos différences, vivre ensemble, même quand nous n’avons pas les mêmes convictions religieuses ou ne partageons pas la même culture, pour aller résolument vers le développement ; c’est la philosophie de cette rencontre qui réunira des acteurs de divers horizons, en marge du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
A la veille de la clôture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), la capitale burkinabè sera encore le point de ralliement pour une rencontre non moins importante : Le symposium international sur le dialogue des religions et des cultures.
Le FESPACO et le symposium ont presque la même philosophie. Depuis près de 50 ans, les gens de tous les horizons, de la diaspora, des personnalités de haut niveau se rencontrent dans le cadre du FESPACO qui est « lui-même un dialogue interculturel », a noté l’ancien ministre en charge de la communication, Philippe Savadogo, président du comité d’initiative du symposium.
Pour lui, nous vivons dans un « monde complexe, de changement permanent », il était donc important de créer la dynamique d’un dialogue interculturel au sein d’un pays comme la capitale du cinéma africain. « Le dialogue interreligieux au Burkina existe depuis des lustres, mais nous ne devons jamais considérer quelque chose comme acquis à l’homme », a poursuivi Philippe Savadogo.
Au Burkina, le pluralisme religieux se manifeste par des phénomènes d’hybridation, d’intermariage, de voisinage pacifique. Aussi, le spectacle permanent des alliances à plaisanterie est un mécanisme majeur, à la fois de détente ; de prévention et de résolution des conflits, par le jeu qui irrigue les relations humaines et contribue au renforcement de la cohésion sociale, peut-on lire dans la documentation fournie par les organisateurs du symposium.
Il faut maintenir cette dynamique, en cultivant ce dialogue, en formant et en éduquant la jeunesse ; ont noté les organisateurs. Ce sera une plateforme pour poursuivre les réflexions, apporter des solutions issues de notre noyau propre à l’universel, a expliqué le président du comité d’initiative.
Le symposium international de Ouagadougou entend ainsi s’approprier les approches des pluralismes socio-culturels, religieux et linguistiques, promues par des institutions comme l’Union africaine, la CEDEAO, l’UEMOA, la francophonie, l’UNESCO, l’Alliance des civilisations des Nations Unies.
Il s’agira spécifiquement de :
faire le point sur la mise en œuvre des engagements internationaux,
susciter un consensus entre les parties prenantes au symposium, notamment à la lumière du contexte sous régional, marqué par les facteurs religieux dans la déstabilisation du Mali, du Niger, du Nigéria, et du Burkina,
approfondir la compréhension du rôle des leaders religieux dans la gouvernance démocratique,
examiner sous l’angle de la gouvernance des pluralismes, les politiques culturelles et le rôle des outils indispensables aux industries culturelles.
Un prolongement de la rencontre de Cotonou
La rencontre de Ouagadougou du 3 au 7 mars 2017 devrait contribuer à l’enracinement de l’initiative africaine d’éducation au développement et à la paix par le dialogue interreligieux et interculturel, lancé par le Pr. Albert Tevoedjeré, le 29 mai 2015 à Cotonou.
Ce symposium à venir s’inscrit donc dans le prolongement et le renforcement des enseignements de Cotonou. Il ambitionne de s’élargir à des problématiques nationales et internationales notamment celles sur lesquelles travaille l’alliance des civilisations des Nations Unies : le vivre-ensemble dans un monde de diversités, la mise en œuvre de stratégies interculturelles pour favoriser le dialogue des cultures, la prévention des crises et des tensions interculturelles.
En rappel, le manifeste de Cotonou reconnait entre autres, que :
l’éducation à la paix et au développement à travers le dialogue interreligieux et interculturel peut grandement contribuer à renforcer les fondements d’une paix viable et d’un développement équitable ;
la cohabitation pacifique entre les différentes communautés religieuses et culturelle est un bien inestimable pour la paix et pour le développement harmonieux des peuples, le développement étant l’autre nom de la paix ;
Si « les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » ;
le chemin du dialogue interreligieux et interculturel doit être bâti sur les valeurs de respect mutuel, d’échange et de rencontre, prérequis non négociables du « vivre ensemble », consistant en un « commun vouloir de vie commune » dans la diversité notamment des religions, des spiritualités, des cultures, et des orientations politiques et sociales.
Le colloque de Ouagadougou sera sanctionné par un plan d’action. Après Cotonou et maintenant Ouagadougou, c’est Abuja (Nigéria) qui sera l’hôte de la prochaine rencontre qui essaie. De rapprocher les cultures et les religions.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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