Le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Darsalamy situé à quelques kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso connaît des difficultés dans son fonctionnement depuis sa construction. Ce CSPS qui a été construit en 2011 et réceptionné par la population du village en 2014, n’est plus qu’une termitière aujourd’hui. Les populations se demandent les raisons de cette négligence à leur égard. Toutefois, ils interpellent le gouvernement à travers son ministère de la santé, à prendre le problème à bras le corps pour que la population puisse bénéficier des « soins de qualité ».
Un CSPS qui ne répond plus aux normes sanitaires. Des bâtiments qui ont été construits depuis 2011 et réceptionnés en 2014 par la population pour servir de Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS), se retrouvent aujourd’hui en plein milieu d’une frondaison.Des salles remplies de poussière et des toiles d’araignées un peu partout, sont transformées en des termitières et des logis pour les rongeurs.
Les portes et les plafonds « mangés » par les termites. Cependant, ce sont les habitants de ce village qui souffrent car ne disposant pas de centre de santé fonctionnel. C’est le CSPS de Matourkou qui servait aussi de centre de santé pour la population de Darsalamy. Mais depuis que celui- ci a été ravagé par un incendie le 13 décembre 2016, ces derniers rencontrent aujourd’hui d’énormes difficultés sur le plan sanitaire.
Rencontrés ce lundi 16 janvier 2017, ces derniers ne passeront pas par quatre chemins pour exprimer leur désolation. Le chef du village, Barro Batiemogo qui dit ne rien comprendre dans cette affaire, s’indigne devant les premiers responsables du pays. « Nous même nous ne comprenons rien jusqu’à présent. Le jour où nous avons reçu ce CSPS, c’était vraiment une joie pour nous dans le village. Et ils nous ont fait croire que son ouverture n’allait pas excéder une année.Et depuis lors, nous n’avons reçu aucune nouvelle » ; a-t-il expliqué.
A les entendre, tout laisse à croire que des démarches ont été entreprises par les habitants afin de comprendre les raisons qui empêcheraient l’ouverture du centre. « Avant même le départ du président Blaise Compaoré, nous avons entrepris des démarches pour s’imprégner (sic) des difficultés qui entravent l’ouverture de notre hôpital et jusque là, rien » ; a-t-il poursuivi.
Une situation qui n’est guère reluisante pour les fils et filles de Darsalamy car disent-ils : « nous souffrons beaucoup aujourd’hui sans centre de santé ».
Le chef ne manquera pas de faire taire les rumeurs qui tendent à faire croire que les problèmes liés à l’attribution du terrain pour la construction de ce CSPS (selon certains, cela n’a pas été fait avec l’accord des fils du village) seraient les raisons qui empêchent l’ouverture du centre. « Nous disons que tout cela n’est que des diffamations. Tous ici peuvent témoigner que l’attribution de ce terrain a été fait de manière consensuelle » ; s’est-il justifié.
Toutefois, ils souhaitent que ce centre puisse être fonctionnel pour le bien-être de tous. « Face à la situation aujourd’hui, nous voulons interpeller le gouvernement à travers la direction régionale de la santé à prendre ce problème à bras le corps car ce sont les Burkinabè qui souffrent » ; a laissé entendre Bamory Diané, un habitant du village avant d’ajouter : « Notre inquiétude est que si nous avons un malade aujourd’hui, nous ne savons plus à quel centre nous référer car le CSPS de Matourkou qui était plus proche de nous est parti en fumée et nous rencontrons vraiment d’énormes difficultés surtout avec les femmes enceintes ».
Cependant, face à leur peine, il y a ces bâtiments qui restent fermés sans raison valable selon eux.
Situé à quelques kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso, Darsalamy est un village rattaché à l’arrondissement 6 de la commune. Cependant, les victimes disent avoir touché les autorités communales pour solliciter leur aide et jusque-là pas de réponse positive.
Le maire de l’arrondissement 6 de la commune de Bobo-Dioulasso, Sanou Hyppolite, dit avoir cherché à s’imprégner des raisons qui empêchent l’ouverture du centre et dit aussi ne rien comprendre du dossier. « Lorsque nous nous sommes rendus sur les lieux pour comprendre la situation, j’avoue que même pour retrouver les clés c’était tout un problème » ; nous a-t-il confié.
« Nous avons fait venir le médecin chef aussi, mais malheureusement il n’a pas pu nous situer exactement par rapport à ce problème et depuis lors, nous sommes à la poursuite des informations exactes ». Une situation qui laisse croire que les autorités de la région et les responsables sanitaires n’ont pas été associés à la construction de ce centre. Une situation que le maire déplore.
Toutefois, il ajoute que « les informations exactes pour que nous allions vers une responsabilité concrète n’existent pas. On nous a fait comprendre qu’il faut se référer à la hiérarchie médicale et nous attendons la réaction du nouveau directeur régional de la santé face à ce problème de CSPS. Parce que c’est une préoccupation pour nous » ; a-t-il laissé entendre. Et de rassurer que « Nous allons voir avec la direction de la santé dans quelles mesures nous pourrions rapidement faire fonctionner le CSPS de Darsalamy ».
Cette situation doit interpeller toutes les bonnes volontés car la santé est primordiale et c’est celle de la population de Darsalamy qui est en jeu.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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