C’est donc lui, le Colonel Major Oumarou Sadou, qui remplace le Général de Brigade, Pingrenoma Zagré, à la tête de l’Etat-major général des armées. L’information est tombée en cette soirée du 28 décembre 2016. Celui qui prend le bâton de commandement est né le 22 mai 1959 dans une région en proie à une insécurité totale depuis quelques temps. Le sahel et précisément à Djibo. Sa lettre de mission, tout le monde peut le deviner. Arrêter entre autre, cette humiliation que ne cessent de vivre nos troupes, les motiver et surtout leur donner de quoi défendre avec loyauté et dignité le Burkina Faso qui pleure de façon intermittente ses fils tombés par le fait des forces obscures.
Si les autorités ont estimé que la solution peut venir du changement de personne à la tête de l’état-major général des armées, on ne peut qu’observer et attendre de voir de quelle arme est fait le nouvel arrivant. Certains avaient en effet demandé la tête du Général Pingrenoma Zagré. Ces voix se sont faites plus bruyantes avec la dernière attaque de Nassoumbou le 17 décembre dernier, qui avait fait douze morts du côté de nos hommes. La gifle de trop.
Avant cela, on avait parlé de la prétendue complicité des chefs militaires avec le général Gilbert Diendéré lors de son coup d’Etat. Le très croyant Pingrenoma Zagré avait résisté à toutes ces tempêtes, jusqu’à maintenant. Il est longtemps resté adjoint, avant de remplacer Honoré Nabéré Traoré, le 1er décembre 2014. Juste au lendemain de l’insurrection populaire. Désormais, il est ancien chef d’Etat-major général des armées. Il est venu, a vu, a fait ce qu’il pouvait.
Au moment où il passe son bâton au Colonel Major Oumarou Sadou, le pays vient de sécher une fois de plus ses larmes. La population et surtout les troupes attendent du Colonel Major Oumarou Sadou, beaucoup. Mais en bon militaire, l’ancien pensionnaire de Prytanée militaire du Kadiogo où il a obtenu le baccalauréat, série A4 en 1979, devra trouver la stratégie pour contrer tirs ennemis, surtout dans les sables mouvants du sahel.
C’est connu, un groupe a pris le malin plaisir de frapper sauvagement des éléments des forces armées nationales, des civils, prendre des citoyens en otage et repartir tranquillement et en toute impunité, d’où il est venu. Ceci en attendant de sévir encore.
Ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre entre 2011 et 2015, Sadou Oumarou qui a fait l’école de guerre du Nigeria sait ce qui l’attend. Le nouveau CEMGA est également spécialiste de l’artillerie. Il a fait le Libéria et a même été décoré de la Médaille d’honneur militaire commémorative avec agrafe Libéria.
Etudiant à l’université de Ouagadougou en anglais, de 1979 à 1981, le Colonel Major Oumarou Sadou a suivi sa formation d’officier au Ghana. Celui qui est également titulaire du diplôme d’Etat-major, a suivi plusieurs stages et formations militaires au Burkina et à l’extérieur, avant d’occuper des postes de responsabilité dans les forces Armées nationales. Chevalier de l’Ordre national, le colonel-major Oumarou parle français, anglais, mooré, fulfuldé.
Le remplaçant de Pingrenoma Zagré est marié et père de six enfants. C’est donc à lui que revient la lourde tâche de commander les troupes qui doivent défendre l’intégrité territoriale et protéger les citoyens burkinabè.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Crédit photo : Radio Oméga
Source: LeFaso.net
Commentaires récents