Le club de Master en macroéconomie appliquée et finances internationales (MAFI) de l’Université de Ouagadougou a organisé mercredi 27 avril 2016, un panel suivi de débats sur la régulation des loyers au Burkina. Les conférenciers du jour étaient le Pr Mamadou Diarra, agrégé des facultés de sciences économiques à l’Université de Koudougou et Léon Paul Toé, Secrétaire général du ministère de l’habitat et de l’urbanisme. Le panel avait pour thème « la régulation du marché du loyer au Burkina ».

A l’entame de sa présentation, Léon Toé a félicité l’initiative du club MAFI qui n’est pas de coutume. Après avoir défini les termes clés du thème du jour, il a fait une présentation de la loi portant bail d’habitation privée au Burkina Faso et des raisons qui ont conduit à son adoption. Au titre de celles-ci, la volonté de s’assurer que tous les burkinabè vivent dans un logement décent. Logement décent qui, selon sa définition, est une habitation qui combine entre autres des éléments tels que la sécurité, l’éclairage, la salubrité et l’accès à l’eau potable.

Pour lui, la loi du bail locatif a pour but d’organiser les rapports locatifs en trouvant un juste équilibre entre les droits du locataire et les intérêts du propriétaire. « Désormais, toute construction doit être assorti d’un permis de construire », a-t-il déclaré. Ceci pour assurer le respect des droits du locataire face à la « toute-puissance » du bailleur. A cet effet, la loi du bail locatif, en son article 6, stipule que le loyer est plafonné à 7% des coûts de réalisation.

« Faut-il contrôler les loyers au Burkina Faso ? »


Prenant la parole à la suite du secrétaire général du ministère, le Pr Diarra a formulé sa présentation autour d’une question. « Faut-il contrôler les loyers au Burkina Faso ? » Reconnaissant la nécessité pour l’Etat de « jouer un rôle de gendarme » pour garantir un environnement sain pour les transactions avec des contrats sécurisés, le professeur a néanmoins exprimé son doute quant à la pertinence de l’article 6. A ce propos, il a montré sa réserve sur la capacité de l’Etat à veiller à l’effectivité de la loi. Il craint ainsi la création de « marchés noirs » du fait de la volonté de certains acteurs de passer outre la législation.

Faisant des estimations de la mise en œuvre de la loi sur le court, moyen et long terme, le Pr Diarra a également exposé ses craintes face aux effets de cette loi sur le marché des logements. Il craint ainsi un désintéressement des bailleurs quant à l’investissement dans le secteur à cause de la mainmise de l’Etat sur la fixation du prix.

Allier connaissances théoriques et réalités du terrain


Les présentations ont été suivies par un débat avec les participants. Différentes idées ont été exprimées de part et d’autre pour proposer des solutions. A la fin de cette confrontation d’idées, le Président du club MAFI, Gayamba Kayaba Francis, a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de l’activité qui, pour lui, est une occasion de confronter connaissances théoriques et réalités du terrain en vue de leur insertion prochaine dans la vie active.

Ne souhaitant pas s’arrêter en si bon chemin, le club MAFI prévoit proposer de nouveaux sujets d’actualité à la réflexion dans les jours à venir.

Roseline Nitiéma (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net