La 2e session parlementaire de l’année, appelée session budgétaire, a pris fin ce 22 décembre 2016. Au cours de la cérémonie officielle de clôture, le président de l’Assemblée nationale a dressé le bilan de trois mois d’intenses travaux, aussi bien en commissions qu’en plénières. Plutôt que de « se vanter d’un quelconque bilan », Salifou Diallo a invité ses collègues élus nationaux à mesurer davantage l’ampleur de la tâche qui reste à réaliser. Il a, par ailleurs, annoncé la tenue d’une session extraordinaire à partir du 09 janvier 2017, à la demande du gouvernement.

Ils étaient 114 députés présents à la séance plénière marquant la cérémonie de clôture de la session budgétaire 2016. Etaient également présents le premier ministre et plusieurs membres de son gouvernement, ainsi que des présidents d’institutions et des diplomates. « Je ne saurais dissimuler ma satisfaction tant il est vrai que le travail fait par toutes les parties prenantes du budget de l’Etat, gestion 2017 est d’une bonne qualité », a confié Salifou Diallo. L’adoption de la loi de finances, gestion 2017, permet ainsi au gouvernement de disposer d’un budget à la hauteur de ses ambitions. Ce budget se chiffre à 2 036 301 664 000 FCFA en recettes, contre 2 455 193 114 000 FCFA en dépenses, soit un déficit de 418 819 450 000 FCFA. L’épargne budgétaire, lui, est de 275 288 468 000 FCFA. Faut-il le rappeler, ce budget consacre 52,01%, soit plus de 1 277 milliards aux investissements. Une première pour le Burkina.

En plus de la loi de finances, gestion 2017, plusieurs autres lois ont été votées au cours de cette session parlementaire. Il s’agit, entre autres de : la loi portant réglementation générale de la commande publique, la loi portant statut général des forces armées nationales, la loi portant conditions d’avancement des personnels d’actives des forces armées nationales, les lois portant création de cour d’appel à Fada N’Gourma et de tribunaux du travail à Fada et à Dori, la loi portant protection et promotion des droits spécifiques des personnes âgées…

Une session studieuse


Outre l’adoption des lois sus-évoquées, la session budgétaire a permis d’adopter 22 résolutions. Quatre questions d’actualité et 33 questions orales dont dix avec débat ont été posées au gouvernement. Autres faits marquants au cours de cette 2e session parlementaire de l’année, c’est l’examen des rapports des commissions d’enquêtes parlementaires sur les titres miniers et sur le foncier urbain. Les conclusions des travaux de ces deux commissions ont occupé le devant de l’actualité nationale pendant toute la session.

C’est au cours des 90 derniers jours que le parlement burkinabè a adopté son plan stratégique 2017-2020. D’un coût global d’environ 20 milliards de francs CFA, ce plan stratégique vise à « léguer à la postérité une Assemblée nationale forte, moderne, innovante, accessible et totalement au service des populations ».

C’est également au cours de cette session parlementaire que le Burkina a retrouvé son statut de membre de droit au sein de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).

« Le Burkina ne cèdera ni à la peur, ni à l’intimidation »


Cette clôture intervenant dans un contexte marqué par des attaques terroristes, le 16 décembre dernier où 12 militaires burkinabè ont été tués, le président de l’Assemblée nationale a d’abord demandé, à l’entame de son discours, une minute de silence en leur mémoire. Puis, il a assuré que le Burkina ne cèdera ni à la peur, ni à l’intimidation. « Que ceux-là qui attaquent se le tiennent pour dit : notre peuple et nos forces armées nationales apporteront en temps opportun une riposte cinglante à la hauteur de leur forfait, car nous ne saurions laisser la mort de nos fils impunie. En concertation avec les pays voisins et frères, nous exercerons notre droit de poursuite et frapperons l’ennemi où qu’il se trouve », a-t-il lancé. Dans ce cadre, il a invité le gouvernement à mettre en place des juridictions spécialisées anti-terroristes et des procédures efficaces y afférentes, mais aussi à intensifier la coopération régionale et internationale afin de mutualiser les moyens pour une lutte implacable contre ces barbares d’un autre genre nouveau.

Luttes syndicales : Salifou Diallo condamne la récupération politique


L’actualité est également marquée par des revendications syndicales tout azimut. De ce fait, le président du parlement a invité le gouvernement et les syndicats au dialogue et à la concertation afin d’établir des compromis dynamiques permettant d’assurer la stabilité au pays pour se consacrer aux tâches de développement. Tout en saluant la responsabilité des syndicats qui mènent un combat légitime pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses membres, Salifou Diallo « déplore et condamne la récupération des luttes syndicales par les officines politiques occultes ».

Tout en se réjouissant des actions et activités réalisées au cours de cette session, Salifou Diallo a rappelé que : « la présente législature intervenant dans un contexte post-insurrectionnel où notre peuple a exprimé avec force ses attentes pressantes et multiformes, l’humilité nous commande de mesurer davantage l’ampleur de la tâche qui reste à réaliser que de vouloir nous vanter d’un quelconque bilan ».

Moussa Diallo

Lefaso.net

Lire ici le discours intégral du président de l’Assemblée nationale : http://assembleenationale.bf/Discours-du-president-de-l-Assemblee-nationale-DR-SALIFOU-DIALLO-A-L-occasion

Source: LeFaso.net