A la veille de l’élection du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, le candidat Apollinaire Compaoré, par ailleurs PCA de Telecel et président du Groupe Planor Afrique dévoile ses ambitions pour le secteur privé burkinabè.
Quel bilan faites-vous du déroulement de la campagne qui s’achève ?
Le bilan est très positif ! Je suis membre de la Chambre de commerce et d’industrie depuis des années, mais c’est la première fois que les élections consulaires suscitent autant d’engouement. Avant, c’était un arrangement plus ou moins imposé autour d’une personne qui était élue par acclamation. Mais vous savez qu’il y a eu l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et comme on dit, « Rien ne sera plus comme avant ». Je me réjouis donc de voir que les élections consulaires intéressent beaucoup de monde. J’ai fait la campagne avec mon équipe en parcourant tous les coins du pays pour rencontrer les opérateurs économiques de toutes les catégories professionnelles. J’ai écouté leurs doléances que je connaissais d’ailleurs globalement, les solutions qu’ils proposent, leurs attentes quant au contenu du changement qui sera apporté dans le fonctionnement de la chambre de commerce.
Il faut le savoir, tout changement n’est pas positif. Je prends l’engagement solennel devant le monde des affaires et devant le peuple burkinabè : si mes collègues et compatriotes me font confiance, je réconcilierai tous les acteurs économiques et des affaires avec la Chambre de commerce qui est leur maison. Je sais que beaucoup de commerçants, professionnels opérant dans les services, le BTP et l’industrie ne s’intéressent pas aux activités de la Chambre parce qu’ils ne font pas confiance à ceux qui la dirigent. Ils ont le sentiment que la chambre de commerce est monopolisée par un clan et qu’on ne s’occupe pas d’eux. Tout cela doit changer et je veux porter ce changement. Ils peuvent compter sur moi pour leur rendre leur maison !
Le premier tour du scrutin qui a eu lieu le 13 novembre s’est bien déroulé, et malgré quelques imperfections, on peut dire que l’élection était démocratique. J’ai été élu dans la catégorie Télécommunications et je remercie tous ceux qui ont voté pour moi. Je leur demande de se mobiliser davantage pour terminer le travail le 30 novembre, date de la mise en place du bureau national. Je félicite ceux qui ont été élus dans leur secteur respectif et apporte mes encouragements aux perdants.
Êtes-vous confiant face à vos adversaires qui ne sont pas des faire-valoir dans le monde des affaires au Burkina ?
Bien sûr que je suis confiant, sinon, je ne serais pas candidat à ce poste hautement stratégique dans le monde des affaires au Burkina. Je connais bien mes adversaires et je respecte ce qu’ils font comme activités économiques. Quel que soit le vainqueur de cette élection, nous allons nous retrouver ensemble pour travailler au rayonnent de la chambre de commerce et au développement de notre pays.
Si vous êtes élu, que comptez-vous mener comme actions majeures au bénéfice des opérateurs économiques Burkinabè ?
Comme je l’ai clairement indiqué dans mon programme, je commencerai par organiser les Etats généraux des affaires. Il y a beaucoup d’opérateurs économiques qui souffrent dans notre pays et ne s’en sortent pas en dépit des efforts qu’ils font. Il faudra donc s’asseoir, discuter et trouver des solutions qui qui profitent équitablement à tout le monde. Pour la cohésion sociale, le dynamisme économique, la lutte contre le chômage et la pauvreté dans notre pays, il y a urgence à trouver des pistes nouvelles qui soient inclusives. On ne peut plus accepter de voir une minorité d’hommes d’affaires ou de commerçants qui gagnent très bien leur vie, -ce qui est normal-, pendant que la majorité tire le diable par la queue. L’accès au crédit pour les entreprises et les jeunes porteurs de projets de création d’entreprises, la fiscalité compétitive, la formation, l’information sur les évolutions qui s’opèrent dans le monde des affaires, etc., tous ces points et bien d’autres devront trouver rapidement des solutions.
Pour les entreprises qui sont dans une situation difficile, -et il y en a hélas, qui sont surendettées-, il faut des solutions d’urgence pour les sauver et je compte m’y atteler si je suis élu. Je plaide pour la création d’une banque d’investissement comme il en existe dans d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. Sa mission sera d’accompagner le développement des entreprises existantes, les femmes et les jeunes qui veulent prendre le risque de créer. C’est le secteur privé qui peut faire baisser le chômage dans notre pays et non les emplois publics.
Qu’est-ce que comptez faire si vous êtes élu pour rendre la CCI-BF plus performante ?
D’abord, rendre son fonctionnement démocratique et garantir la transparence afin de gagner la confiance de ceux qui la font vivre. Ensuite, je vais procéder à une relecture de l’organigramme afin d’assurer une certaine efficacité dans l’accomplissement de la mission confiée à la CCIBF. Je compte également former les élus consulaires afin qu’ils s’approprient les textes qui régissent leur maison, et cela se fera aussi bien en français que dans les langues nationales.
Une CCIBF plus performante passe aussi par la clarification du statut du personnel qui la gère, une déconcentration de services pour être plus proches des acteurs économiques. Je prends l’engagement de doter la CCIBF d’un siège plus moderne, avec des équipements modernes, offrant plus de confort et de sécurité aux usagers. Une nos tares en Afrique, c’est cette tendance à ne pas conserver nos archives. Je vais améliorer le système d’archivage qui existe déjà et mettre à la disposition du public, une documentation et une bibliothèque dans laquelle, il pourra s’informer.
Un dernier mot ?
La campagne s’est déroulée dans le calme et je salue le sens civique de tous ceux qui y ont contribué d’une manière ou d’une autre. Un vent nouveau souffle sur la Chambre de commerce. J’invite les élus consulaires à s’inscrire dans cette dynamique autour de ma candidature. Je n’appartiens à aucun clan, ce qui me permettra d’agir dans l’intérêt général et non au profit de quelques-uns. Je brigue la présidence e la CCIBF, non pas pour me relancer, mais lui donner un nouveau dynamisme dans un contexte où la compétition est de plus en plus rude. Je gère une douzaine d’entreprises au Burkina qui emploient près de 1000 personnes, et Dieu merci, elles fonctionnent bien. Cette année, le chiffre d’affaires du groupe Planor a atteint 97 milliards de F CFA et j’ai payé vingt-neuf (29) milliards de F CFA sous forme d’impôts, taxes, et salaires. Un homme d’affaires est d’abord un bon citoyen qui paie ses impôts. Je suis présent dans MTN Côte d’Ivoire et propriétaire d’une licence de téléphonie mobile au Mali dont les activités vont démarrer début 2017.
C’est cet esprit de bonne gouvernance et de conquête que je veux mettre au service des jeunes, des femmes et à tous ceux qui croient à l’initiative privée.
Source: LeFaso.net
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