La fête nationale du 11 décembre est une commémoration tournante et elle a lieu cette année à Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga dans la région du Centre-Nord. A quelques jours du début de la célébration du 56ème anniversaire de l’accession du Burkina Faso à son indépendance, nous avons rencontré le secrétaire permanent du comité national d’organisation, l’administrateur civil Khalil Bara.
Lefaso.net : A moins d’un mois de la commémoration de la fête nationale, est-ce que vous pouvez revenir sur le thème de cette rencontre d’importance et son choix ?
Khalil Bara (KB) : Merci de nous avoir rendu visite à notre siège. Avant toute chose, je tiens à vous rappeler que le secrétariat permanent du comité national d’organisation de la fête nationale, est en même temps le siège du comité national d’organisation de la fête nationale du 11 décembre.
Le thème de cette année est : « Démocratie, défis sécuritaires et progrès économique et social ». Ce thème a été choisi par le conseil des ministres parce que pour chaque commémoration, il a été arrêté que le thème reflète les préoccupations du moment.
Et comme vous le voyez, le thème de cette année prend en compte des paradigmes clés comme la démocratie, les défis sécuritaires et les progrès économique et social.
Même si le pays est dans une marche démocratique et qu’il n’y a pas la sécurité, c’est sûr que les institutions républicaines seront menacées. Et en même temps, cela peut freiner les progrès économique et social du pays.
Toutes ces notions sont liées et je pense que c’est cela qui a amené le gouvernement à choisir en conseil des ministres, ce thème pour la commémoration du 56è anniversaire de la fête de l’indépendance de notre pays.
Lefaso.net : Les choses sont-elles fin prêtes et bien planifiées côté programme d’activités ?
KB : Pour aborder ce défi d’organisation de la fête nationale de façon tournante, l’Etat s’est doté d’un certain nombre de moyens dont le comité national d’organisation de la fête nationale du 11 décembre. Ce comité est organisé en commissions au nombre de neuf et est piloté par le ministre en charge de l’administration du territoire qui en est le président.
Début juillet, toutes les commissions ont commencé à travailler et jusqu’à présent, nous sommes à un niveau très avancé du programme d’activités du comité national d’organisation, mais aussi du comité régional. Car au niveau régional également, il y a le comité régional d’organisation qui à ce niveau est dirigé par le gouverneur de la région.
Lefaso.net : En termes d’innovations, qu’est-ce qui fera la différence de ce 11 décembre 2016 d’avec les éditions passées ?
KB : En termes d’innovations, c’est vrai qu’on a quand même une nomenclature des activités avec laquelle nous travaillons. Il faut dire qu’il y a deux volets en fait dans l’organisation des festivités du 11 décembre.
Il y a le volet investissement en infrastructures d’accueil mais aussi en unités socio-économiques pour aider la ville qui accueille à être vraiment prête pour recevoir non seulement les officiels, les invités spéciaux, les défilants et les forces vives de la région. Et c’est le comité national d’organisation qui s’occupe de la construction, de la supervision et de la remise des infrastructures aux bénéficiaires. A ce niveau, on peut dire que nous sommes prêts avec naturellement quelques retards. Mais nous pensons que d’ici la fin du mois de novembre, on pourra récupérer les clés non seulement des villas des forces vives, mais aussi probablement les infrastructures réalisées dans le cadre 11 décembre.
L’autre aspect concerne l’organisation pratique des festivités par un certain nombre de commissions.
Il y a le thème qui a été déjà développé depuis le 12 novembre dernier à Kaya. Et nous avons fait le tour des autres provinces pour animer des panels et développer des sous-thèmes en rapport avec le thème général, afin que les populations puissent s’approprier réellement le thème de la fête et participer pleinement aux festivités. Donc la commission thème a débuté avec ses travaux.
La commission sport a également démarré avec les compétitions pour la coupe de l’indépendance, de même que d’autres activités qui seront réalisées par cette commission.
La commission parade est en train de s’affairer pour que le défilé civil et militaire soit de qualité et comble les attentes des populations.
Il y a la commission transport logistique qui doit amener tout le matériel civil et militaire dont les engins lourds et les autres matériels destinés au défilé. La commission est en train de travailler pour acheminer tout ce matériel à Kaya.
Les autres commissions sont aussi à pied d’œuvre et travaillent afin que tout se passe bien et pour que la fête soit belle.
Lefaso.net : Qu’en est-il de l’aspect sécuritaire lorsqu’on sait qu’un grand monde va se retrouver à Kaya et vu les attaques terroristes auxquelles est confronté le pays. Pouvez-vous rassurer les populations à ce niveau ?
KB : Bien. Nous avons une commission sécurité présidée par les grands chefs de la sécurité de notre pays. C’est une commission qui regroupe pratiquement l’ensemble des corps de défense et de sécurité de notre pays. Alors, je crois que cette commission fera son travail et nous espérons que nous allons passer des moments paisibles dans l’ambiance festive à Kaya et qu’il n’y aura pas de problèmes sécuritaires. En tout cas, ce problème a été pris à bras le corps.
Lefaso.net : En tant que secrétaire permanent des festivités des 11 décembre, qu’-est-ce que vous pensez qui aurait pu être fait pour rendre cette édition plus attractive et belle ?
KB : Nous avons beaucoup d’ambitions pour cette fête parce que c’est l’occasion pour les populations de pouvoir bénéficier aussi d’investissements de la part de l’Etat. Malheureusement, les moyens mis à la disposition du comité national d’organisation pour ces aspects investissements surtout, n’ont pas toujours suivi compte tenu du fait que le pays connait aussi des difficultés économiques.
Sinon, je peux dire que l’Etat a fait un effort de dégager au niveau de son budget pour la loi de finance de 2015, un montant d’environ 19 milliards de F CFA pour réaliser les infrastructures.
Nous avons les routes qui coûtent excessivement cher. A ce sujet, nous avons pu réaliser 33 kms de voies bitumées à Kaya. Nous avons aussi pu construire une salle polyvalente qui peut accueillir 1500 à 2000 personnes ; un village artisanal parce que vous savez que Kaya, c’est la ville des cuirs et peaux et que beaucoup d’artisans peuvent trouver leurs comptes à travers ce village artisanal ; une auberge de haute qualité qui servira pour les autres activités à venir à Kaya en termes de capacité d’accueil et d’hébergement ; la maison de l’appelé qui peut recevoir au minimum 200 personnes ; le stade régional avec comme innovation du gazon synthétique etc. Voilà en tout cas un certain nombre d’infrastructures que nous avons pu réaliser pour la ville de Kaya.
Au niveau même du défilé, beaucoup de défilants vont participer avec du Faso Dan Fani, une introduction qui vise à valoriser le tissu traditionnel burkinabè.
Sur le plan purement local, il y a des initiatives qui sont en train d’être prises pour donner une touche particulière de ce que les gens de Kaya et de la région du Centre-Nord savent faire.
Lefaso.net : Avez-vous un appel particulier à lancer à quelques jours du début de la commémoration de la fête nationale à Kaya ?
KB : L‘appel que nous avons à lancer c’est surtout à l’endroit de tous les fils et filles de la région du Centre-Nord.
C’est leur dire que c’est la commémoration de la fête nationale qui a été délocalisée dans leur localité. Et à ce titre, ils auront toutes les autorités d’un certain niveau à Kaya. En commençant par les premières autorités, le chef de l’Etat ; le Premier ministre ; les présidents d’institutions ; les ambassadeurs ; les invités spéciaux ; les forces vives de la région ; les populations d’autres provinces ; en un mot un monde très important qui sera à Kaya.
Pendant pratiquement 10 jours, nous avons une gamme d’activités que nous avons proposées au niveau local qui a lui aussi, ses activités festives qu’il propose aux populations.
Donc pendant ce temps, la ville de Kaya sera très animée avec du cinéma ; des inaugurations ; la prestation des lauréats de la semaine nationale de la culture ; des concerts ; des feux d’artifices et j’en passe.
C’est dire que toute l’attention des populations burkinabè et même d’ailleurs sera tournée vers Kaya pendant au moins ces 10 jours.
Nous demandons alors aux populations de Kaya et des localités environnantes, de s’impliquer véritablement dans l’organisation et la réussite de ces activités en sortant massivement accueillir les autorités et participer aussi pleinement à la fête. Car c’est pour elles que l’Etat a fait les différents investissements et a consenti autant d’efforts pour que la fête soit belle.
Propos recueillis par Angelin Dabiré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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