Le premier ministre Paul Kaba Thiéba a procédé au lancement officiel du Programme d’insertion socio-professionnelle des jeunes (PISJ), le 26 novembre 2016, à Ouagadougou. D’un montant global de près de cinq milliards de francs CFA, cet ambitieux programme s’articule autour de trois composantes opérationnelles. Sa mise en œuvre devrait permettre de créer 13 350 emplois, pour la première phase du Programme.
82% des chômeurs au Burkina sont des jeunes dont 43% ont moins de 25 ans. 11,5% des jeunes vivant en milieu urbain sont au chômage. 71% des jeunes de 25 à 35 ans ne sont ni instruits, ni alphabétisés. Seulement 12,1% des jeunes de 25 à 35 ans et 20,4% des jeunes de 16 à 24 ans ont un niveau secondaire. Ce sont là des résultats de l’Enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages (EICVM). « Ces caractéristiques du marché de l’emploi burkinabè exigent des actions innovantes, fortes et audacieuses afin d’offrir à la jeunesse burkinabè les opportunités de son plein épanouissement. Le gouvernement a donc adopté, en plus du projet emploi jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN), le Programme d’insertion socio-professionnelle des jeunes (PISJ) », a expliqué le ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles, Jean Claude Bouda.
Créer 13 350 emplois
La mise en œuvre du Programme d’insertion socio-professionnelle des jeunes (PISJ) permettra la création d’au moins 13 350 emplois permanents et temporaires à la fin de sa première phase. D’un coût global de 4 872 379 000F CFA, l’opérationnalisation du PISJ s’articule autour de trois composantes :
la première composante, relative aux travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), consistera au recrutement de 10 950 jeunes pour effectuer des travaux d’assainissement et de voirie, soit 5 500 jeunes de Ouagadougou, 3 300 jeunes à Bobo-Dioulasso et 2150 jeunes dans les 43 autres chefs-lieux de provinces. Dans le souci d’assurer l’insertion post-HIMO, il sera procédé à la formation aux métiers et à l’insertion professionnelle de 500 jeunes bénéficiaires des travaux HIMO ;
la seconde composante, consacrée au renforcement de l’employabilité, permettra la mise en position de stage de pré-emploi des 500 jeunes diplômés ou qualifiés. Il est attendu au terme de la mise en œuvre de cette composante, l’insertion professionnelle d’au moins 300 jeunes diplômés ou qualifiés. Il sera également procédé dans le cadre de cette même composante, à la formation de 100 jeunes non scolarisés et déscolarisés à la conduite d’engins lourds des mines et des travaux publics ;
la troisième composante est exclusivement orientée vers l’insertion professionnelle à travers la promotion de l’auto-emploi des jeunes. Il s’agira d’une part, de financer 500 projets innovants de création de micros entreprises structurantes initiés et soumis par les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et d’autre part, d’accompagner l’installation des jeunes ruraux formés aux métiers agricoles en les dotant de kits et de fonds de roulement pour la création de 1000 micros entreprises rurales.
Le PISJ, une solution d’urgence
« Les trois composantes de ce programme sont des réponses d’urgence au problème d’emploi des jeunes. La stratégie du gouvernement consiste à mettre des réformes structurelles à moyen et long terme dans le cadre du PNDES pour régler de manière définitive le problème de chômage et de sous-emploi des jeunes. Nous allons le faire en réformant notre politique d’éducation et de formation des jeunes », a confié le premier ministre Paul Kaba Thiéba. Mais en attendant, le gouvernement devrait continuer à mettre en œuvre ces types de politiques pour, non seulement, trouver des emplois temporaires et définitifs aux jeunes, mais également pour favoriser leur insertion socio-professionnelle.
Ce programme sera opérationnel dans quelques semaines. Car, « le crédit budgétaire est déjà disponible, et le projet va démarrer incessamment », a précisé le chef du gouvernement. Mais, sa réussite et son éventuelle reconduction dépendront de l’adhésion des bénéficiaires (les jeunes), mais aussi et surtout leurs capacités à valoriser les opportunités que leur offrira ce programme ambitieux. C’est pourquoi, le ministre Jean Claude Bouda les a invités à jouer pleinement leur rôle « en étant à la fois des acteurs et des bénéficiaires responsables dans la mise en œuvre du PISJ ».
Par la voix de leur représentant, les jeunes ont pris « l’engagement d’œuvrer de façon permanente à valoriser toutes les opportunités d’insertion socio-professionnelle » qu’offre ce programme. « Le lancement de ce programme renforce la confiance que nous avons à l’endroit de nos autorités politiques et administratives », a confié, par ailleurs, Serge Compaoré.
Moussa Diallo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents