La 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques bat son plein au siège du FESPACO à Ouagadougou. Ainsi, au niveau des espaces-expositions, on y trouve des résultats de recherches aussi spectaculaires les uns que les autres.

Depuis le 19 novembre et ce jusqu’au 26 novembre 2016, la cour du FESPACO vibre au rythme de la 11 édition du forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques. Plusieurs inventions de chercheurs burkinabè comme étrangers sont exposées telle une vitrine naturelle, au regard des visiteurs. Toute chose qui donne du baume au cœur car il y a effectivement des chercheurs qui cherchent et qui trouvent. Sont de ceux-là, Abdoulaye Ilboudo, directeur général de BUY-US énergie solaire. Pour une première participation, il est venu présenter une invention issue de son travail de recherche. Il s’agit notamment d’un outil de pompage mobile. « L’idée c’est de faire en sorte que les agriculteurs puissent l’utiliser pour irriguer leurs champs et en même temps, ils peuvent l’utiliser comme un système solaire à la maison », a expliqué M. Ilboudo. L’innovation, selon le concepteur, c’est qu’ils ont intégré un dispositif permettant de le pivoter pour suivre la position du soleil. Aussi, on peut l’allonger à la manière d’une antenne jusqu’à deux mètres de haut pour le mettre à l’abri de l’ombrage. Le pompage mobile à un débit de 7 m3/hectare et de 5m3/hectare en profondeur de 4 mètres.


Tout comme le directeur général de BUY-US énergie, Abdoul Aziz est venu présenter les résultats de ses recherches parmi lesquels le Bitam toré nerwaya ou panier thermos. Fabriquée à base d’herbe, isolant et du tissu, cette technologie permet de conserver la température. Elle est utilisée pour l’auto cuisson des mets, la conservation du chaud ou du frais. Le panier thermos a une durée de vie de 10 ans, foi d’Abdoul-Aziz. En termes d’impact environnemental, poursuit-il, elle permet de réduire de moitié la consommation énergétique familiale afin de diminuer les émissions de dioxyde de carbone ou de gaz à effet de serre. Et pour entrer en possession de ce panier, il suffit de débourser la somme de 20.000 F CFA.

Kashiator Newlove Kwaku dit providence, quand à lui, a fait de la recherche et le transfert de technologie en vue d’affronter la crise énergétique à venir, son centre d’intérêt. Et à l’occasion de cette 11e édition du FRSIT, il expose entre autres la machine à pluie. « Ca ressemble un peu à l’irrigation à pivot. Ce sont des rames que vous installez sur l’ensemble des champs, 10 hectares ou 20 hectares que vous combinez sur le tableau de commande. Ce tableau de commande est contrôlable par le téléphone portable. Vous pouvez programmer les heures et les jours à irriguer ou bien vous pouvez l’actionner directement avec votre téléphone portable », a souligné M. kwaku. Il existe également une autre possibilité. Elle se résume à utiliser les détecteurs d’humidité. « Ces derniers envoient des messages au tableau de commande pour lui dire d’irriguer ou non en fonction de l’humidité du sol ». Toutefois, le prix n’est pas à la portée de tous. L’hectare coute 5 millions avec tout le système automatique. C’est pourquoi, des modèles sont en train d’être développés. « Si l’Etat intervient pour que le modèle de production soit plus facile, les coûts vont baiser », a-t-il rassuré.


Concernant le tisserand électrique solaire, c’est un prototype de machine à tisser automatiquement. Pour que le pagne traditionnel le Faso Danfani soit disponible en qualité, en quantité et à un prix compétitif sur le marché national et international, M. Kwaku estime qu’il faut avoir des machines qui ont la capacité de tisser des milliers de pagnes par jour. « Nous devons nous-mêmes construire ces machines si nous voulons que leurs prix et leurs maintenance soient abordables », a-t-il dit. C’est donc animé d’une telle volonté qu’il a construit avec son équipe la machine à tisser automatique. Pour lui, le Bureau de recherche et de transfert de technologie pour enrichir le Burkina Faso, dont il est le fondateur, a les compétences et la qualité de développer et de construire ces machines à tisser pour le Burkina.

Le dernier stand visité a été celui de Ouédraogo Lassané, président de l’association Tick wendé des producteurs d’oignons du Yatenga et innovateur de la case de conservation d’oignon et de pomme de terre « Tilgr Baoré ». Selon lui, elle a une capacité de conservation de 10 tonnes.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net


Propos d’un visiteur du FRSIT

Théophile Gouba

Ce que je reproche à la recherche c’est qu’elle sort des choses fabuleuses mais seulement ce n’est jamais étudié pour être mis à la portée du citoyen lambda. En innovant, réfléchissez à notre réalité pour l’adapter réellement à la consommation. Sinon ce n’est pas la peine. Pour exemple, j’ai vu une couveuse, mais les exposants me parlent d’un million pour l’ensemble. De vous à moi, combien de personnes peuvent investir un million de F CFA pour faire de la volaille ? Je puis vous dire qu’à cause de cela, les résultats de la recherche vont toujours rester dans les tiroirs.

Propos recueillis par ALGS

Source: LeFaso.net