Bien que résidant hors du Burkina, le philosophe Kwesi Debrsèoyir Christophe Dabiré garde un œil rivé sur l’actualité burkinabè sur laquelle il ne manque pas de réagir avec une plume acérée. Il fait partie de ceux qui, dès le début de l’année 2014, ont engagé le combat intellectuel contre la modification de la constitution. Deux ans après, il pense que « le Burkina a cruellement mal à ses quatre pieds qui sont aussi ceux auxquels on reconnaîtrait sans hésiter un État stable : la sécurité, la justice, la santé et l’école ».

Deux ans après, que pensez-vous de l’insurrection populaire ?

Je continue de penser que l’insurrection d’octobre 2014 est une révolution dont personne ne veut. En tout cas, il n’y en a pas beaucoup qui veulent d’une révolution, et pas mal qui ne veulent pas même entendre parler de « révolution », sans doute parce qu’ils s’en tiennent à une idée désuète de la révolution dont l’insurrection nous offre pourtant une occasion de repenser le concept ; ou parce que la révolution de 1983 leur a laissé un douloureux souvenir, et ce même s’ils ne sont en rien des réactionnaires.

C’est le paradoxe de cette insurrection : ceux qui ont voulu le changement ne changent pas. Certains pensent en trouver l’explication : ce serait parce que les Burkinabè ne voulaient plus de Blaise Compaoré, et qu’ils voulaient juste qu’il ne se représente plus pour continuer à diriger le pays. La preuve en serait encore, poursuivent-ils, que les Burkinabè ont massivement voté pour des anciens bras droits de Blaise et les ont élus en remplacement de ce dernier.

C’est faux : si ce n’était qu’une insurrection, elle n’allait jamais réussir au point de faire partir Blaise Compaoré et toute une équipe gouvernemenrale composée pourtant de personnalités qui n’étaient pas des idiots mais qui ont suivi le mot d’ordre du statu quo comme des moutons.

Voyez : des gens se sont bien et seulement insurgés contre Sassou Nguesso au Congo-Brazza, contre Nkurunziza au Burundi, contre Bongo Ali au Gabon (au passage, que feront les Gabonais pour que dans sept ans Ali cède le pouvoir qu’il n’a pas voulu lâcher déjà il y a sept ans, en 2009, et qu’il a récemment conservé contre tout et tous, si ce n’est pas par une révolution ?), et encore contre Kabila en RDC Congo, mais ils n’ont pas fait de révolution. La tentative de répéter la révolution burkinabè au Gabon, en incendiant l’Assemblée nationale, a tourné en farce, au sens où Marx disait que l’histoire se produit une première fois comme tragédie et se répète une deuxième fois comme farce…

C’est donc parce que le désir de changement (de TOUT changer) était très fort qu’on a détruit le lieu d’institution et de légitimation du statu quo qu’était alors l’Assemblée nationale avant d’exiger le départ du président. Des citoyens qui ne voudraient pas que tout change n’auraient pas pu faire ce que les Burkinabè ont fait il y a deux ans.

La Transition reste, malgré ce qu’on en dit souvent avec hystérie, le seul moment révolutionnaire mais évidemment éphémère de cette insurrection. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, remarquez, si elle continue d’être la cible de tous ceux qui n’ont pas envie que tout change depuis deux ans, et qui souhaitent même que tout soit pire qu’avant, d’où qu’ils viennent politiquement. Mais si les critiques hystériques de la Transition l’étaient autant sous Blaise Compaoré, nous n’en serions pas venus à l’insurrection de 2014 -ou l’insurrection aurait eu lieu bien plus tôt…

L’insurrection a-t-elle tenu ses promesses ?

L’insurrection a-t-elle même promis quelque chose à quelqu’un ? Justement, si elle n’est qu’insurrection elle est sans promesses, et nous n’avons rien à en attendre !

En tout cas, tout se passe aujourd’hui comme si l’insurrection de 2014 ne contenait aucune promesse, aucun espoir. Deux ans après, tout se passe au contraire comme si personne ne se sentait redevable d’une promesse d’espoir à tenir devant le peuple. La seule promesse de l’insurrection, c’était une révolution, un changement radical et profond : or personne ou presque ne veut de révolution…

Mais c’est moins la faute de l’insurrection (à ne donc pas regretter) que de ses acteurs, de sa postérité, c’est-à-dire la faute de ceux qui ont géré et qui gèrent sa suite, précisément lorsqu’ils la gèrent mal, sans promesse ni espoir du mieux et du meilleur pour le peuple…



Que pensez-vous du Burkina post-insurrection deux ans après ?

Je comprends bien ce que vous entendez par « Burkina post-insurrection » mais, en un sens, je me refuse à parler d’un tel Burkina, je suis même effrayé à l’idée d’en parler : aujourd’hui il n’y a qu’un Burkina de l’insurrection, qu’un Burkina insurrectionnel, sans « post », si l’on se risque à entendre par ce « post » que l’insurrection de 2014 est (dé)passée, derrière nous ! Non. Nous (le peuple) sommes toujours insurgés, et n’imaginons pas ni n’acceptons que l’insurrection de 2014 soit un simple accident dans l’histoire du Burkina, une simple parenthèse à refermer : pour vivre ou revivre dans quel autre Burkina ?

Si c’est à un Burkina « réconcilié » que l’on fait allusion et songe, il ne pourra pas, surtout pas, faire l’économie de l’esprit de l’insurrection et le renier. Se réconcilier ne peut pas vouloir dire sortir de cette insurrection, mais aller ensemble dans la direction que le peuple a indiquée en s’insurgeant. Les non insurgés d’hier doivent se sentir et devenir insurgés : qu’ils s’insurgent évidemment tardivement avec les insurgés, et pas contre, voilà la véritable réconciliation. Mais on ne peut pas parler de réconciliation tout en continuant à s’acharner jours et nuits hystériquement contre une Transition qui a pris fin (hormis les critiques objectives et dépassionnées, qui sont rares). Il faut que ceux qui haïssent la Transition, et qui vivent encore dans le même état d’esprit pré-putschiste sous la Transition, commencent d’abord par se réconcilier avec cette Transition pour faciliter la réconciliation nationale. Car c’est un fait qu’aujourd’hui il y a bien plus de haine contre la Transition qu’il n’y en a contre l’ex majorité de Blaise et même peut-être contre Blaise Compaoré qu’aucune foule ne regrette ni ne réclame cependant.

Mais pour répondre plus précisément à la question, je dois modestement avouer ne pas tout connaître de ce Burkina que vous appelez « post-insurrection », qui est tout simplement le Burkina d’aujourd’hui, n’y résidant pas. Néanmoins j’y suis connecté tous les jours, d’une façon ou d’une autre, ce qui me permet l’analyse suivante :

Le Burkina a cruellement mal à ses quatre pieds qui sont aussi ceux auxquels on reconnaîtrait sans hésiter un État stable : la sécurité, la justice, la santé et l’école.

1. Par les informations précises que j’ai du côté de la région d’où je viens (Dissin, dans le loba), on peut affirmer que les enfants burkinabè n’ont pas un égal accès à l’école. Entre les villes et les villages c’est le grand écart, peut-être le même fossé, voire pire, qui pourrait exister entre des enfants occidentaux et des enfants africains en matière scolaire. Ce n’est pas d’abord un problème de paillotes, ni de motivation ou dévouement des instituteurs mais de livres, d’alimentation scolaire (cantine), de passages des paliers scolaires (de CM2 à 6è, du collège au lycée, et encore moins du lycée à l’université). Parce que les parents n’ont pas les moyens pour inscrire souvent de bons élèves dans une école ultra libéralisée -on y reviendra peut-être dans d’autres écrits- des enfants restent au village, ou finissent par rejoindre les villes mais pas pour étudier, plutôt pour traîner :

Et dire que l’on s’est insurgé pour changer les choses ! On n’a plutôt pas envie de croire aux grands slogans ressassés sur le développement du pays, car ce ne sera certainement pas avec les seuls enfants burkinabè d’une ou deux villes du pays (et encore, libéralisation scolaire oblige, tous n’y ont pas les mêmes chances d’accès à l’école) que l’on développera le Burkina de plus de 17 millions d’habitants, dans la mesure où les effets et conséquences de l’école d’aujourd’hui se feront sentir beaucoup plus tard, tout comme les incivismes d’aujourd’hui ont certainement leurs racines dans l’éducation d’il y a 30 ou 20 ans ; et l’on comprend aisément pourquoi ce sont les mêmes et leurs enfants et parents qui tiennent le pays. Voilà aussi pourquoi la révolution, de quelque façon qu’on l’entende et la pense, n’a pas lieu mais reste alors inévitable …

2. Au niveau de la sécurité : les terroristes insistent dans le nord du pays, et harcèlent comme à leur habitude, soit parce qu’ils ont trouvé une faille dont ils entendent profiter, soit ils n’en ont pas encore trouvé de pire pour nous et nous signalent par leur harcèlement qu’ils en cherchent et finiront par en trouver. Car le terrorisme jihadiste n’est pas comme le fameux nuage radioactif de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 que les autorités françaises disaient aux Français s’être miraculeusement arrêté aux frontières de la France !

On peut, on doit alors s’étonner, au-delà du prétexte du manque de moyens, du déficit d’anticipation face à des ennemis qui pourtant harcèlent une de nos frontières pour ne pas nous cacher leur volonté de pénétrer chez nous coûte que coûte (il a fallu 7 morts encore récemment pour que les autorités militaires nous disent en tirer, enfin, les leçons !).

Aussi la question de la laïcité, d’un mot au passage, puisque nous savons tous le caractère religieux de la menace, devra se poser sans tarder : s’il reste vrai qu’au Burkina nous n’avons pas de conflits inter-religieux, il est faux de dire qu’on n’a pas de problème religieux aujourd’hui au Burkina (comme le nuage de Tchernobyl des Français en 1986) quand l’on sait que la menace qui harcèle NOTRE frontière (ce n’est pas par hasard que ce soit aussi elle, comme d’autres) est liée à la religion, même à tort (mais, là aussi, il est vain de clamer, pour se donner bonne conscience et fausse assurance, qu’il ne s’agit pas de « vrais » musulmans, car des innocents ne meurent pas moins d’être assassinés par des « vrais » musulmans devenus fous ou par des « faux » musulmans qui prétendent qu’ils en sont, même minoritaires, les « vrais »).

Le seul caractère religieux de la menace, et peu importe de quelle religion il s’agit, vraie ou fausse, suffit et nous oblige à poser, en urgence, la question de la laïcité qui ne devra pas seulement (re)figurer dans une prochaine nouvelle Constitution pour la décorer. Qu’on ne s’y trompe pas, les assauts et harcèlements répétés des terroristes de Dieu à notre frontière finiront par trouver un écho favorable chez certains de nos concitoyens à l’intérieur de notre pays (si ce n’est même déjà le cas : c’est alors peut-être parce que les terroristes religieux trouvent dans notre pays un « marché » et des « affaires » jihadistes possibles à exploiter qu’ils insistent autant à notre frontière !)

De même, pour revenir à la sécurité, suis-je étonné qu’après notre insurrection qui a conduit à un coup d’Etat et à la dissolution d’un corps armé privilégié et dit d’élite (RSP) dont certains récalcitrants indécrottables se sont enfuis pour ne pas intégrer l’armée régulière, on ne soit pas (suffisamment) resté sur nos gardes : comme si l’on pensait que ceux qui ont fui allaient nous revenir en enfants de choeur la fleur à la kalach ; mais aussi comme si, décidément, nous ne savions pas, en toute suspecte naïveté, qu’en nous étant insurgés pour balayer un régime, nous avons évidemment fait des mécontents. Sauf si nous sous-estimons tout le « mal » (de leur point de vue) que notre insurrection a fait à ceux que nous avons brutalement chassés et éloignés de leurs énormes privilèges, nous devrions être capables d’anticiper tout le mal qu’ils nous promettent et souhaitent, ou dont ils nous menacent même en retour et en silence. Parce qu’en nous insurgeant, nous nous sommes fait des ennemis parfois redoutables, nous n’avons pas le droit de nous endormir avant d’être sûrs de les avoir complètement vaincus et neutralisés (quand on frappe il faut aussi penser à parer pour se protéger, n’importe quel combattant le sait, jusque dans la boxe et les arts martiaux, encore plus dans une armée sérieuse et organisée !)…

3. Au niveau de la Justice enfin (je ne parlerai pas de la santé et de la crise de la CAMEG parce que je ne l’ai pas suivie depuis le début), il y a deux problèmes :

1) Le problème de la justice à rendre dans des dossiers multiples et parfois complexes en même temps, alors que notre Justice n’y a jamais été habituée (dans un écrit pour célébrer l’an 1 de l’insurrection l’année dernière, « Octobre burkinabè (2) », je disais préférer attendre les jugements et verdicts de tous ces dossiers pour applaudir des deux mains, n’applaudissant que d’une main les décisions, annonces et déclarations prometteuses d’alors, laquelle main j’ai vite rangée depuis longtemps !) : jusqu’à maintenant, plus les dossiers sont criminellement lourds et moins nous avons eu droit à la justice. Au point que nous ne devons pas nous flatter trop vite d’être dans un État de droit lorsque, notamment, on nous dit qu’il n’existe pas de lois pour juger des faits d’une gravité pourtant évidente dans n’importe quel État de droit où il est impensable que crimes et délits graves restent sans lois, et donc sans sanctions. Tout sera donc une affaire de hasard et de chance dans les verdicts, où les uns seront exagérément sanctionnés pendant que d’autres le seront insuffisamment au vu de leurs actes, puisque nos juges n’ont pas de mesure fiable pour juger des dossiers lourds et complexes, faute d’habitude et parfois même de lois …

2) Le scandale des juges visiblement (notoirement) corrompus qui sape toute confiance en la Justice : ceux qui sont censés rappeler la loi et la faire respecter, du moins certains d’entre eux (mais comme le citoyen ne peut pas savoir quel juge est corrompu ou pas cela revient au même de tenir tous les juges pour corrompus, l’absence de justice pour quelque raison que ce soit en devenant alors la preuve), se serviraient de leurs connaissances et compétences en Droit pour ne pas respecter la loi : une bande ou mafia de professionnels du Droit dans un État de non droit, comme l’était aussi à peu près le RSP dans l’armée (on n’en a donc pas fini avec un certain esprit pourri pré ou proto-insurrection dans le Burkina que vous dites « post-insurrection » !)…

Alors, quand on parle de développement et de croissance économiques à relancer (on a évidemment raison de s’en préoccuper), on ne doit pas négliger ni sous-estimer les conditions non économiques ou extra-économiques qui les faciliteraient mais qui ne sont pas réunies, si l’économie n’est pas une bulle autonome flottant au-dessus et en dehors de la société…

Si c’était à refaire ?

Sans hésitation ni négociation possibles il faudrait refaire la même chose, c’est-à-dire s’insurger et chasser le même régime qui ne voudrait pas d’une démocratie d’alternance au Burkina Faso. Là-dessus je pense qu’aucun parti ni homme politique, même de l’ancien régime, ne prendrait le risque de vouloir imposer encore des désirs personnels et égoïstes au peuple burkinabè. Mais la prudence recommande de ne jamais dire jamais

Il faudrait refaire la même insurrection si c’était à refaire, mais en en changeant les acteurs. Non pas parce que les acteurs de l’insurrection de 2014 ont failli au point de rendre l’insurrection inutile, ni démérité dans la gestion de l’après-insurrection (Transition), mais parce que d’autres auraient encore mieux fait, et aussi pour éviter la farce d’une répétition du même dans l’histoire dont je parlais précédemment.

À ce propos, quand certains évoquent aujourd’hui la possibilité d’une autre insurrection contre le pouvoir actuel et même en caressent l’espoir, je reste sceptique et amusé : si nous n’avons rien fait de l’insurrection de 2014 qui nous offrait l’occasion rêvée d’un changement profond et révolutionnaire, je me demande bien ce que nous ferions d’une deuxième insurrection contre un pouvoir que nous venons du reste de choisir nous-mêmes et d’installer aux commandes du pays pour cinq ans. Mais si (je dis si) dans quatre ans le pouvoir actuel « gabonise » le Burkina que les Gabonais n’ont pas réussi à imiter, en cas de défaite flagrante dans les urnes, pour vouloir coûte que coûte un second mandat même légitime et légal sur le papier, alors je crains pire qu’une insurrection dans notre pays…

Mais je préfère encore m’étonner que craindre : si l’on dit de toutes parts que « tout va mal » dans le Burkina d’aujourd’hui, je soutiens que tout ce qui va mal n’incombe pas au seul exécutif, et encore moins directement au chef de l’Etat. Soyons clairs, honnêtes et précis : si des juges sont corrompus ce n’est pas la faute du président Kaboré et de son gouvernement ! Leur faute serait de le savoir sans rien faire, et de pérenniser des juges « intouchables » comme les ex RSP jadis dans l’armée.

Au lieu donc de rêver d’une autre insurrection contre le pouvoir actuel, nous gagnerions à faire des insurrections locales et chirurgicales, c’est-à-dire ciblées : marcher et battre bruyamment le goudron et la terre ocre contre les juges corrompus, s’il est avéré qu’il en existe ; contre la hiérarchie militaire et sécuritaire, si nous ne nous satisfaisons pas du prétexte du manque de moyens pour lui opposer ou rajouter un manque d’organisation voire de compétence (pourquoi des officiers burkinabè spécialistes des renseignements sont marginalisés ou « écartés » de notre armée parce qu’ils étaient dans la Transition et clairement contre le putsch de Diendéré, alors que nous aurions grand besoin de plus de renseignements au-delà de nos frontières notamment nord que les terroristes harcèlent ?). Ou au contraire marcher pour soutenir et encourager nos forces de sécurité si nous estimons qu’elles nous assurent la sécurité escomptée.

Une chose est à la fois sûre et étonnante : nous avons bizarrement perdu le réflexe de la marche et de la protestation collective et charnelle. On entend tout le monde ou presque se plaindre que « tout va mal », mais à part quelques grèves localisées personne ne sort marcher et manifester démocratiquement et de façon ciblée contre ce qui va mal ! Depuis l’insurrection de 2014 il n’y a plus eu de marches retentissantes au Burkina !

L’anniversaire de l’insurrection de 2014 devrait rester notre 1er mai révolutionnaire, un jour de grande marche pacifique, voire silencieuse, mais massive pour rappeler que tout n’a pas changé après l’insurrection (les professionnels de la corruption se sont vite adaptés aux discours anti-corruptions pour continuer dans…la corruption), au lieu d’aller nettoyer les tombes des victimes de l’insurrection pour masquer l’absence de changement -un détournement humanitaire et sentimental de l’insurrection, et une diversion dont les morts et les victimes de l’insurrection n’auraient elles-mêmes pas été dupes, et qui les feraient se retourner dans leurs tombes s’ils savaient que rien n’a changé au moment même où l’on vient hypocritement nettoyer leurs cimetières !…

Qu’attend-on pour marcher contre et sur les résidus et débris identifiés du passé ? Qu’attendons-nous pour faire du bruit ?…

Propos recueillis par Cyriaque PARE

Lefaso.net

Source: LeFaso.net