En prélude à la revue annuelle de la stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) prévue pour le 10 mai prochain, les acteurs de mise en œuvre, de suivi et de l’évaluation de la stratégie se sont donné rendez-vous ce vendredi 22 avril à Ouagadougou. L’examen du projet de rapport de performance de l’année 2015 a révélé que les résultats restent globalement mitigés.

Bientôt la stratégie de croissance accélérée et de développement durable sera en fin de cycle. Et les enseignements tirés de sa mise en œuvre seront essentiels dans l’élaboration de son successeur qu’est le plan national de développement économique et social (PNDES). C’est du moins le souhait exprimé par les partenaires techniques et financiers (PTF), des acteurs du privé, des collectivités territoriales et de la société civile lors de la pré-revue 2016 de la SCADD. Cinquième et dernière du genre, cette pré-revue a été l’occasion pour les acteurs d’apprécier le projet de rapport de performance de l’année 2015 mais aussi le bilan consolidé de la stratégie pour la période 2011-2015. La rencontre a été présidée par Justin Nikiéma, SG du ministère de l’économie, des finances et du développement.

Bilan insatisfaisant mais compréhensible


Avec 40% de taux de réalisation des mesures et actions stratégiques programmées et 48 % de taux d’atteinte des cibles et indicateurs, la performance générale de la SCADD de l’année 2015 reste mitigée et en baisse par rapport aux années précédentes. C’est du reste la conclusion tirée par les acteurs en l’occurrence les PTF. Tous ont reconnu que le pays a traversé une période de transition avec une austérité budgétaire et qu’il y a eu des insuffisances dans la mise en œuvre de la SCADD liées notamment à la passation et l’exécution des marchés publics, au déblocage tardif des ressources financières, à la planification et le suivi des activités mises en œuvre…

Toutefois, ils ont reconnu que des efforts notables ont été enregistrés dans quelques secteurs qui ont su tirer profit de la transition. Sans être plus exhaustive, Lyn Voegela, premier secrétaire de l’ambassade du Luxembourg, révèle que les secteurs de la justice et des droits humains et ceux de santé et nutrition ont enregistré des résultats appréciables. Pour ce qui est du bilan consolidé de la stratégie pour la période 2011-2015, il reste moyen car le taux de performance est de 50%.

Recommandations


Au cours de cette pré-revue, directeurs régionaux de l’économie et de la planification (DREP) ; associations des régions et des municipalités du Burkina ; représentants du secteur privé, de la société civile et partenaires techniques et financiers se sont prononcés, suivant leur domaine, sur le projet de rapport de performance de l’année écoulée et le bilan consolidé de la stratégie pour la période 2011-2015. Ce fut également l’occasion pour eux de formuler des recommandations pour l’amélioration du document final qui sera présenté au Comité national de pilotage pour examen et validation et pour l’élaboration du PNDES, le prochain référentiel de développement économique et social.


Pour l’essentiel, l’on retiendra avec le Dr Sèglaro Abel Somé, Secrétaire exécutif du secrétariat technique national de la SCADD, que les uns et les autres souhaitent surtout avec le gouvernement, un dialogue constant et franc autour des réformes et actions prioritaires des différents secteurs. Ils espèrent également une prise en compte de l’accroissement des ressources transférées aux collectivités territoriales, le renforcement de l’efficacité de la dépense publique dans le secteur du développent rural, la prise de mesures nécessaires pour la livraison des infrastructures éducatives et des intrants agricoles dans les délais impartis, la réduction de la dette intérieure, la lutte contre l’insécurité, la poursuite de la mise en œuvre des actions de lutte contre la corruption et la fraude, la prise en compte du secteur de l’artisanat comme moteur de développement, etc.

Herman Frédéric BASSOLE

Lefaso.net

Source: LeFaso.net