En prélude à la journée internationale du livre, l’association Initiative communautaire changer la vie/ Nazemse et Asmae ont procédé au lancement de leur projet « Lutte contre la déperdition scolaire au Burkina Faso grâce à l’évolution des pratiques pédagogiques vers une approche participative et ludique ». C’était ce 21 mars 2016 à Ouagadougou. Prévu pour une durée de trois ans, il permettra à terme de former 78 professionnels de l’éducation ; 4000 enfants et de toucher près de 7000 personnes de la communauté éducative dans la zone d’expérimentation, au quartier Cissin de Ouagadougou.

Les difficultés d’accès à l’éducation sont disparates au « pays des hommes intègres » où le maintien à l’école reste un défit. Face à cela, l’ICCV/Nazemse et Asmae se sont résolument engagés à créer un environnement scolaire et extrascolaire propice à des apprentissages de qualité au moyen de pédagogies participatives, ludiques et inclusives. Il s’agit d’appuyer des enseignants avec un ensemble d’outils et de méthodes éducatifs holistiques et innovants basés sur des expériences réussies par Asmae et ses partenaires Malgaches et indous. Ce projet directement soutenu par le MENA et financé par l’Agence française de développement est prévu pour une durée de trois ans.

C’est la représentante du secrétaire général du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Emma Kinda qui a procédé au lancement officiel du projet.

Développer les potentialités des élèves


Selon le Coordonnateur de l’association ICCV/Nazemse, Simon Nacoulma, les innovations pédagogiques consistent à expérimenter « un imagier » au niveau préscolaire et CP pour stimuler les compétences langagières des enfants, d’une part. D’autre part, il s’agit de donner le goût de la lecture aux élèves des classes de CE1 au CM2 à travers « les classes de lecture ». « Ce sont des séances d’animation favorisant l’apprentissage de la lecture et stimulant chez les enfants l’envie et le goût de la lecture tout en rapprochant cet apprentissage de la vie et de la culture de l’enfant » a expliqué M. Nacoulma.


Quant à la représentante du SG du MENA, Emma Kinda, elle a déclaré que le MENA a pour mission de rendre le livre accessible à tous les élèves. C’est pourquoi, elle a salué l’initiative de l’ICCV et Asmae qui à son avis va renforcer les actions déjà entreprises en faveur de la lecture. Selon elle, on ne saurait parler de livre sans faire mention de la lecture. « La lecture est une discipline, c’est aussi un apprentissage, pas simplement de comprendre les mots mais aussi et surtout d’apprendre à apprécier un texte, à en saisir toutes les dimensions, à l’accueillir. Le livre, c’est une école. Une école pour celui qui écrit, lit, (…). Le livre permet l’ouverture au monde, il permet de se connaître et de se réaliser etc. » a fait savoir Mme Kinda. Avant d’exhorter les parties prenantes, les Directeurs d’écoles et les enseignants de la zone d’intervention du projet à s’impliquer activement dans la mise en œuvre du projet.

Une initiative à encourager


Pour le Directeur général du livre et de la lecture publique, Yves Dakouo, cette initiative répond à une préoccupation qui est de savoir « comment faire pour que les élèves accompagnent ou consolident les acquis de l’éducation par les livres et par la lecture ». Du reste, il estime que le caractère ludique peut véritablement favoriser le retour du livre. De ce fait, il a rassuré l’ICCV/Nazemse quant à la volonté du ministère de l’accompagner sur le plan technique. « Ils sont entrain d’ouvrir une bibliothèque et il y a des normes qu’il faut respecter. Je pense qu’on les accompagnera sur ce terrain », a clairement signifié M. Dakouo. Par ailleurs, il a laissé entendre que des partenariats sont entrain d’être scellés avec les différents propriétaires de bibliothèques privées. « Nous sommes déjà en partenariat avec l’association des amis du livre, une ONG burkinabè financée par des américains. Aussi, nous verrons comment consolider nos relations avec l’ICCV/Nazemse » foi du DG du livre et de la lecture publique.

En rappel, l’ICCV/Nazemse est une association de droit burkinabè, qui agit pour et avec les enfants, les adolescents et les femmes vulnérables de sa communauté, dans le quartier Cissin à Ouagadougou. Ses principales activités sont centrées entre autres sur le préscolaire communautaire, une bibliothèque, un restaurant bio, un dispositif de santé primaire.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net