Le comité d’initiative et de réflexion sur le projet de construction du mémorial Thomas Sankara, a animé une conférence de presse pour annoncer le lancement du projet, ce jeudi 22 septembre 2016, à Ouagadougou. Prévu pour le 2 octobre prochain, ce lancement officiel sera ponctué par un symposium, un concert géant gratuit et une marche populaire de 4000 jeunes afin de demander que l’on rende justice au père de la révolution burkinabè.

C’est le président du comité d’initiative et de réflexion sur le projet de construction du mémorial Thomas Sankara, Abdul Salam Kaboré qui a donné les grands axes de cette cérémonie de lancement à venir. L’organisation de cet événement vise quatre objectifs. Il s’agit de mener la réflexion sur les contenus de l’idéal Sankariste et transmettre cet idéal. Exiger la justice pour Thomas Sankara et toutes les victimes du 15 octobre 1987 et suivants. Mettre en place les structures devant piloter le projet jusqu’à son terme. Mobiliser toutes les contributions en nature et en espèces pour le mémorial.

Le 2 octobre prochain, les activités débutent à 8 h à la maison du peuple de Ouagadougou avec le symposium international qui a pour thème général : « Transmission du flambeau de la révolution à la jeunesse ». Il vise à tracer les grandes lignes pour la conception et la rédaction d’une pensée politique « Sankariste » et réunira 4000 jeunes d’ici et d’ailleurs.


Pour exiger la justice pour le père de la révolution d’août 1983, une marche populaire sera organisée à la suite du symposium. Elle ira de la maison du peuple à la place de la révolution.

Ce lancement prendra fin en beauté avec un concert musical avec des artistes et non des moindres. Il s’agit entre autres de l’ivoirien Tiken Jah Fakoly, du sénégalais Didier Awadi et de la malienne Nahawa Doumbia.

Selon le comité, le président d’honneur de ce lancement est l’ancien Président du Ghana, Jerry John Rawlings qui a confirmé faire le déplacement de Ouagadougou pour l’occasion.

Au départ, le comité a élaboré un budget estimatif de 40 millions de francs CFA pour l’organisation de ce lancement. Avec pour souhait de mobiliser plusieurs jeunes de la sous région à raison de 70 par pays afin qu’ils participent à la célébration. Mais un seul jeune par pays viendra en fin de compte, faute de moyens nous confie Sams’K Le Jah, membre du comité.

Le mémorial, une justice sociale pour Sankara


En ce qui concerne les réserves émises par Bruno Jaffré par rapport à la participation du gouvernement au projet, Sams’K Le Jah rétorque que « nous sommes convaincus que le projet du mémorial ne peut pas faire l’unanimité ». Pour l’artiste musicien, « même Sankara ne fait pas l’unanimité » car beaucoup se demandent pourquoi un mémorial Sankara et pas pour d’autres personnes. « Le mémorial peut constituer une justice morale dans le sens ou on aura un espace dédié à Thomas Sankara », affirme-t-il.

Présents dans la salle, les journalistes n’ont pas manqué de demander au ministre Tahirou Barry, à quel titre il assistait à cette conférence de presse. Au ministre de répliquer, « je dirais sans bégayer que je suis là, à tous les deux titres, au nom du gouvernement et à titre personnel parce qu’on ne peut pas être présent de corps et être absent d’esprit et de cœur ». Pour lui, si le gouvernement n’avait pas manifesté son soutien à une telle initiative, beaucoup allaient crier au scandale. Parce qu’il s’agit ici « d’ériger un site à la mémoire du président thomas Sankara et ce site doit s’affirmer comme un haut lieu de souvenir, de commémoration, de réflexion autour des idéaux défendus par le président Thomas Sankara ». « Ma présence ici est une manifestation évidente du soutien du gouvernement à ce projet, sans pour autant que ce soutien soit vu comme une volonté d’aliénation de l’indépendance du comité », assure-t-il.

Le lieu potentiel pour le mémorial, à en croire le comité pourrait être le Conseil de l’Entente, lieu où il a été assassiné le 15 octobre 1987 au soir. Mais il y a d’autres sites propices un peu partout sur le territoire burkinabè.

Marcus Kouaman

Lefaso.net

Source: LeFaso.net