Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays a célébré la Journée internationale de la paix ce 21 septembre 2016 à Ouagadougou. C’est l’association des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins victimes de guerre qui a marqué l’événement. Les membres ont battu le pavée autour de la place de la révolution et sué pour rappeler l’importance de cette valeur. La célébration a coïncidé avec le 70e anniversaire de cette association.
Beaucoup se déplacent difficilement, ont des cheveux grisonnants, mais ils n’ont pas perdu pour autant les habitudes militaires. Le garde-à-vous, même si nonchalant, est toujours de mise. Heureux de se retrouver, ces anciens combattants et anciens militaires discutent et rient aux éclats, comme s’ils se rappelaient les différentes campagnes du passé. Dans un français qui leur est propre, ils haussent souvent la voix pour se faire comprendre, inondés qu’ils sont de sonorités retro distillées en leur honneur.
Réunis au sein de l’association des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins victimes de guerre, les membres ont célébré la Journée internationale de la paix à travers une marche. Initiée depuis 2008 par la fédération mondiale des anciens combattants, la marche des anciens combattants pour la paix, a été instituée pour méditer sur cette valeur. Qui mieux que les anciens combattants, anciens militaires, pour apprécier la paix ?
« (…) Eux qui ont été souvent les acteurs, parfois les victimes, mais toujours les témoins privilégiés des atrocités de la guerre et des conséquences » précisera le commandant Paul Tondé du bureau exécutif de l’association.
Ce ne sont certainement pas les veuves ou orphelins qui ont perdu époux ou pères sur des théâtres d’opération qui cracheront sur la paix. Si elle était promue et garantie partout, ils auraient encore auprès d’eux, leurs très chers.
Alors, contrairement à cette maxime qui dit que ‘’qui veut la paix prépare la guerre », Paul Tondé affirmera avec force que ‘’qui veut éviter la guerre construit la paix ».
C’est depuis 1982 que la journée internationale de la paix est célébrée le 21 septembre par les pays membres des Nations Unies. Pour la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso, Metsi Makhetha, loin d’être une routine, cette journée est une opportunité. Celle de rappeler l’idéal de paix au sein des pays et entre les peuples pour éviter de revivre « certaines expériences malheureuses ».
Elle citera Mahamat Ghandi, « il n’ya pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin », pour dire que la paix dépend des attitudes et comportements individuels au quotidien. Et puisque c’est dans l’esprit des hommes que nait la guerre, alors, c’est dans leurs esprits qu’il faut la combattre. Elle a en outre invité chacun à être un apôtre de la paix. Cette année, la réflexion est portée autour du thème « les objectifs de développement durable, composantes de la paix ».
En ce jour, le chef d’Etat-major général des armées (CEMGA), le Gal. Pingrenoma Zagré a salué le sens du sacrifice et du devoir du service désintéressé des différents contingents Burkinabè déployés à différents endroits de l’Afrique et pas seulement, pour contribuer à ramener la paix.
Conflits armés, rébellions, attaques terroristes, grand banditisme, incivisme, sont autant de menaces à la paix, égrenées par le Colonel-major Ali Paré, délégué aux anciens combattants au ministère de la défense nationale et des anciens combattants. Mais il a réaffirmé au nom des autorités des pays, la disponibilité du Burkina à soutenir les efforts de paix à travers le monde.
Comme s’ils envoyaient un message de paix dans ces parties du monde en proie aux guerres, rébellions et autres menaces sur la paix, les officiels ont lâché des colombes dans le ciel.
Pour la mémoire des devanciers
La célébration de cette journée a coïncidé avec la Journée du tirailleur africain et le 70e anniversaire de l’Association unique des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins victimes de guerre du Burkina. Comme à l’accoutumée, le CEMGA, le président de l’association, et le représentant du ministre de la défense nationale et des anciens combattants ont déposé une gerbe de fleurs.
Ceci pour honorer la mémoire des anciens camarades d’armes disparus. C’est en musique avec le célèbre tube du Brazzavillois Zao, « la guerre ce n’est pas bon, ce n’est pas bon » que la double cérémonie a pris fin.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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