Lors de son exposé sur la situation de la Nation, ce vendredi 14 mars 2025, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a fustigé la diffusion, notamment sur les réseaux sociaux, de certaines informations dont l’objectif est de manipuler l’opinion publique et saper le moral des forces combattantes, engagées sur le théâtre des opérations de reconquête du territoire. Pour le chef du gouvernement, ces informations sont propagées par les relais des terroristes, à chaque fois que l’armée engrange des victoires notables sur ces groupes armés terroristes. Il a donc invité les Burkinabè à faire fi de ces manipulations et à apporter leur soutien indéfectible aux forces combattantes. Après le Président du Faso, c’est autour du Premier ministre d’inviter les groupes terroristes à déposer les armes, seule issue possible pour ceux qui ont pris les armes contre la patrie.

Répondant aux questions des députés, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo s’est longuement attardé sur l’aspect sécuritaire, principale préoccupation des députés et de l’ensemble des Burkinabè. Le chef de l’exécutif a tout d’abord indiqué que grâce aux efforts des FDS et des VDP, 71,12% du territoire national est sous contrôle. Il a laissé entendre que des efforts sont également consentis, sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, pour reconquérir l’intégralité du territoire.

« Sur 20,29%, on enregistre toujours des incursions diverses. Il faut reconnaître que la lutte contre le terrorisme, c’est une lutte de longue haleine. Il ne faut surtout pas perdre de vue d’où nous venons. Parce qu’il y a encore quelques années de cela, au moment où le capitaine Ibrahim Traoré arrivait au pouvoir, nous étions inquiets, parce que même la route Ouagadougou – Bobo-Dioulasso était sur le point d’être coupée. Donc, nous venons de très loin. De gros efforts sont consentis et de gros efforts restent à être consentis pour consolider non seulement les acquis, mais aussi amplifier la dynamique actuelle et faire en sorte que nous puissions ramener la sécurité partout au Burkina Faso et que tous nos concitoyens puissent aller et venir en toute sécurité », a-t-il rassuré.

« A chaque fois que l’armée marche sur l’ennemi, Il y a des manipulations »

Le Premier ministre a notamment fustigé la diffusion sur les réseaux sociaux de certaines informations dont l’objectif est de manipuler l’opinion publique et de saper le moral des forces combattantes, engagées sur le théâtre des opérations de reconquête du territoire.

« A chaque fois que l’armée marche sur l’ennemi, ces manipulations ont pour seul objectif de décourager, de distraire et surtout de remettre en cause les acquis significatifs de cette marche pour la reconquête de l’intégrité du territoire. Rendons hommage à nos héros, chantons les louanges de nos forces combattantes qui, à l’heure où nous sommes en train de sacrifier à cette obligation, sont en train, au prix de leur vie, d’amplifier la dynamique de reconquête du territoire. Ces forces-là sont en train de mettre pied dans des zones qui étaient considérées comme des sanctuaires imprenables. Elles sont en train de mettre pied dans des forêts qui étaient des refuges de ces hordes terroristes, d’où elles venaient s’attaquer de façon lâche aux populations civiles, aux paisibles villageois, piller leurs biens et trouver refuge dans ces forêts. Ce travail est en cours et les résultats sont significatifs. Il ne faudra pas céder à la manipulation », a loué le Premier ministre.

« Les auteurs de cette manipulation sont toujours les mêmes. Ce sont les mêmes qui dépriment chaque fois que nos forces combattantes infligent des défaites cuisantes à l’ennemi, et ce sont les mêmes qui ne se cachent pas de se réjouir ou d’afficher leur satisfaction quand les populations civiles innocentes sont attaquées, quand nos forces de défense et de sécurité sont lâchement attaquées. C’est le fait d’individus et c’est le fait aussi de relais à travers un certain nombre de médias mensonges, qui ont été démasqués depuis longtemps ; et fort heureusement et de façon souveraine et courageuse, ces médias ont été fermés au Burkina Faso et dans tout le Sahel. On a compris que ces médias ne sont pas là pour nous informer mais pour nous manipuler, nous maintenir dans la servitude et surtout instrumentaliser nos points de vulnérabilité », a regretté Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

Déposer les armes ou périr

Mais pour le chef du gouvernement burkinabè, aucune manipulation ne passera ; et la seule issue pour les groupes armés terroristes, c’est de déposer les armes. « Le chef de l’État l’a dit, cela sera réaffirmé ici, aucun centimètre carré du Burkina Faso ne sera cédé. Non seulement aucun centimètre ne sera cédé, et la seule issue pour ces hordes de barbares, pour ces terroristes, c’est de déposer les armes. Il n’y a pas une autre alternative. Donc aujourd’hui, vouloir se cacher derrière une quelconque manipulation pour penser ternir la dynamique, c’est sous-estimer le sursaut du peuple burkinabè derrière les combattants. Et comme je le disais, cette dynamique-là, nous sommes prêts avec nos forces combattantes à consentir tous les sacrifices pour que cette vision de reconquête de l’intégrité du territoire et surtout de rétablissement de notre dignité, la dignité bafouée du peuple burkinabè, soit effective », a insisté Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

Lutter contre le grand banditisme

Sur les préoccupations des députés en lien avec la prévention de la criminalité, le Premier ministre a laissé entendre que la criminalité urbaine et rurale constitue l’une des préoccupations majeures actuelles de son gouvernement. « La situation sécuritaire dans laquelle se trouve notre pays a eu également pour conséquence, une augmentation des actes de grand banditisme, d’attaques à main à main dans nos villes et campagnes. Le gouvernement a engagé des actions vigoureuses pour prévenir la criminalité, tant en zone urbaine que rurale. Nous avons, dans le cadre d’un plan global, renforcé la surveillance par les moyens technologiques de pointe, notamment à travers le projet SMART qui permet de suivre en temps réel les points névralgiques de nos centres urbains. Ce dispositif déjà opérationnel à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso devrait très vite s’étendre à d’autres centres urbains. Nous avons également mis en place des points fixes de surveillance et de secours observables dans les différents points névralgiques de la ville de Ouagadougou, avec les moyens d’intervention permettant d’agir avec efficacité dans les zones criminogènes », a détaillé Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

« La répartition des zones de compétence entre les différentes forces devrait également permettre de responsabiliser davantage et d’obtenir plus de résultats contre la criminalité. Au niveau du gouvernement, la décision qui est prise est de corriger le maillage du territoire qui fait qu’actuellement, nous avons des forces qui sont concentrées dans certaines localités alors que, juste à côté dans d’autres localités, il n’y a aucune force. Dans les mêmes villes souvent, il y a la police et la gendarmerie ; dans le même temps, juste à quelques kilomètres, vous avez des localités où il n’y a aucune force. Donc, il y a un travail de maillage et de redéploiement de ces zones de compétence qui devrait permettre d’améliorer le maillage et de responsabiliser chaque force dans la sécurisation de sa zone de compétence. Donc le renforcement des contrôles de sécurité des patrouilles en ville et sur les axes routiers et au niveau des frontières, devrait également contribuer à réduire cette criminalité », a-t-il ajouté.

Améliorer les conditions de travail des forces combattantes

Sur ce point, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a indiqué que sous l’impulsion du président du Faso, de gros efforts sont consentis pour l’amélioration des conditions de travail des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « A ce titre, de nombreuses acquisitions sont faites pour faciliter la mobilité et renforcer les capacités opérationnelles sur le terrain. De plus, les contributions volontaires, à travers le fonds de soutien patriotique, qui est le fruit de l’engagement citoyen des fils et les filles du Burkina Faso, permet également de disposer de capacités endogènes afin de renforcer significativement les capacités de nos combattants », a-t-il déclaré.

Mamadou ZONGO

Hanifa Koussoubé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net