Blogueur, promoteur culturel et artiste chanteur, Bernard Kyelem, alias Berny dans le monde du showbiz et Berny Musk sur les réseaux sociaux. Il vit aux États-Unis depuis 14 ans mais se considère comme un ambassadeur de son pays et œuvre pour promouvoir la culture burkinabè au-delà des frontières. Dans cette interview, il revient sur son parcours, ses ambitions et son engagement en faveur du Burkina Faso.
Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Berny first : Je me nomme Bernard Kyelem alias “Berny ”. Je suis promoteur culturel, manager d’artiste, bloggeur et aussi artiste chanteur. Je vis aux Etats-Unis mais je suis très fréquent dans mon pays le Burkina Faso.
Comment avez-vous commencé votre carrière musicale et comment décririez-vous votre style ?
Depuis mon jeune âge, j’ai toujours été passionné par la culture. Je rappais avec des amis dans mon quartier, mais faute de producteur, j’ai décidé de partir aux États-Unis pour tenter l’aventure. Là-bas, j’ai commencé à promouvoir la culture burkinabè sur les réseaux sociaux, ce qui m’a permis d’être connu par de nombreux artistes. Ma carrière musicale a réellement démarré en 2024 avec mon premier single, “Allumer la télé”. Ensuite, j’ai sorti “My Country”, un morceau qui vise à donner une image positive du Burkina Faso. Pour nous, Burkinabè de la diaspora, il est essentiel de montrer une autre facette de notre pays, souvent mal représenté par les médias internationaux. Nous avons un rôle d’ambassadeurs et nous devons valoriser notre culture.
Comment gérez-vous votre vie entre les États-Unis et le Burkina Faso ?
Je vis aux États-Unis depuis 2011, soit 14 ans maintenant. Je suis principalement entre New York, le New Jersey et le Burkina Faso. Par amour pour mon pays, je fais l’effort de rentrer tous les six mois. Mon objectif est de m’y réinstaller définitivement un jour. Pour moi, partir à l’étranger est une opportunité d’apprendre et d’acquérir de nouvelles compétences afin de contribuer au développement du Burkina.
Comment s’est déroulée votre intégration aux États-Unis ?
L’intégration n’a pas été facile, surtout en tant que francophone. La barrière linguistique est un obstacle majeur, et il faut repartir de zéro. Pendant environ deux ans, j’ai dû apprendre l’anglais avant de commencer à m’adapter pleinement. Le rythme de travail aux États-Unis est aussi très différent de celui de notre pays. Mais une fois ces défis surmontés, les opportunités se présentent. Aujourd’hui, je me considère comme un ambassadeur du Burkina Faso à l’étranger. Mon objectif est de promouvoir mon pays à travers diverses initiatives.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier single, Namalgamin ?
Namalgamin est mon dernier single, sorti le 22 janvier. C’est un featuring avec Wiz Keuch, un artiste talentueux que j’ai découvert sur les réseaux sociaux. Je voulais une chanson mêlant modernité et tradition, et son style correspondait parfaitement à cette vision. Son producteur étant un ami, j’ai pu entrer en contact avec lui facilement. Ce titre, en langue mooré, parle d’espoir et d’entraide. Nous voulons transmettre aux jeunes le message que le travail et la persévérance finissent toujours par être récompensés. Il encourage également le partage et la solidarité, car une société prospère repose sur des relations gagnant-gagnant.
Quelles sont vos autres activités en dehors de la musique ?
Avant de partir aux États-Unis, j’étais déjà manager d’artistes. Depuis 2017, j’accompagne l’artiste Youmali dans sa carrière et nous avons fait plusieurs tournées aux États-Unis, notamment au Texas et à Boston, pour aller à la rencontre des Burkinabè.
Je suis également actif sur les réseaux sociaux, où je partage l’actualité des artistes. Cela m’a permis d’avoir des retours positifs et de mieux me positionner dans le milieu culturel. En parallèle, j’organise des événements pour la diaspora, notamment Diaspora Party, un festival qui favorise les rencontres entre Burkinabè de l’étranger et ceux du pays. L’objectif est de permettre aux entrepreneurs de tisser des liens et de faciliter la collaboration entre ceux qui veulent investir au Burkina Faso et ceux qui y vivent déjà.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent immigrer ?
Le premier conseil est de toujours suivre la procédure légale. Traverser la mer clandestinement est un énorme risque. Il faut aussi avoir un objectif clair en quittant son pays. L’immigration ne doit pas être une fuite, mais un moyen d’acquérir une expertise pour mieux contribuer au développement du Burkina Faso. Une fois à l’étranger, il est primordial de rester concentré et d’éviter les mauvaises fréquentations. À l’extérieur, personne ne vous guide, donc il faut être prudent. Enfin, même si on décide de s’installer ailleurs, il est important d’investir dans son pays d’origine. Chacun peut, à sa manière, contribuer à l’essor du Burkina Faso.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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