Valérie Hounnou est une étudiante en communication. Partie d’un simple coup de crayon qu’elle faisait par ci et par là et sans formation, Valérie Hounnou, a su transformer sa passion pour le maquillage en un métier. Entre passion, débuts difficiles et obstacles rencontrés, elle nous entraîne dans son univers.
Valerie Hounnou, étudiante en communication et maquilleuse autodidacte, est une jeune femme dont la passion pour le maquillage remonte à son enfance. A l’entendre, lors des journées traditionnelles à l’école, elle aimait tracer ses sourcils et appliquer du gloss sur ses lèvres, une habitude simple qui, pourtant, va éveiller en elle un amour pour l’art du maquillage.
C’est en deuxième année de ses études qu’elle s’est véritablement lancée dans ce métier, bien qu’elle n’ait jamais suivi de formation formelle. Grâce à des tutoriels en ligne, elle a perfectionné ses techniques et a commencé à maquiller ses camarades lors des activités.
Sa petite carrière de maquilleuse va prendre un tournant décisif lorsqu’elle maquille une amie pour un shooting. Ce jour-là, se rappelle-t-elle, le photographe fut si impressionné par son travail qu’il prit son contact. « On m’a découvert en tant que maquilleuse un jour quand je suis allée maquiller une camarade de classe pour son shooting. Et le jour-là, le photographe a beaucoup aimé mon travail. C’est ainsi qu’il a pris mon numéro. Et quelques jours plus tard, il m’appelle pour venir maquiller. Et à ma grande surprise, c’était à une artiste burkinabè que j’ai offert mes prestations ce jour-là. Et c’est à partir de ce maquillage-là que tout a commencé », confie-t-elle.
A partir donc de cet instant, une série de collaborations dans des salons de beauté et des studios photos commence pour la jeune passionnée et depuis, son emploi du temps commence à se charger avec des contrats qui la font travailler même tard dans la nuit.
Comme dans tous les domaines, les défis ne manquent pas dans sa carrière de maquilleuse.
Elle souligne un manque de matériel professionnel de qualité et des clients qui appellent souvent à l’improviste, ce qui perturbe ses plans. « Les clientes appellent à l’improviste. Elles ne prennent pas de rendez-vous pour permettre à la maquilleuse de se préparer. Et pour ajouter, comme difficulté, je dirais que ce n’est vraiment pas facile de maquiller plusieurs personnes. Plusieurs fois, j’ai maquillé des filles d’honneur. Six filles d’honneur, huit filles d’honneur, dix filles d’honneur, neuf filles d’honneur. Lorsque les filles sont nombreuses, je peux commencer le maquillage à 1h du matin. Et de 1h à 7h, ou bien même jusqu’à 8h, je peux toujours être debout à maquiller. Et après le maquillage, vue que je suis courbée durant plusieurs heures sans m’assoir, je me rends compte que j’ai des courbatures et des maux de dos. Donc ce n’est vraiment pas du tout simple », dit-elle. Mais malgré ces difficultés, Valerie persévère avec détermination.
Ses parents, bien que parfois inquiets de ses horaires tardifs, la soutiennent en lui faisant confiance. « Les débuts ce n’était vraiment pas simple. Mais comme je vis avec des parents vraiment compréhensifs, ils me font confiance chaque fois que je leur dis, par exemple, maman, demain je dois aller maquiller une mariée ou je dois aller dormir à tel lieu parce que je dois maquiller des filles d’honneur. Bien qu’ils soient inquiets, ils essayent de me comprendre. Ils me donnent des conseils tels que fais attention à toi, ceci ou cela. Et cela me rassure de mon côté », précise Valerie.
Malgré ces encouragements, l’insécurité reste une source d’inquiétude pour elle-même lorsqu’elle doit se rendre seule à des événements de maquillage, parfois en pleine nuit.
« La plupart du temps, lorsque je veux aller dormir ailleurs pour faire un maquillage le lendemain, c’est autour de 21h ou 22h que je démarre de la maison pour y aller. Donc, avec l’insécurité, je ne suis pas toujours rassurée. Souvent, je suis inquiète. Très, très, très, très inquiète parce que je ne connais pas la personne chez qui je vais dormir. Des questions telles que est-ce une personne de confiance ? Est-ce que la personne va prendre soin de moi ? Est-ce que ma moto sera en sécurité ? me passent très souvent à l’esprit. Toujours, avant de quitter la maison, je me confie à Dieu et je démarre. Et malheureusement aussi, je n’ai pas encore d’assistante pour m’accompagner souvent maquiller les gens à cause des moyens financiers. Donc, je prends le risque d’aller malgré la boule au ventre », précise-t-elle.
Comme mode de promotion de son activité, Valerie se fait surtout connaître par le bouche à oreille. Elle offre ses prestations pour les mariages, les shootings, les émissions télévisées et les soirées. Elle ambitionne d’ouvrir son propre salon de beauté, afin de proposer non seulement des services de maquillage, mais aussi des soins de visage, massages et bien d’autres. « À long terme, s’il plaît à Dieu, j’aimerais vraiment ouvrir un salon de beauté où il y aura plusieurs offres telles que le maquillage, l’onglerie, les poses de perruques, les massages, les soins de visage et tout. J’aimerais ouvrir la boutique et recruter du personnel pour m’accompagner parce que je ne compte pas seulement me focaliser sur le maquillage. J´envisage également poursuivre les études et pourquoi pas travailler dans une entreprise de communication ». Elle envisage également de créer sa propre ligne de produits cosmétiques dans le futur.
Pour elle, le maquillage est un métier qui « nourrit son homme » car grâce à ses revenus, elle subvient à ses besoins personnels et contribue même aux dépenses familiales. « De mon côté, présentement, grâce au maquillage, j’arrive à gérer certaines dépenses de ma famille et à subvenir à mes propres besoins. Je suis contente et fière de pourvoir à mes propres besoins, de pouvoir acheter certaines choses pour mes parents avec mon propre argent. Et je suis fière de ne pas tendre la main à un homme, ni à mes parents. Donc, je dirais que le maquillage nourrit son homme de nos jours. »
C’est au vue de sa propre expérience qu’elle encourage vivement les jeunes femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, notamment dans le domaine du maquillage, qui selon elle, est en forte demande. « J’encourage beaucoup les filles à entreprendre, surtout dans le domaine du maquillage, parce que c’est un domaine très, très porteur. Et de nos jours, à chaque moment, les gens veulent se maquiller pour les soirées, les cérémonies, les mariages. Donc, j’encourage beaucoup les filles à entreprendre, bien que le domaine ne soit pas facile. Je vous encourage beaucoup, je vous pousse beaucoup à vous lancer », conseille-t-elle.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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