À une semaine de l’an I de l’annonce du Burkina, conjointement avec le Mali et le Niger, de son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation de la société civile « Burkimbi Gad-Taaba Souli Watane Panga » a animé, ce mardi 21 janvier 2025 à Koubri, commune rurale située à une trentaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, une conférence de presse. Il s’est agi pour les responsables de cette association, qui porte une appellation en langue nationale mooré (l’union de personnes intègres fait la force : Ndlr), d’annoncer une manifestation visant à commémorer cette date et surtout à réaffirmer le soutien au président Ibrahim Traoré et à ses deux homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES).

C’est dans une grande mobilisation de ses membres que « Burkimbi Gad-Taaba Souli Watane Panga », association membre de la Coordination nationale des organisations de veille citoyenne, a déroulé l’objet de sa conférence de presse, relevant quelques éléments de contexte, à savoir cette manifestation, le 11 janvier 2025, de la diaspora ouest-africaine vivant en France pour s’opposer au retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. « Une poignée d’individus manipulés s’est rassemblée à la place de la Bastille à Paris pour manifester contre le retrait des trois pays de la Confédération AES », qualifient au passage les conférenciers dans la déclaration lue par le secrétaire général de l’organisation, Aboubacar Ouédraogo.

Ils ont ensuite rappelé que le Burkina Faso « a enclenché une marche triomphale vers sa véritable souveraineté le 30 septembre 2022, avec l’avènement au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré ». Cette marche a, poursuivent-ils, connu une consolidation, le 16 septembre 2023, avec la création de l’AES, sous la houlette des trois chefs d’État, le général Assimi Goïta du Mali, le général Abdourahamane Tiani du Niger et le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso.

Les participants à la conférence ont également, à la demande des organisateurs, observé une minute de silence en la mémoire des FDS et VDP tombés pour la cause nationale.

« Dans la quête de leur souveraineté, les trois pays ont annoncé, le 28 janvier 2024, leur retrait sans délai de la CEDEAO qui est devenue une institution aux antipodes des aspirations des peuples du fait de la manipulation orchestrée par les puissances impérialistes. Ce retrait vise à assurer avec une plus grande autonomie, leur défense collective face à la menace terroriste qui leur est imposée. Pour réaffirmer la volonté d’une véritable intégration des peuples de l’espace AES, lors du premier sommet des chefs d’États de l’AES, tenu le 6 juillet 2024 à Niamey au Niger, l’alliance a pris la forme d’une confédération. Pour finir, le 13 décembre 2024, les ministres des Affaires étrangères de la Confédération AES, réunis à Niamey, ont martelé que la décision des États de la Confédération de se retirer de la CEDEAO est irréversible. Sentant arriver le 28 janvier 2025, date du retrait effectif des trois pays de l’AES de la CEDEAO, les ennemis de l’AES ont le sommeil troublé, raison pour laquelle, ils usent de divers stratagèmes, dont les manipulations pour tenter d’empêcher la sortie du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO devenue la propriété de quelques chefs d’État africains au service de la France impérialiste et de ses alliés », retracent les conférenciers à travers la déclaration liminaire.

De leur avis, « la triste tentative de manifestation (sus-évoquée : Ndlr) ayant peiné à mobiliser n’est qu’une manipulation portant la griffe de la France qui se joue des dures conditions de vie des sans-papiers pour leur imposer de sales besognes ». Tout en clamant « honte aux égarés servant les intérêts de la France au détriment de leurs propres pays ou pays de leurs ancêtres », les dirigeants de « Burkimbi Gad-Taaba Souli Watane Panga » concluent que c’est peine perdue pour les ennemis de l’AES, le processus enclenché étant, réitèrent-ils, irréversible.

Selon les responsables de cette organisation de veille citoyenne, le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO marque un tournant décisif dans la quête de souveraineté et d’indépendance totale. « Il nous appartient de soutenir les actions de nos vaillants chefs d’État qui font la fierté de notre continent. Le soutien passe d’abord par des félicitations à leur endroit pour le courage et la détermination dont ils font preuve en vue de la paix, de la sécurité et du développement dans l’espace AES. Ces chefs d’État audacieux ont bravé et continuent de braver l’adversité pour que le joug colonial soit définitivement levé afin que leurs peuples jouissent de la liberté. Ce soutien, c’est également et surtout la mobilisation autour des actions des trois chefs d’État leaders, notamment la décision de retrait des États de l’AES de la CEDEAO », soutiennent les conférenciers sous fond d’exhortations aux citoyens de l’espace AES à accompagner l’élan communautaire entamé par les trois pays.

D’où l’appel de « Burkimbi Gad-Taaba Souli Watane Panga » aux « patriotes et à l’ensemble de la population » de Ouagadougou, à sortir massivement, le mardi, 28 janvier 2025, à la place de la Nation, à partir de 8 heures, « pour dire non à la CEDEAO et réaffirmer notre indépendance totale ».

« Burkimbi Gad-Taaba Souli Watane Panga » adresse en outre, un message à ceux-là qu’elle qualifie de « brebis égarées de la diaspora ouest-africaine vivant en France, ramant à contre-courant de la marche triomphale vers la véritable souveraineté des États de la Confédération AES », à se ressaisir, car, avertit-elle, l’impérialisme n’a jamais eu d’amis.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net