Élue miss Burkina Faso-France 2025, Nadia Aminata Traoré, 23 ans, diplômée du MSc Finance et Strategy de Sciences Po Paris, incarne l’élégance, la beauté et l’intelligence burkinabè. Forte d’un parcours académique brillant et d’une détermination sans faille, elle aspire à redéfinir le rôle d’une miss, en mettant en avant des projets sociaux et culturels porteurs pour le Burkina Faso et sa diaspora. Dans l’entretien qui suit, nous la découvrons davantage.

Lefaso.net : Parlez-nous de votre parcours scolaire.

Nadia Aminata Traoré : J’ai été scolarisée au Burkina Faso. J’ai d’abord été à l’école André-Malraux à Bobo-Dioulasso (LIFAM) de mes classes de maternelle jusqu’au début du lycée. Par la suite, je suis allée à Ouagadougou, où j’ai fait les classes de 1ʳᵉ et terminale littéraire au lycée Saint-Exupéry. J’ai obtenu mon baccalauréat avec les félicitations du jury et la mention très bien pour une très belle moyenne générale de 18,47. Suite à cela, je suis allée à Reims pour rejoindre le programme Europe-Afrique de Sciences Po Paris, qui est l’institut national de sciences politiques de renom sur la place internationale (un peu le Harvard français). J’ai étudié deux années en région de Champagne-Ardenne avant de m’envoler pour Le Caire en Égypte où j’ai eu à étudier pendant un semestre à l’American University of Cairo (AUC) avant d’aller à Abidjan pendant six mois pour faire un stage dans un fonds d’investissement de la place. Cette année africaine m’a beaucoup apporté sur le plan personnel et professionnel et j’ai beaucoup pris en maturité. Après avoir obtenu un bachelor en économie et sociologie, je suis finalement retournée sur Paris pour deux années de master en finance.

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous présenter au concours de beauté Miss Burkina Faso-France ?

Ma motivation venait du fait que, pour moi, c’était un rêve d’enfance ! Depuis toute petite, j’ai toujours voulu faire une élection miss et j’ai saisi l’occasion de réaliser ce rêve. C’était un moment assez marquant pour moi dans mon parcours et un sacre qui est le résultat de détermination et d’acharnement au travail et à la poursuite de ses rêves dans une quête d’accomplissement personnel.

Quel est le processus qui a prévalu lors de votre élection et comment avez-vous vécu votre soirée d’élection ?

Le processus jusqu’à la soirée de couronnement était truffé de répétitions que nous avions à faire pour la finale. Nous nous réunissions très souvent avec le comité et le coach artistique pour la danse, la marche, l’art oratoire et le théâtre. Nous avons participé à plusieurs activités thématiques, à des ateliers pour nous préparer à cette finale. Un moment en particulier qui était très riche en émotions pour moi fut la préparation avec les différentes candidates dans les coulisses. Nous avons essayé de donner le meilleur de nous-mêmes pour une belle prestation, et ce fut le résultat d’un travail et d’un effort collectif en particulier de la part des candidates et des encadreurs. Je repars avec beaucoup de beaux souvenirs de cette soirée qui fut pour moi mémorable !

Nadia Aminata Traoré a grandi dans la ville de Bobo-Dioulasso où elle a étudié jusqu’au lycée

Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence pour que vous remportiez cette couronne ?

Ce qui a joué en ma faveur, selon moi, ce sont les encouragements du public sur les réseaux sociaux quand je menais ma campagne. J’avais un projet réfléchi sur le leadership féminin et le jury a vu en moi une personne déterminée et à même de mener un mandat dynamique ; et c’est ce que j’ai promis. Je crois que c’est ce qui a fait la différence par rapport aux autres candidates qui n’ont pas démérité.

Que représente le Burkina Faso pour vous, en tant que jeune femme vivant en France, et comment parvenez-vous à valoriser la culture burkinabè dans votre quotidien ?

Le Burkina Faso, malgré que je vive à l’étranger, me tient à cœur. Je suis fière d’être Burkinabè et d’appartenir à cette patrie. Pour moi, le fait de se revendiquer comme Burkinabè passe par un certain nombre d’éléments. Il est très important de connaître notre pays, sa diversité et sa richesse culturelle qui, selon moi, constituent une force et un atout.

Certes, le pays traverse une période assez compliquée du fait de la situation sécuritaire, mais chacun doit participer à le faire rayonner. Aussi bien à l’extérieur qu’au Burkina Faso, notre comité d’organisation travaille à cela. Il faut savoir que le comité est en lien avec l’Association des étudiants burkinabè de France et d’autres associations de la diaspora. Nous menons des activités pour valoriser nos mets, nos tenues et notre richesse culturelle, très appréciés ici en France.

Quels sont vos principaux engagements en tant que miss Burkina Faso France 2025 ? Avez-vous déjà des projets sociaux, culturels ou éducatifs que vous prévoyez de lancer ?

Le fait d’être miss, ça me donne une responsabilité assez importante. Porter la couronne, c’est un rôle à considérer avec joie. Mon souhait est de donner une nouvelle image de la fonction de miss. C’est une occasion pour nous de valoriser notre pays à travers la figure d’une jeune fille. Pendant ce mandat, je vais montrer et prouver aux Burkinabè, à la fois ici et dans la diaspora, qu’être miss, ça va beaucoup plus loin que la beauté physique. Les activités que nous allons mener concernent beaucoup plus la diaspora, vu que je suis élue en France. Mais nous envisageons de collecter des fonds pour mener des actions humanitaires au Burkina Faso, au nom du comité et de la miss.

Quelles sont les difficultés que vous vivez dans votre rôle de miss ?

Les difficultés sont d’abord de pouvoir asseoir ma notoriété, de me faire accepter et respecter. Je profite de l’occasion pour dire que la miss est ouverte aux partenariats et qu’il ne faut pas hésiter à approcher le comité pour que la miss associe son image à vos causes ou activités nobles.

Selon vous, comment la diaspora burkinabè peut-elle contribuer au développement du Burkina Faso ? Avez-vous un message particulier pour cette communauté ?

Pour moi, la diaspora burkinabè est un maillon clé du développement du pays. Il est important pour la jeunesse de la diaspora de comprendre la nécessité de s’engager. Cette jeunesse doit prendre le temps de s’informer sur les différentes actions qui sont mises en place actuellement par le gouvernement. Que ce soit à travers les activités pour l’actionnariat populaire, les jeunes de la diaspora peuvent y participer. Récemment, le gouvernement a posé la première pierre pour le lancement d’une unité de production de pâtes alimentaires via la transformation de tomates produites localement.

Je pense que c’est l’occasion pour la diaspora burkinabè de s’intéresser à ces activités car, même si nous sommes en situation de crise, c’est une période propice aux nouvelles perspectives pour se relever. C’est donc une opportunité pour nous, la diaspora, de réaffirmer notre patriotisme pour ce pays qui nous a vu naître et qui représente notre avenir.

« Mon souhait est de donner une nouvelle image de la fonction de miss »

Envisagez-vous vous présenter à d’autres concours de beauté après ce mandat ?

Pour le moment, je suis beaucoup plus concentrée sur mon mandat en tant que miss Burkina Faso-France. Je tiens à avoir un mandat assez construit, pertinent et qui puisse impacter. Par la suite, je verrai pour d’autres concours à l’international. Mais pour le moment, je pense qu’il est important de travailler à consolider cet acquis.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes filles, tant au pays que dans la diaspora ?

Ce qui est important pour une jeune fille qui me lira, c’est de prendre conscience de l’importance de croire en ses rêves et de se battre pour les réaliser. Une jeune fille aussi bien au Burkina Faso qu’ailleurs a besoin de croire en ses rêves. Nous sommes les seules actrices de notre futur. Il faut croire en soi et à son potentiel pour atteindre ses objectifs. Le rôle d’une miss est assez représentatif. Une miss est une lucarne sur le potentiel d’un pays. Et l’on voit à travers le comportement, l’élégance, les actions d’une miss, l’aura de ce pays. Je pense qu’une miss vient s’ajouter à l’ensemble des symboles que l’on a au sein d’un pays. Ça peut paraître accessoire, mais ça a son importance. Je pense que si une jeune fille a envie de devenir miss, elle devrait foncer parce qu’elle ne peut qu’en ressortir grandie avec plus d’expérience et de connaissances sur elle-même.

Qu’avez-vous à ajouter ?

Mon mot de fin est de vous dire merci pour l’occasion que vous me donnez de m’exprimer et de me présenter à tous. Je crois que des initiatives comme ce concours Miss Burkina Faso-France permettent que le pays soit culturellement plus émergent. J’adresse par ailleurs un mot d’encouragement à toutes les jeunes filles burkinabè qui passent par des difficultés actuellement.

Entretien réalisé par Farida Thiombiano

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Source: LeFaso.net