Du 25 au 30 novembre 2024, 15 encadreurs pédagogiques venus de 9 régions du pays, ont renforcé leurs capacités, afin de pouvoir mieux accompagner les enseignants en charge des classes transitoires et inclusives. Les participants ont, entre autres, été initiés à l’écriture braille et à son utilisation dans les différentes activités académiques. Ils ressortent de cet atelier mieux outillés, pour mener à bien leur mission d’encadrement des enseignants.
Au cours du présent atelier de renforcement de capacités des encadreurs pédagogiques, c’est un ensemble de modules en lien avec la pratique de l’éducation inclusive au profit des enfants handicapés visuels qui a été déroulé. A en croire Solange Berehoudgou, responsable technique à l’éducation inclusive et formatrice, la formation a servi de cadre pour une initiation au braille des participants. Elle a aussi permis d’échanger avec eux, sur le processus d’inclusion scolaire des enfants handicapés dans les classes ordinaires ainsi que les approches pédagogiques spécifiques à mettre en œuvre par les enseignants dans les classes pour tenir compte des enfants handicapés visuels.
Avec les formateurs, les encadreurs ont aussi procédé à l’élaboration d’une fiche de suivi pédagogique des enseignants, sur les activités à mener avec le monde éducatif pour accompagner les enfants. Ils ont enfin posé la réflexion, sur comment partir d’eux, pour un transfert de ce modèle de processus de scolarisation des enfants handicapés au ministère de l’Education nationale. Il faut noter, fait savoir Solange Berehoudgou, qu’auparavant ce sont les formateurs de l’UN ABPAM et du Secrétariat national de l’éducation catholique (SNEC) qui assuraient le suivi des enseignants en charge des enfants handicapés visuels dans les classes inclusives. Cette formation devrait donc permettre au ministère de l’Éducation nationale de disposer d’une expertise locale pour poursuivre le suivi et s’approprier ce modèle de scolarisation inclusive.
Pour les participants, cette formation est une véritable aubaine pour avoir les rudiments nécessaires pour mieux encadrer les enseignants. Dr Charlotte Nignan/Toé, responsable de l’éducation inclusive au niveau de la région du Centre-Ouest, soutient que cette formation était une nécessité, en ce sens qu’elle leur a permis, en tant qu’encadreurs, d’apprendre le braille, pour mieux encadrer les enseignants. « Nous avons eu des notions en braille dans toutes les disciplines enseignées. Nous avons vu la lecture, l’écriture, le calcul, les tableaux de conversion, etc. Nous avons été initiés à l’écriture braille, l’alphabet braille, à l’écriture des chiffres en braille, toutes les notions de mathématiques en braille, etc. Nous sommes à présent bien lettrés en braille », se réjouit-elle.
Quant à Irissa Soro, inspecteur à la circonscription d’éducation de base de Ouahigouya 1 et responsable du bureau de la promotion de l’éducation inclusive, il confie avoir vu ses connaissances renforcées et affirme être à présent apte à mieux encadrer les enseignants en charge des classes avec des enfants handicapés qui sont sous sa coupe. « Au regard de mon programme d’activités annuel où j’avais prévu l’encadrement des enseignants, c’est une continuité. Je vais donc mettre en pratique cet encadrement de proximité. Je compte aller dans les classes, suivre des leçons et échanger avec les enseignants concernés pour l’amélioration de la pratique classe et pour la prise en compte effective des élèves en situation de handicap visuel », planifie-t-il déjà.
Emmanuel Paré, encadreur pédagogique à la direction diocésaine de l’éducation catholique de Tenkodogo, soutient que grâce à la formation reçue, il est bien outillé pour accompagner, former et suivre les enseignants en charge des enfants handicapés dans les classes inclusives. « Lors de ces suivis, nous allons déceler les difficultés au niveau de l’enseignant afin de pouvoir mieux l’accompagner », fait-il savoir.
Cette session de formation se tient dans le cadre du programme SHC-UN-ABPAM de scolarisation des enfants handicapés visuels. Ce financement par la coopération belge, apporte un appui aux structures publiques et privées dans la scolarisation des enfants handicapés sensoriels, à travers la construction de classes transitoires, la dotation en matériel spécifique adapté aux enfants handicapés visuels ou auditifs, ainsi que la formation des enseignants et encadreurs pédagogiques du primaire et post primaire.
Selon Eugène Bayili, chargé du programme, à ce jour, ce sont plus de 300 enseignants en charge des classes transitoires d’inclusion scolaire qui ont été formés par le programme dans les régions du Centre, du Centre-Est, des Cascades, des Hauts-Bassins, du Centre-Ouest, du Sud-Ouest, du Nord. Les enseignants sont encadrés par les encadreurs pédagogiques de l’UN ABPAM et du CNEC qui assurent cet encadrement.
Depuis 2009, l’UN-ABPAM et le Secrétariat national de l’éducation catholique (SNEC) travaillent en tandem pour la promotion de l’éducation inclusive. Dans le cadre de ce programme, le SNEC assure, aux côtés de l’UN-ABPAM, la formation des enseignants et encadreurs dans la prise en compte des enfants handicapés ainsi que le suivi des enseignants, nous apprend Alice Judith Yaméogo, chargée de l’éducation inclusive au Secrétariat national de l’éducation catholique. Il faut noter qu’à ce jour, ce sont environ 217 enfants handicapés visuels du primaire et du secondaire, qui sont pris en charge dans les écoles catholiques des diocèses dans lesquels intervient le programme.
Une fois de retour dans leurs localités respectives, il est attendu des encadreurs pédagogiques pour qu’ils prennent en compte les enseignants chargés des classes transitoires d’inclusion dans leurs activités de suivi et d’accompagnement pédagogique. Il est aussi attendu d’eux, une plus grande implication pour une meilleure prise en compte des enfants handicapés dans leurs localités respectives en ce qui concerne les fournitures scolaires, les examens scolaires, la cantine, etc.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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