Dans le cadre du Programme SHC 2022-2026 intitulé « L’éducation adaptée en faveur des enfants et des jeunes en situation de handicap sensoriel (EJHS) : un puissant levier pour leur autonomie, leur participation sociale et inclusion dans la société », une évaluation à mi-parcours se tient les 14 et 15 novembre 2024, à Ouagadougou. Cet atelier, dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu ce jeudi 14 novembre 2024, a été initié par l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM), en collaboration avec ses partenaires locaux.

Financé par la Direction générale de la coopération au développement et l’aide humanitaire du Royaume de Belgique (DGD), ce programme est mis en œuvre dans huit régions du Burkina Faso. Il bénéficie du soutien du Secrétariat national de l’éducation catholique (SNEC) et du ministère en charge de l’enseignement de base, avec l’appui technique et financier de l’ONG belge Sensorial Handicap Cooperation (SHC).

L’objectif principal de cet atelier est de permettre aux parties prenantes d’évaluer les progrès réalisés depuis le lancement du programme, de renforcer les synergies entre les acteurs et de proposer des pistes d’actions pour améliorer le suivi psycho-social des enfants handicapés sensoriels.

L’objectif principal de cet atelier est de permettre aux parties prenantes d’évaluer les progrès réalisés depuis le lancement du programme

Le consultant du projet, Benoît Naveau, a mis en avant l’importance de mieux comprendre les réalisations et les défis à venir pour améliorer l’inclusion des enfants handicapés. Selon lui, la coordination entre les différents acteurs est essentielle pour atteindre de meilleures résultats.

« Je trouve que c’est très important notamment au Burkina Faso d’avoir une action coordonnée sur la question de l’inclusion dans l’enseignement car une ONG ou une association à elle seule ne peut pas gérer à la fois la pédagogie, le suivi social et les conditions de vies, d’où la nécessité de collaborer tous ensemble pour pouvoir améliorer le bien-être de ces enfants. Les résultats attendus au sortir de ses échanges est d’avoir une meilleure compréhension de ce qui a déjà été réalisé comme travail et de ce qui doit être réalisé. Il s’agira aussi d’encourager les synergies entre acteurs pour une meilleure collaboration ensemble, de dresser des pistes d’actions pour améliorer le suivi psycho-social des enfants », a indiqué le consultant, Benoît Naveau.

Madi Bélem, inspecteur de l’enseignement primaire, a souligné l’importance de l’accompagnement des structures partenaires comme UN-ABPAM et SHC dans la quête d’une éducation inclusive. Cependant, il a relevé des difficultés, notamment le manque de formation des enseignants pour gérer efficacement la diversité des handicaps dans leurs classes et aussi l’ignorance de certains parents en refusant d’envoyer leurs enfants handicapés à l’école.

« Le taux de scolarisation des enfants handicapés est inférieur à 5% », inspecteur de l’enseignement primaire, Madi Bélem

« Les difficultés que nous rencontrons se situent d’abord au niveau des enseignants qui sont chargés d’éduquer les enfants. Leur formation n’est pas suffisante pour qu’ils puissent prendre en charge de façon effective tous les types de handicaps qu’ils ont dans leur classe. La deuxième difficulté est le nombre insuffisant d’élèves handicapés présents dans les salles de classes. Les parents ne viennent pas inscrire leurs enfants donc il faut toujours passer par des sensibilisations pour faire comprendre aux parents que ces enfants peuvent être des hommes actifs au développement. Je demande aux structures qui accompagnent le MENAPLN dans sa lutte pour une éducation inclusive effective, de continuer leurs efforts pour que le taux de scolarisations des enfants handicapés connaisse une évolution parce qu’il est très bas actuellement, moins de 5%. Si nous pouvons faire des gaps de 5-10% ce serai bien », a déclaré l’inspecteur de l’enseignement primaire en service à la direction de la promotion de l’éducation inclusive, à l’éducation des filles et du genre, Madi Bélem.

Au Burkina Faso, SHC et son partenaire UN-ABPAM ont pour objectif de renforcer l’autonomie des Enfants et des jeunes en situation de handicap sensoriel (EJHS) grâce à une éducation de qualité adaptée et continue. Cet objectif contribue à leur bien-être et à leur participation sociale dans la société.

A entendre le chargé du programme, ce dernier apporte un soutien en infrastructures en construisant des classes transitoires qui permettent aux enfants de s’intégrer progressivement dans les classes ordinaires. Il a également évoqué la formation des enseignants et la mise à disposition de matériel spécifique pour les enfants malvoyants, comme des tablettes et du papier braille.

Le bilan à mi-parcours est satisfaisant, selon le chef de programme

« À mi-parcours, nous sommes satisfaits car les enfants sont bien accompagnés et les enseignants sont formés et toutes les parties prenantes participent. L’année dernière nous étions à 416 enfants accompagnés par le programme du primaire jusqu’à l’université. Et nous avons 165 écoles partenaires dans toutes les régions. Mais il y a des défis et cet atelier permettra de les identifier afin de trouver des solutions », a expliqué le chargé de programme SHC, Eugène Bayili.

En rappel, Sensorial Handicap Cooperation (SHC) est une ONG belge accréditée par la Direction générale de la coopération au développement et l’aide humanitaire (DGD) qui travaille en faveur des personnes en situation de handicaps sensoriels, en particulier les enfants et les jeunes, sans discrimination de sexe, de race ou de religion.

Depuis 2009, SHC travaille au Burkina Faso à travers ses partenaires locaux, l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et des déficients visuels (UN-ABPAM) et l’Association Paul Bouvier de Bobo Dioulasso (APBB) pour permettre aux enfants en situation de handicap sensoriel malvoyants d’avoir accès à une éducation de qualité et de ne plus être marginalisés.

En 2021, l’UN-ABPAM est intervenue avec l’appui de la SHC dans 8 régions que sont le Centre (Ouagadougou), le Centre-est (Tenkodogo), le Centre-nord (Kaya), le Centre-ouest (Koudougou), les Cascades (Banfora), les Hauts Bassins (Bobo Dioulasso et Houndé), le Nord (Ouahigouya), le Sud-ouest (Gaoua).

L’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants, quant à elle, a pour mission de mobiliser les ressources nécessaires afin d’agir sur les personnes handicapées visuelles et leur environnement en vue d’un Burkina Faso inclusif où les personnes handicapées visuelles s’épanouissent de façon pleine et effective.

Hanifa Koussoubé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net