A l’occasion de la 4e édition du Royal African Young Leadership Forum (RAYLF), le Burkinabè R. Romuald Ouédraogo a reçu un trophée pour son engagement communautaire et son leadership. Le trophée lui a été remis par le Ooni de Ife (peuple Yoruba) du Nigéria, le 13 juillet 2024 dans l’Etat de Osun, au Nigéria. De retour au Burkina, le jeune leader nous parle de cette consécration à travers cet interview.
Lefaso.net : Parlez-nous de vous !
Romuald Ouédraogo : Je suis communicateur, entrepreneur, négociateur d’affaires, consultant en marketing et communication.
Pouvez-vous parler de votre prix ?
Le prix vient combler plusieurs années de dur labeur. Le processus a commencé en 2022. L’évènement devait se tenir en 2023 mais a eu lieu finalement en 2024. C’est un programme qui reconnaît les efforts des jeunes leaders africains qui ont impacté leurs communautés à travers leurs engagements communautaires. Le processus a débuté par appel à candidatures. Au préalable, l’évènement était réservé uniquement aux Nigérians et c’est la première fois qu’ils ouvrent à l’Afrique. La candidature était ouverte à tous les pays, je l’avais partagée avec certaines connaissances qui n’ont pas réagi à temps. J’ai postulé et ma candidature a été acceptée.
Vous dites que le prix récompense des jeunes qui impactent leurs communautés. Comment caractérisez-vous votre impact social ?
Depuis 2015, je me suis engagé avec plusieurs organisations de jeunes dont AIESEC qui est une organisation internationale permettant aux jeunes de développer leur potentiel de leadership. Durant des années, j’ai occupé des postes de responsabilité, organisé des conférences, voyagé dans d’autres pays pour faciliter des conférences, faire du bénévolat et du volontariat dans d’autres pays, impacté plus d’un million de personnes. Ma dernière position fut en 2020 en qualité de directeur national de la communication. Entre autres, j’ai rejoint le gouvernement Jeunesse Burkina où j’ai occupé des postes de responsabilité. Pendant la covid-19, j’ai été le coordonnateur d’une campagne de sensibilisation et nous avons été proches des populations dans toutes les localités de Ouagadougou pour montrer les mesures barrières et avec des dons en nature (savon liquide, masques…) Et aujourd’hui j’ai été élu président du gouvernement Jeunesse Burkina. Voici ce qui caractérise mon engagement dans la société.
Quels ont été les critères de sélection pour le prix ?
Il y a plusieurs étapes. Premièrement, il y a un formulaire. Je ne me rappelle plus du contenu mais il y a un certain nombre d’informations qu’on demande. Ensuite, la sélection des dossiers et la validation de la candidature. Il est demandé une vidéo professionnelle et un résumé de la biographie professionnelle. Les liens de nos différentes pages sur les réseaux sociaux ont été envoyés afin de vérifier ce que nous avons fait concrètement. C’est par chance et par la grâce de Dieu que j’ai été sélectionné en tant que représentant du Burkina Faso.
Quelle sera la plus value de ce prix dans votre engagement ?
En tant que nouveau président du gouvernement Jeunesse Burkina, ce trophée est une source de motivation et d’engagement à plus d’impact. Il s’agit de travailler pour engager plus de personnes et motiver beaucoup d’autres à agir sans attente particulière en retour. Car les bonnes œuvres auront une récompense tôt ou tard. Pendant mon séjour, j’ai fait trois interventions. En premier, chez le gouverneur de l’État d’Ogun. J’ai rappelé à ces 39 nationalités (100 personnes) que nous jeunes leaders venant de part et d’autre devons avoir des ambitions communes pour mieux impacter notre communauté.
Ensuite, pendant le dîner au palais du Ooni (majesté) de Ife, j’ai parlé du Burkina Faso en tant que patrie des hommes intègres qui a attiré l’attention l’empereur et de toute la salle. Le jour-J, j’ai appelé à l’union de l’ensemble des jeunes leaders et rappelé qu’au Burkina Faso, nous vivons et nous travaillons à vaincre le terrorisme. Le projet mis en place par sa Majesté Ooni de Ife est à sa 4e édition. C’est pour encourager les jeunes à mieux s’engager dans leurs communautés et aussi promouvoir l’entrepreneuriat et le développement des affaires.
Ce prix est-il une autre responsabilité ?
Pour moi, c’est encore une mission. Quand on parle de mission, cela veut dire qu’il y a encore du chemin à faire. Déjà, nous sommes 39 nationalités et nous constituons un réseau. Cette année la vision était : « pour l’avenir de l’Afrique, mieux ensemble ». Cela doit nous interpeller parce qu’en regardant nos États actuellement, nous constatons qu’il y a des divergences ; nous ne partageons pas les mêmes intérêts. Il faudra que nous, jeunes, nous puissions faire fi de cela et travailler à l’union pour un lendemain meilleur.
Vous avez reçu votre trophée des mains du sa Majesté Ooni de Ife. Quel a été son message ?
D’abord, je répète encore que ce prix est un honneur et aussi une responsabilité. Avant de prendre la parole devant le roi, il a dit que je suis un jeune très brillant venu du Burkina Faso. Comme on m’avait déjà présenté, je ne me suis plus présenté à ma prise de parole. A la fin, il m’a demandé de dire que je viens du pays des hommes intègres. J’ai compris qu’il a été capturé par ce que j’ai dit du Burkina Faso pendant le dîner. Je pense que je dois mieux travailler pour servir ma patrie parce que servir sa communauté, c’est être utile.
D’où vient cet engagement ?
Depuis 2015, je fais du bénévolat. Ma première fois fût un stage de volontariat à Sunyani, au Ghana, en 2016 pour enseigner Informations communication technology (ICT) aux élèves. Ensuite j’ai été à SDA hospital, dans les assurances des patients. En rappel, les frais de voyage et de stage étaient à ma charge. Après, j’ai fait d’autres voyages à mes propres frais. Nous sommes dans la promotion des échanges culturels. Ils doivent faciliter la connaissance de l’autre. Je trouve du plaisir quand on m’invite à venir faciliter des conférences, cela permet de m’ouvrir au monde, de développer mon carnet d’adresses.
Peut-on savoir la composition du prix ?
Le prix est composé d’une attestation et d’un trophée. Il n’y a rien d’autre. J’ai payé mon billet d’avion aller-retour. C’est l’hébergement et les déplacements qui ont été pris en charge.
Avez-vous un appel à l’endroit d’autres jeunes dans le cadre de l’engagement communautaire ?
Je lance un appel à l’action à nos jeunes de s’armer de courage, de travailler, d’être utiles à leurs communautés. En aidant les autres, on s’aide soi-même. Mon souhait est qu’à la prochaine édition, il y ait encore plus de représentants burkinabè.
Interview réalisée par S.I.K
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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